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La chirurgie ambulatoire : une source d’économies majeure

Publié le 18/08/15


Dix milliards d’euros. C’est le montant des économies que va devoir réaliser l’Assurance maladie d’ici à 2017. Parmi les pistes prioritaires, le renforcement de la chirurgie ambulatoire. Explications.

Pour dégager 50 milliards d’économies dans les dépenses publiques entre 2015 et 2017, le gouvernement demande d’importants efforts à l’Assurance maladie. En trois ans, elle devra trouver 10 milliards d’euros. Parmi les postes clés, la chirurgie ambulatoire. De fait, c’est en France que cette pratique est la plus faible comparée aux pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Seulement 42,3 % de l’ensemble des actes y sont réalisés en ambulatoire contre 89 % au Danemark, 87 % en Espagne, 63 % en Finlande et plus de 80 % aux États-Unis, pionniers en la matière.

Un blocage culturel

Si le recours à la chirurgie ambulatoire remonte aux années 1970 aux États-Unis, son développement en France est postérieur à 1990. En 1999, l’Assurance maladie a défini dix-sept interventions qui devaient progressivement être effectuées en ambulatoire. Quinze ans plus tard, ce nombre n’a pas évolué et seuls 75 % de ces actes font l’objet d’une chirurgie de jour. « On croit souvent qu’on est plus en sécurité quand on dort à l’hôpital, ce qui n’est pas obligatoirement le cas, explique le Pr Corinne Vons, chirurgien digestif à l’hôpital Jean Verdier, à Bondy, et présidente de l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA). Pourtant, on continue d’associer l’hébergement hospitalier au soin. » Résultat : sur 3 000 établissements hospitaliers, on ne compte qu’environ 500 unités ambulatoires, dont 12 en région parisienne.

Une prise en charge sûre

Toute chirurgie effectuée en ambulatoire s’accompagne d’un protocole strict. « Ce mode d’intervention expose à moins de risques que la chirurgie conventionnelle, en partie parce qu’elle utilise des techniques chirurgicales et anesthésiques moins invasives », assure le Pr Vons. Qui dit séjour court dit également récupération plus rapide et moindres risques d’infections, notamment nosocomiales (contractées à l’hôpital). Enfin, le patient rentré chez lui peut contacter vingt-quatre heures sur vingt-quatre le chirurgien ou l’anesthésiste de garde.

Une seule journée à l’hôpital

Concrètement, un patient opéré en ambulatoire ne dort pas à l’hôpital, mais chez lui. Ce mode d’intervention concerne aujourd’hui une douzaine d’actes mineurs (cataracte, chirurgie de la main, varices…). Mais des opérations plus lourdes commencent également à être pratiquées de cette façon (thyroïde, vésicule biliaire…). Une seule condition : que le patient ait donné son accord. Celui-ci doit également prévoir qu’un proche le raccompagne chez lui et, si nécessaire, reste à ses côtés la première nuit.