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Bien vieillir : comment adapter son logement ?

S’assurer de bien vieillir à domicile implique souvent une adaptation de son logement. Quels sont les différents travaux à prévoir et les frais à anticiper ? Quelles aides financières peut-on obtenir et à qui s’adresser ? Nicolas Menet, directeur général de Silver Valley et vice-président de la filière nationale Silver Économie, nous éclaire sur ces questions.

Publié le 02/09/22
Temps de lecture 5 min

Vieillir à domicile : une attente forte des seniors

Le fort taux de propriétaires parmi les plus de 60 ans (74 % contre 58 % pour l’ensemble de la population*) explique en partie les attentes en matière de vieillissement à domicile : « On ne s’imagine pas quitter un logement qu’on a parfois mis toute une vie à acheter. Symboliquement, cela revient à quitter son autonomie, sa souveraineté », note Nicolas Menet.

Par ailleurs, la médiatisation récente des mauvaises conditions de vie dans certains EHPAD et la méconnaissance des alternatives à ces formes d’hébergement jouent également leur rôle dans le souhait de vieillir chez soi. « La plupart des retraités ignorent qu’il existe une offre alternative d’habitat en France. En réalité, la perte d’autonomie est rarement synonyme d’hébergement en EHPAD », explique le spécialiste de la silver économie. De nombreuses solutions existent en effet pour pallier la dépendance progressive, comme la colocation intergénérationnelle, idéale si l’on possède une chambre à louer : une solution qui permet à la fois de bénéficier d’un revenu supplémentaire et de rompre son isolement.

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Comment adapter son domicile pour faciliter son quotidien ?

Vieillir chez soi implique de revoir l’agencement et l’ameublement de son logement au fil du temps, pour l’adapter au mieux à ses besoins et à une éventuelle perte d’autonomie. « La chute est l’une des premières causes d’hospitalisation d’urgence, avertit Nicolas Menet, et elle est souvent due à un logement mal adapté. Il est donc important d’ajuster son domicile progressivement, pour se faciliter la vie au quotidien et prévenir ce genre d’accident. »

Pour cela, on distingue habituellement trois niveaux d’adaptation du domicile, selon le degré d’avancée en âge et de perte d’autonomie de la personne :

1.L’ajustement à l’avancée en âge

À ce premier niveau, il s’agit d’adaptations relativement simples et peu coûteuses, par exemple :

  • enlever les tapis ou les fixer au sol avec du ruban adhésif ;
  • augmenter la luminosité dans les pièces de passage comme la cuisine ou la salle de bain ; se débarrasser des meubles encombrants pour faciliter la circulation ;
  • investir dans des objets ménagers pour faciliter certaines tâches du quotidien…

2.La compensation de l’avancée en âge

Ce deuxième niveau suppose des travaux plus conséquents, comme :

  • la réaffectation des pièces du rez-de-chaussée pour que la chambre et la salle de bain soient de plain-pied ;
  • la réfection de la cuisine ou de la salle de bain pour revoir la hauteur des meubles, ajouter des matières ou du mobilier agrippants, transformer une baignoire en douche, etc.

3.L’adaptation à la perte d’autonomie

Le dernier niveau d’adaptation du domicile, directement lié à la perte d’autonomie, concerne des aménagements beaucoup plus lourds, de médicalisation du domicile, souvent accompagnés de la mise en place d’une aide à la personne.

« Les services comme l’aide à l’autonomie, au ménage ou aux repas font partie de l’adaptation du logement, insiste Nicolas Menet. Un logement réaménagé mais qui n’intègre pas de services n’est pas réellement adapté à une personne en perte d’autonomie. »

Comment financer l’adaptation de son logement ?

L’investissement croît bien sûr avec la perte d’autonomie, comme le souligne Nicolas Menet. S’il avertit sur l’absence de règles précises en la matière, le directeur général du réseau Silver Valley, partenaire de La Mutuelle Générale, estime comme suit le coût de chaque niveau d’adaptation :

1.Coût estimé de l’ajustement à l’avancée en âge

« Il est tout à fait possible d’ajuster son logement à un coût très modéré, rassure-t-il. Il s’agit généralement de matériel peu onéreux, de type ampoule, flexible de douche, scotch, pince, etc. pour lequel il faut sans doute compter entre 80 et 300 €. »

2.Coût estimé de la compensation de l’avancée en âge

« Pour des travaux de compensation, l’enveloppe est plus conséquente et va de 3 000 à 10 000 € », estime Nicolas Menet, qui donne pour références les coûts moyens de réfection d’une salle de bain (5 000 €) et d’installation d’un monte-escalier (6 000 €).

3.Coût estimé de l’adaptation à la perte d’autonomie

Enfin, « l’adaptation à la perte d’autonomie, qui peut aller jusqu’à l’hospitalisation à domicile, représente des frais beaucoup plus importants, comprenant par exemple l’installation d’un lit médicalisé, l’intervention de professionnels… », détaille l’expert, qui souligne néanmoins qu’une grande partie de ces dépenses peuvent être prises en charge par la Sécurité sociale.

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Quelles sont les aides financières à l’adaptation du domicile ?

Heureusement, de nombreuses aides financières existent pour permettre aux seniors d’adapter leur appartement ou leur maison à moindre frais. Parmi elles :

  • l’aide « Habiter facile » proposée par l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) ;
  • le dispositif « Bien vieillir chez soi » mis en place par la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), et plus généralement les aides proposées par les caisses de retraite régionales ;
  • les crédits d’impôt sur les travaux d’accessibilité pour les personnes âgées ou handicapées ;
  • l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), gérée par les départements.

Et parce qu’il peut parfois être difficile de s’y retrouver parmi toutes ces aides publiques, vous pouvez vous tourner vers les assistants sociaux de votre CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et consulter le portail dédié aux personnes âgées du gouvernement, qui donne accès à de nombreux renseignements et conseils sur ces sujets.

Bon à savoir

Le dispositif gouvernemental « Ma Prime Adapt’ » devrait également être lancé d’ici à 2024. Il s’agira d’une plateforme en ligne, centralisant les demandes d’aide à l’adaptation de son logement.

Côté acteurs privés, les groupes de protection sociale (mutuelles, assurances, organismes de prévoyance, et banques dans certains cas) peuvent également proposer des solutions pour l’adaptation du domicile.

*Source : INSEE, 2018.

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