Automédication : 36 médicaments supplémentaires en accès libre

La liste des médicaments proposés en accès libre dans les pharmacies s’est encore allongée récemment. Un phénomène qui, avec les vagues de déremboursement, contribue au développement de l’automédication. Celle-ci reste cependant moins importante en France que chez nos voisins européens.

Fin mars 2010, 36 médicaments supplémentaires ont été ajoutés à la liste des médicaments « possiblement en accès libre dans les pharmacies ». Cela porte leur nombre à 334 : 284 spécialités allopathiques, 22 spécialités à base de plantes et 28 spécialités homéopathiques. On s’en souvient, c’est un décret du 1er juillet 2008, qui avait autorisé l’accès direct à certains médicaments non remboursés et dont la vente n’est pas soumise à prescription.

La liste supplémentaire parue au Journal Officiel comprend des médicaments très répandus comme le Mercryl, le Synthol, l’Ibuprofène, le Codotussyl ou l’Euphon. Ces médicaments peuvent donc désormais être vendus devant le comptoir, « dans un espace réservé, clairement identifié, situé à proximité immédiate du comptoir afin de faciliter les échanges entre patients-consommateurs et pharmaciens (ou préparateurs) ». Rappelons que le libre accès des médicaments n’est pas obligatoire et qu’il est laissé au bon vouloir de chaque pharmacien. Aujourd’hui, en France, une officine sur deux le propose.

Favoriser l’automédication

La mise à disposition des médicaments en libre accès est censé favoriser la concurrence sur les prix et aider au développement de l’automédication, c’est-à-dire le fait de se traiter soi-même en cas de symptômes courants et bénins, sans consulter un médecin. De fait, le recours à l'automédication s’est accru avec l’instauration du libre accès. Mais la raison principale de son développement réside dans les vagues successives de déremboursement de ces dernières années. Le marché de l’automédication avait augmenté de 9% en 2006, à la suite du déremboursement de 150 médicaments le 1er mars de cette année-là. Il a augmenté encore en 2008, suite au décret autorisant l’accès libre pour 250 médicaments (sur 3000 disponibles au total sans ordonnance), mais a stagné en 2009.

Un phénomène encore limité

Le recours à l’automédication demeure cependant limité en France, comparé à d’autres pays européens, y compris les pays latins, longtemps rétifs. L’Espagne ou l’Italie, par exemple, dépassent désormais en la matière les pays anglo-saxons ou scandinaves, plus enclins culturellement à cette consommation. En 2008, selon l’Association française de l’industrie pharmaceutique, l’automédication représentait 7% du marché total du médicament en France, contre 14% en Allemagne et 15,1% en Espagne.

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