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Manger moins salé, c’est possible !
De la salière aux plats industriels, les Français consomment, en moyenne, entre 8 et 10 g de sel par jour. Or l’Organisation mondiale de la santé (OMS) conseille de ne pas dépasser 5 g. Comment réduire sa consommation ? Les conseils du Dr Laurent Chevallier, médecin nutritionniste au CHU de Montpellier.
« Le sel est un tueur silencieux ». Le constat du Dr Laurent Chevallier est sans appel : votre salière cache un poison potentiel. Le sel est, certes, indispensable à l’organisme, mais consommé en excès, il augmente la tension artérielle et, de ce fait, le risque d’accidents cardio-vasculaires. En outre, il serait impliqué dans le développement de certains cancers, dont celui de l’estomac. Vous ne rajoutez jamais de sel dans votre assiette ? Méfiez-vous aussi des plats « tout-prêts », qui en comptent souvent trop. « Mieux vaux limiter les chips, les viandes et les poissons fumés, les fromages, les charcuteries, le pain blanc, ainsi que les plats préparés », recommande le Dr Chevallier. Si cela vous semble impossible, apprenez à décrypter les étiquettes. « Les industriels écrivent “sodium” dans la liste des ingrédients pour ne pas mettre “sel”, mais il faut savoir qu’un gramme de sodium équivaut en réalité à 2,5 g de sel », prévient le nutritionniste. Or deux grammes par jour suffisent à notre organisme. Même les plats sucrés sont concernés : le sel est un exhausteur de goût, utilisé partout par l’industrie agroalimentaire !
Faire ses expériences
Diminuer les quantités de sel ne revient pas pour autant à se condamner à manger fade. « On peut très bien remplacer le sel par des épices », assure le Dr Chevallier qui invite à « faire ses expériences ». Les herbes, l’ail, l’oignon, l’échalote, les vinaigres parfumés… constituent d’autres pistes savoureuses pour donner du goût à vos plats. Et quitte à rééduquer son palais, mieux vaut commencer tôt. « Les petits pots pour bébé ne sont pas salés. Nous, adultes, les trouvons fades, mais pas les enfants, constate le médecin. Donc inutile de rajouter du sel dans leur assiette quand ils grandissent ». Enfin, saler moins, c’est cuisiner plus. Rien de tel, en effet, que du « fait maison » pour limiter sa consommation de sel. Vous y perdrez (un peu) en temps, certes, mais votre santé y gagnera.
Avis d’expert
« Il faut rester très prudent quand des marques indiquent sur l’emballage avoir réduit la quantité de sel. Les industriels se basent sur leurs propres références. Or il existe des produits d’autres marques qui, sans afficher cette mention, contiennent moins de sel que le produit promu. Moins de sel que dans le produit original ne veut pas forcément dire quantité raisonnable : celle-ci reste souvent très supérieure à la limite tolérable pour l’organisme. » Dr Laurent Chevallier, nutritionniste.