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Additifs alimentaires : sommes-nous empoisonnés ?

Publié le 06/02/18

Difficile de trouver un produit alimentaire sans additifs car ils sont employés larga manu dans toute l'industrie pour de multiples raisons, l'essentielle étant la rentabilité.Il existe une multitude  d'additifs, certains utiles, d'autres non, certains très probablement toxiques, d'autres non. En sommes nous empoisonnés ?On fait le point.

Un additif, c'est quoi ?



Une substance naturelle ou créée par les humains et ajoutée lors de la fabrication d'un produit alimentaire pour mieux le conserver et lui donner de meilleurs aspect, odeur, saveur, texture.



Sel, miel, épices, vinaigre sont des additifs naturels employés par les humains depuis des millénaires dans ces mêmes buts.



Les additifs synthétiques ont été inventés et massivement employés au fur et à mesure du développement de l'industrie alimentaire. Ils sont réglementés dans tous les pays et ne peuvent, en principe, être autorisés puis utilisés sans avoir fait la preuve de leur innocuité. 



Additifs : la mystérieuse saga des E



Il existe des centaines d'additifs. En France et en Europe, ils sont répertoriés par un E (qui signifie Europe) suivi de trois ou quatre chiffres : c'est un numéro international défini par le Codex Alimentarius émanant de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).



Le premier chiffre (1, 2, 3, etc.) définit en principe leur rôle :



E 100  = Colorants . E 200  = Conservateurs . E 300  = Anti-oxydants. E 400 = Agents de texture. E 500 =  Antiagglomérants.. E 600 = Exhausteurs de goût. E 700 = Agents de sapidité. E 800 = Arômes. E 900 = Édulcorants.



Ensuite, on a les Divers qui sont légion, dont les amidons modifiés (1400),  des cires (E 901, 907).



Tous ces E sont obligatoirement indiqués sur les étiquettes, parfois suivis de leur nom chimique, mais pas toujours. 



Additifs synthétiques : comment sont-ils autorisés et employés ?



Un dossier est préparé par le fabriquant et soumis à la Commission européenne. Il doit présenter le détail de la substance, comment elle est fabriquée, quelles sont ses utilisations et détailler les études scientifiques prouvant sa sécurité.



Celle-ci est basée sur le principe de la DJA : Dose Journalière Admissible. Elle est mesurée en mg par kilo de poids corporel et par jour.



Pour la fixer, on fait d'abord des expériences sur des animaux et on définit alors la dose du produit qui ne donne pas d'effet négatif. Ensuite on extrapole aux humains en fixant une DJA 100 fois inférieure.



En principe, on a ouvert ainsi un grand parapluie sécuritaire.



Mais un grand nombre de scientifiques remettent en cause cette sécurité de la DJA . Tout d'abord parce que l'on ne tient pas vraiment compte des quantités qu'un individu peut consommer. Ensuite, et surtout, parce qu'il y a tant d'additifs mélangés dans tous les produits que l'on ignore tout de leurs possibles interactions et des effets à long terme. 



Additifs synthétiques : quels sont les dangers ?



En dehors de ce fait, on ne cesse d'identifier des additifs dangereux.



Certains colorants sont sur la sellette depuis longtemps. Il a été démontré qu'ils pouvaient être à l'origine de l'hyperactivité chez les enfants . Ce qui a imposé aux industriels de le mentionner sur les étiquettes, mais comme cela n'est pas vraiment un bon argument de vente, ils le retirent peu à peu de leurs produits.



Le colorant caramel (E 150) ou caramel ammoniacal, qui tinte les Cola et des confiseries, est fortement soupçonné d'être cancérigène : il a été classé comme tel par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer).



Il en est de même pour l'antioxydant BHA (E320) qui est vraisemblablement aussi en plus, un perturbateur endocrinien. Il est très utilisé dans les chewing-gums, les soupes, les purées.



Sont aussi soupçonnés d'être cancérigènes les colorants : jaune de quinoléine (E104), amarante (E123), rouge ponceau (E124), érythrosine (E127) , rouge allura (E129), noir brillant (E151-, jaune orangé sunset (E110) , azorabine (E122) ; les nitrites (E249 à E 251) et les parabènes (E 214 À E 219) très employés en charcuterie. Et enfin les édulcorants acesulfam K (E 950) et aspartame (E 951)



Tous les sulfites (E220 à 228) sont allergènes. Les émulsifiants (E 466, E 433) pourraient être à l'origine de maladies chroniques de l'intestin, en modifiant sa flore. 



Sirop de glucose : la catastrophe



Le sirop de glucose-fructose, tiré du maïs ou d'autres céréales, ou de la pomme de terre se retrouve dans des milliers de produits, soit en plus du sucre, soit pour le remplacer : il a un pouvoir sucrant plus élevé, des propriétés d'exhausteur de goût et il revient moins cher.    



Toutes les boissons sucrées en contiennent, et la quasi totalité des produits sucrés, des glaces aux compotes en passant par toutes les confiseries, biscuits, gâteaux etc. Il y en a même dans des plats cuisinés, dans des salades et dans des condiments.



Il n'est pas nocif en petite quantité. Il le devient lorsqu'on en absorbe beaucoup : son fructose contribue à augmenter les triglycérides, le cholestérol, le stress oxydatif et faire prendre du poids.



Et comme il a vraiment envahi l'alimentation industrielle, on en absorbe abondamment sans même le savoir, surtout - et c'est le cas pour beaucoup - lorsque l'on consomme régulièrement boissons et produits sucrés.



Nombreux sont les nutritionnistes et les scientifiques à accuser ce sirop de glucose-fructose d'être une des composantes de l'épidémie actuelle d'obésité à cause de cette surconsommation. 



Nanoparticules : le flou presque total



Ce sont d'infimes substances bioactives. Leur taille est de 1 à 100 nanomètres (1 nanomètre est 1000 millions de fois plus petit qu'un mètre).



Elles sont douées de nombreux pouvoirs : renforcement des arômes, modification des couleurs, réduction des graisses, augmentation des fibres, des protéines etc.



Elles peuvent franchir la barrière intestinale et s'infiltrer dans les organes : foie, poumons, reins, rate et même le cerveau.



Pour le moment, on ne sait pas trop ce que ça donne ! Sauf pour le dioxyde de titane. L'ANSES a recommandé, en octobre 2015, de les étudier sérieusement et de les indiquer sur les étiquettes... 



Additifs : comment vous protéger ?



En consommant évidemment le moins possible de produits alimentaires industriels !



En vous tournant vers les produits bios qui n'en contiennent pas ou en tout cas beaucoup moins.



Mais comme il est difficile d'échapper complètement aux produits industriels, regardez les étiquettes et choisissez ceux qui ne contiennent pas plus de trois additifs : ça existe heureusement !



Pour faciliter vos courses, vous pouvez télécharger l'appli Additifs alimentaire ici pour les Iphones, et ici pour les autres.

Source : e-santé

Paule Neyrat diététicienne nutritionniste

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