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Les vertus thérapeutiques du jardinage

Publié le 30/01/17


Mémoire, équilibre, bien-être… En cultivant son jardin, on entretient également sa santé, physique et psychique. Le jardinage a des vertus thérapeutiques et permet même de retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Explications du Dr Denis Richard, pharmacien à l’hôpital Henri Laborit (Poitiers) et auteur de Quand jardiner soigne. (1)

 

Regarder la nature apaise. Le développement récent des murs végétaux jusque dans certaines stations du métro parisien en constitue l’une des illustrations les plus éclatantes. De la contemplation à l’action, il est aujourd’hui avéré que le jardinage entraîne de nombreux bénéfices grâce à ses vertus thérapeutiques.

« Jardiner, c’est d’abord pratiquer une activité physique, indique le Dr Denis Richard. Or on sait que l’exercice diminue l’angoisse et améliore les troubles dépressifs. » Sans oublier les maladies chroniques, telles que le diabète, l’hypercholestérolémie ou le surpoids, contre lesquelles il contribue à lutter efficacement.

Le jardinage favorise également la souplesse articulaire, requiert de la dextérité et développe les stimulations sensorielles (vue, toucher, odorat…), « ce qui contribue à conserver forme et autonomie, plus encore chez le sujet âgé ». Et il s’adapte aisément aux capacités de chacun : nul besoin d’être particulièrement costaud pour biner une plate-bande !

Jardinage : une balise dans le temps

Sur le plan cognitif, « jardiner permet de garder un lien avec le cycle des saisons et donc l’écoulement du temps. » C’est le jardin-repère qui « réactive les souvenirs en renvoyant la personne à ce qu’elle a pu connaître quand elle était plus jeune ». Muguet, marguerites, buis : « Nombreuses sont les plantes symboles qui, en évoquant leur passé, réveillent la mémoire des personnes les plus âgées. » Enfin, il y a dans le jardinage un « aspect socialisant », surtout quand il est pratiqué dans les maisons de retraite. Pour autant, bien que le jardinage ait des vertus thérapeutiques, le Dr Richard insiste que le fait que « l’hortithérapie ne prévient pas ni ne guérit les maladies comme Alzheimer ». En revanche, elle en retarde « indéniablement » la survenue et participe de la thérapie, une fois les symptômes déclarés.

Jardiner en toutes circonstances

Tout le monde n’a pas la chance de posséder un lopin de terre. Mais des alternatives existent pour ne pas se priver des vertus thérapeutiques du jardinage. Ce sont, par exemple, les jardins partagés cultivés par les habitants d’un village ou d’un quartier, y compris dans les grandes agglomérations. Terrasses, balcons, cours intérieures, rebords de fenêtres : autant d’espaces, même modestes, où l’on peut également installer des jardinières, voire des arbustes en pots. Enfin, faute de place dehors, il est toujours possible de cultiver à l’intérieur. C’est le principe des sacs de jardinage qui « peuvent être utilisés par des personnes âgées, y compris en fauteuil roulant ». (www.jardins-partages.org) Bref, fleurs ou légumes, ne reste plus qu’à s’y mettre !

(1) Quand jardiner soigne, éd. Delachaux et Niestlé (2011).