Sommaire
Deux hémisphères, un vaccin
La grippe saisonnière passe au Sud : pensez à vous faire vacciner
A l’approche de l’hiver austral, l’hémisphère sud se prépare à affronter à son tour l’épidémie de grippe saisonnière. Si les virus diffèrent légèrement de part et d’autre de l’équateur, les complications de la maladie restent les mêmes et justifient la vaccination des personnes à risque.
« La grippe ce n'est pas rien, alors je fais le vaccin ». Ce message de l’Assurance maladie était diffusé en boucle à l’automne dernier en métropole. A compter du 14 avril, et jusqu’au 31 juillet, c’est au tour des habitants de la Réunion de bénéficier de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Nord ou Sud, l’objectif reste le même : avertir de la gravité potentielle de la maladie et convaincre les catégories à risque de se faire vacciner. Sont concernés les personnes de plus de 65 ans ou atteintes d’une pathologie chronique (insuffisances respiratoires, troubles du rythme cardiaque, diabète, etc.), les individus obèses ou les professionnels de santé. Dans tous ces cas, le vaccin est gratuit.
« La grippe n’est pas un virus spécifique des régions froides », rappelle le Pr Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Avicenne, à Bobigny. De fait, il circule partout, y compris dans les zones tropicales. « D'une année à l'autre, certaines mutations du génome des virus peuvent intervenir. Mais si les virus circulant dans les deux hémisphères peuvent être légèrement différents, la grippe n’est pas plus ou moins grave selon que l’on se trouve au nord ou au sud de l’équateur. Elle reste la même maladie dont les complications dépendent surtout des individus affectés. »
La saisonnalité de la grippe et l’évolution des souches virales expliquent que les vaccins soient parfois légèrement différents entre les deux hémisphères. Les personnes à risque qui voyageraient au sud de l’équateur pendant l’hiver austral ont évidemment intérêt à se faire vacciner. Problème, le vaccin destiné à l’hémisphère sud n’est pas facilement disponible dans l’hémisphère nord. Mais pas de quoi paniquer, indique le Pr Bouchaud : « Les vaccins pour les deux hémisphères sont très proches. Une personne à risque partant à la Réunion a en principe été vaccinée durant l’automne précédent. Elle sera donc en grande partie protégée contre les virus qu’elle pourra rencontrer dans le Sud. » « Sans compter que, cette année, le vaccin utilisé à la Réunion sera le même que celui administré en métropole. En effet, selon les prévisions de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les souches virales en circulation au sud de l’équateur devraient être identiques à celles ayant circulé dans l’hémisphère nord l’hiver dernier.
Cela étant, que l’on habite à la Réunion ou en métropole, cette protection ne doit pas éclipser les mesures élémentaires de prévention pour éviter d’être contaminé et de transmettre le virus. Outre un lavage fréquent des mains et la limitation des contacts avec les personnes grippées, le Pr Bouchaud conseille de « penser à tousser dans un mouchoir en papier que vous jetterez immédiatement à la poubelle ». A défaut, toussez dans votre coude, mais ne vous couvrez jamais la bouche avec les mains, « car la grippe se transmet aussi par voie cutanée », rappelle-t-il.
Voyager, un facteur de risque ?
Les voyages augmentent-ils le risque d’être contaminé par l’un des virus de la grippe ? « Ce n’est pas le fait de voyager en soi, mais la fréquentation de lieux dans lesquels la concentration de population est importante qui majore le risque. » Les aéroports entrent dans cette catégorie, les bateaux de croisière également. « D’ailleurs, il est recommandé de vacciner de façon large les croisiéristes », précise le médecin.