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TMS : les chefs d’entreprise doivent agir !
Nouvelle campagne d’information sur les troubles musculo-squelettiques (TMS). Lancée fin octobre, elle vise plus particulièrement les chefs d’entreprise. Selon l’Assurance maladie, les TMS représentent 85 % des causes de maladies professionnelles.
Maud Benhamou est directrice des ressources humaines à l’hôtel Lutetia, à Paris. Depuis janvier 2010, l’établissement de luxe propose des formations en ergonomie aux femmes de chambre et teste de nouveaux instruments, en concertation avec les intéressées, pour leur éviter les gestes répétitifs et, donc, préjudiciables. « Entre 2009 et 2010, on a vu le nombre de jours d’arrêt chuter de 34 %, commente Maud Benhamou. Quant à l’indice de satisfaction, il est passé de 54 à 82 % sur la même année. »
Valoriser l’action
« Nous sommes appelés à travailler de plus en plus longtemps, autant se donner les moyens de le faire dans les meilleures conditions », observe la jeune femme. Tout le sens de la quatrième campagne de sensibilisation aux troubles musculo-squelettiques qui invite plus spécifiquement les chefs d’entreprise à s’interroger sur le quotidien de leurs salariés et, accessoirement, à l’améliorer.
« On ne réfléchit pas assez à cette question dans les entreprises, note Laurent Setton, délégué à l’information et à la communication des ministère sociaux. Or, nombre d’accidents du travail pourraient être évités. » Mais initier une démarche de prévention ne s’improvise pas, d’où la mise en ligne d’un catalogue d’outils et de méthodes pour aider les entrepreneurs à développer des actions (1).
Un programme pratique
« On attend davantage que des grandes déclarations, insiste Jean-Denis Combrexelle, directeur général du Travail au ministère du même nom. On veut une vraie réflexion sur les cadences, les postures, les charges, l’organisation des temps de repos, la gestion du stress. » Bref, une approche « très pragmatique » destinée à « stabiliser le nombre des maladies professionnelles ». Lequel augmente de 10 % chaque année.
En 2010, les TMS ont représenté 9,7 millions de journées de travail perdues, soit un coût de 930 millions d’euros. Sans compter la souffrance des personnes affectées. Si certains secteurs comme l’agriculture, le bâtiment, la grande distribution, l’intérim sont plus touchés que d’autres, Jean-Denis Combrexelle n’en espère pas moins que « toutes les entreprises feront preuve d’une implication forte » : « Les TMS constituent un bon exemple de la nécessaire convergence entre progrès social et rentabilité. » En clair, plus question d’attendre qu’il soit trop tard. Car on l’oublie trop souvent : avant qu’un TMS ne se déclare, il faut compter des années.
(1) www.travailler-mieux.gouv.fr