Sommaire
Plan AVC : les unités spécialisées se développent
Lancé en avril 2010, le plan national de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux (AVC) vise à encourager la prévention et à développer des filières adaptées de prise en charge. Près d’un an après, le calendrier de déploiement est respecté.
Chaque année, en France, on dénombre 150 000 nouveaux cas d’AVC. En comptant les personnes handicapées par un AVC antérieur, le nombre de personnes touchées est estimé à 400 000 (1). S’il existe, dans certains hôpitaux, des unités neurovasculaires (UNV), spécialisées dans la prise en charge de ces accidents, seules 20 % des victimes d’AVC y ont accès… Or ces UNV sont dotées d’un appareil d’IRM et d’une équipe expérimentée (neurologue, infirmières, kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste…). Ce qui permet de réaliser un diagnostic et une prise en charge rapide et efficace. Les UNV sont ainsi en mesure d’administrer la thrombolyse, un médicament qui dissout les caillots sanguins. Celle-ci doit intervenir au plus tard dans les 4 h 30 suivant les premiers symptômes. Car en la matière, il faut lutter contre la montre. « Après un AVC, chaque minute compte », insiste Jean-Marie Perez, président de la fédération nationale France AVC. Il faut rétablir la circulation sanguine au plus vite afin d’éviter que des parties du cerveau soient endommagées. Sans cela, les séquelles peuvent être dramatiques : hémiplégie, troubles moteurs, aphasie. Autre atout des UNV : l’équipe pluridisciplinaire peut commencer très tôt la rééducation et minorer le handicap lié à un AVC.
100 unités neurovasculaires sur le territoire
C’est pourquoi l’une des priorités du plan national de lutte contre les AVC, annoncé en avril 2010, est de développer les UNV. Doté de 134 millions d’euros, ce plan porte sur la période 2010-2014. Les vingt nouvelles UNV prévues ont bien ouvert leurs portes l’année dernière, portant leur nombre total à 100. D’ici 2014, on devrait dénombrer 140 unités sur tout le territoire. « Créer une UNV n’est pas simple, commente Jean-Marie Perez. Cela suppose que la structure hospitalière dispose d’une IRM disponible de 60 à 80 % du temps. Compte tenu de ces difficultés, pour nous, la mise en œuvre du plan avance lentement mais sûrement ». Autre mesure prévue : la mise en place de réseaux de prise en charge spécialisés. Installés par les Agences régionales de santé (ARS), ces réseaux vont regrouper les différents professionnels de santé concernés par l’AVC : neurologues, kinésithérapeutes, orthophonistes… Ce chantier commence à voir le jour, avec le concours des associations membres de France AVC.
Enfin, un volet important du plan porte sur la sensibilisation du public. Une journée de l’aphasie a été organisée en juin 2010. En novembre, c’est une campagne d’affichage dans les pharmacies qui a pris le relais, permettant d’informer le grand public sur les signes d’alerte d’un AVC et incitant à appeler le 15 en urgence.
1. Rapport sur « la prévention et la prise en charge des AVC en France », remis au ministère de la Santé, juin 2009.
Pour en savoir plus :
www.sante.gouv.fr/l-accident-vasculaire-cerebral-avc.html
www.franceavc.com