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Des médecins plus vieux et moins nombreux

Publié le 30/04/15


Le nombre total de médecins recule en France. La faute au vieillissement des praticiens et aux arrivées insuffisantes de jeunes. Le numerus clausus, resté longtemps faible, a été réévalué pour y remédier.

Nos médecins sont de plus en plus vieux et de moins en moins nombreux. C’est la principale conclusion de l’Atlas 2009 de la démographie médicale en France, présenté par le Conseil national de l’Ordre des médecins. Selon cette enquête, il y avait 199 736 médecins qui exerçaient leur activité dans notre pays au 1er janvier 2009, soit 2 % de moins qu’un an auparavant. Une raréfaction d’autant plus inquiétante qu’elle va de pair avec une augmentation de la population totale mais aussi du nombre de personnes âgées, ces dernières nécessitant davantage de soins. Il en résulte une diminution de la densité de médecins en France. Alors qu’on en comptait 300,2 pour 100 000 habitants en 2008, ils ne sont plus que 290,3 cette année.

Amiens/Nice : un contraste frappant

Ce chiffre représente une moyenne nationale cachant d’importantes disparités géographiques. Les grandes villes et les CHU se montrent particulièrement attractifs, tout comme les régions du sud de la France (375 médecins pour 100 000 habitants dans la région PACA) et l’Ile-de-France (373). A l’inverse, la Picardie et le Centre sont délaissés (respectivement 238 et 245). Le Conseil de l’ordre note bien l’arrivée en France de médecins étrangers, mais ces renforts ne contribuent pas au rééquilibrage entre régions, car ils s’installent essentiellement dans les zones non déficitaires. L’Atlas 2009 renseigne également sur le vieillissement des praticiens. Leur âge moyen est de 51 ans ; les moins de 40 ans sont 12 % de moins que l’an passé et le nombre de ceux de plus de 60 ans bondit de près de 53 %. Résultat : les départs à la retraite sont en hausse (+ 5,2 %). Un phénomène qui n’est pas compensé par l’arrivée de nouvelles recrues et qui contribue à la raréfaction du nombre de médecins.

Des spécialités délaissées

Ces cessations d’activités liées à l’âge contribuent au dépeuplement de certaines spécialités. C’est notamment le cas de la gynécologie, de l’anesthésie ou de l’ophtalmologie, peu prisées des jeunes médecins. Il en va de même pour la médecine générale : en 2008, 1 772 nouveaux médecins ont opté pour cette discipline alors que, dans le même temps, 2 141 omnipraticiens prenaient leur retraite. Un déficit de médecins généralistes accentué par la réticence des jeunes omnipraticiens à s’installer en libéral, au regard des contraintes que représente cet exercice.

Le numerus clausus réévalué

Autre explication de la baisse du nombre de médecins, le numerus clausus. En fixant le nombre d’étudiants autorisé en deuxième année, l’Etat joue un rôle prépondérant dans le renouvellement des générations de praticiens. Le chiffre était tombé à 4 100 en 2001 avant d’être progressivement réévalué (7 100 places en 2007, 7 400 en 2009). De même, le nombre de postes en internat a été revu à la hausse, notamment en ce qui concerne ceux dévolus à la médecine générale. Reste qu’il faudra attendre plusieurs années avant de voir les résultats concrets de ces réévaluations.

Quelles solutions ?

Face à ces constats, le Conseil national de l’Ordre des médecins préconise d’encourager le regroupement professionnel des médecins pour les libérer des charges administratives et leur permettre d’exercer à temps partiel. Il suggère aussi de créer un statut de médecin remplaçant et d’engager une réflexion sur les modes de rémunération, en envisageant un panachage entre rémunération à l’acte et au forfait.