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Tuberculose : le point sur un fléau en recrudescence
Alors qu’on la croyait endiguée sous nos latitudes, la tuberculose affiche une nouvelle croissance au sein de l’hexagone. Avec plus de 5500 cas chaque année, ce vieux fléau fait son grand retour dans des zones telles que l’Ile-de-France et la Guyane. Un paradoxe à l’heure où la suspension d’obligation vaccinale (BCG) chez les jeunes enfants est entérinée depuis 2007.
Causée par un germe nommé bacille de koch, la tuberculose est une maladie infectieuse transmissible qui touche essentiellement l’appareil respiratoire. Asténie et toux sont les principaux symptômes déclarés chez les cas diagnostiqués. Attention de ne pas céder à la panique toutefois car si cette maladie chronique progresse chez certaines populations, la France reste « un pays à faible incidence de tuberculose » comme en témoignent les dernières données de l’OMS.
Répartition géographique inégale de la maladie
Avec un taux d’incidence de plus de 35 pour 100 000 habitants, l’Ile-de-France est de très loin la plus touchée par la tuberculose, selon la Fédération nationale des observatoires régionaux de santé (FNORS). La deuxième région (Bretagne) connaît une incidence presque trois fois moindre avec 12,9 cas de tuberculose pour 100 000 habitants. Du côté des départements d’Outre- Mer, la Guyane enregistre le plus fort taux de cas déclaré (30 cas pour 100 000 habitants).
Outre cette disparité géographique, on constate des écarts d’ordre sociologique. Les principaux groupes à risques étant les personnes originaires des pays endémiques (Afrique Noire et Asie), les personnes sans domicile fixe et les personnes âgées.
Mais comment expliquer cette différence ? Selon les épidémiologistes, elle serait liée à la dégradation des conditions de vie d’une partie de la population (promiscuité, insalubrité) et notamment à un accès aux soins plus tardif pour ces personnes défavorisées. Autre hypothèse : le vieillissement de la population qui aurait également permit la réactivation de la maladie chez des personnes ayant contracté le virus dans leur enfance, « à une époque où la tuberculose était plus fréquente et les traitements disponibles encore insuffisants ».
Une vaccination insuffisante ?
A ce jour, la suspension de l’obligation vacinale du BCG en 2007 n’a pas d’impact significatif sur l’épidémioloie de la tuberculose de l’enfant. Certains spécialistes déplorent cependant l’insuffisance de la couverture vaccinale chez les enfants à risque élevé (enfants originaires de pays endémiques, antécédents familiaux).
Selon Philippe Fraisse, pneumologue au CHU de Strasbourg, « actuellement, la couverture vaccinale des personnes à risque est inférieure à celle de la population totale avant l'arrêt de l'obligation ! »
Afin de prévenir toutes formes graves de tuberculose précoce, il convient donc de privilégier la vaccination BCG chez l’enfant à risque (et même entrant en collectivité), si possible au cours des premiers mois de la vie jusqu’à l’âge de six ans.
Le dépistage : une réponse aux multirésistance bactérienne
Reste à favoriser le dépistage et la prise en charge appropriée des maladies tuberculeuses de manière à en éviter toute propagation et à empêcher le développement de souches multi-résistantes. En effet, si les remèdes contre la tuberculose existent depuis 50 ans, ils n’empêchent guère la formation de souches bactériennes de plus en plus résistantes aux antibiotiques disponibles. La raison ? La non-observance des traitements antibiotiques souvent lourds et contraignants par les patients atteints. Ces tuberculoses multirésistantes peuvent ainsi conduire à de lourdes périodes d’hopitalisation. D’où l’importance d’en parler avec son médecin traitant et de suivre scrupuleusement tout traitement curatif indiqué.