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Seniors, femmes enceintes et enfants : quelle alimentation privilégier ?

Les nourrissons, les enfants et adolescents, les femmes enceintes et allaitantes, les femmes ménopausées et les seniors présentent des spécificités physiologiques qui justifient une alimentation adaptée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) propose des repères alimentaires adaptés à ces populations dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS). Suivez le guide !

Publié le 01/08/19
Temps de lecture 4 min

Chez le nourrisson, quelles sont les étapes de la diversification alimentaire ? 

L’alimentation des nouveau-nés et des tout-petits comprend différentes étapes de transition :

  • une alimentation ombilicale qui passe à une alimentation orale à base uniquement de lait ;
  • l’introduction d’aliments variés et notamment solides (1ère phase de diversification) ; 
  • le passage aux aliments de la table familiale (2ème phase de diversification) **.

Dans son avis sur les enfants de 0 à 3 ans, l’Anses précise les pratiques de diversification permettant de favoriser l’acceptation de nouveaux aliments avec :

  • en premier lieu, la recommandation d’un début de la diversification entre les 4 mois révolus de l’enfant et ses 6 mois (mais pas après)
  • l’offre d’un maximum d’aliments variés entre 5 et 18 mois, fenêtre favorable d’acceptation de nouveaux aliments
  • l’introduction d’aliments de texture non lisse à partir de 8 mois et avant 10 mois.

De plus, l’agence réitère des conseils bien connus comme la présentation répétée d’un aliment initialement refusé et l’importance accordée au moment des repas. Par ailleurs, elle souligne que de nombreux produits ciblant les jeunes enfants peuvent contribuer à leur apporter des quantités excessives de sucres totaux.

Chez l'enfant, comment limiter la consommation de sucre ? 

Une consommation de sucre en hausse chez les 4-17 ans 

L’alerte de l’Anses cible en particulier les deux âges extrêmes de la vie où progressent « deux comportements inquiétants ». Il s’agit pour les plus jeunes (4-17 ans) de la consommation croissante de sucre, sous toutes ses formes***. En effet, 75 % des 4-7 ans, 60 % des 8-12 ans et 25 % des 13-17 ans consomment du sucre en excès (sucres totaux hors galactose et lactose). Devant ce constat alarmant chez les enfants de 4 à 17 ans, l’Anses édicte des règles pour inverser la tendance, fondées sur les dernières références nutritionnelles françaises et européennes (Anses 2016, Efsa 2017).

En effet, chaque portion supplémentaire de 350 ml par jour de boissons sucrées pendant un an provoquerait une augmentation moyenne de l’IMC (indice de masse corporelle) de 0,07 kg par m2, du diabète de type 2 et des problèmes bucco-dentaires.

Quels aliments limiter pour consommer moins de sucre ? 

  • limiter les boissons sucrées et les pâtisseries, biscuits et gâteaux, céréales, bonbons, jugés « trop fréquents, en particulier au goûter ».
  • La consommation « de boissons sucrées de type soda doit rester « occasionnelle », tandis que les jus de fruits sont limités à un verre par jour, au cours d’un repas (et dans ce cas, le verre compte comme une portion de fruits). »

Pour remplacer ces aliments riches en sucre et d’intérêt nutritionnel limité (peu de vitamines et de nutriments), rien de plus simple : des produits laitiers sans sucre ajouté ou d’autres aliments riches en calcium ainsi que des fruits frais (non transformés) et des fruits à coque.

Comment remplacer ces aliments riches en sucre ?

Pour remplacer ces aliments pauvres en vitamines et nutriments, rien de plus simple ! Vous pouvez privilégier les produits laitiers sans sucre ajouté, les aliments riches en calcium, les fruits frais (non transformés), les fruits à coque.

 

L'importance du "fait-maison"

L’agence insiste sur le « fait-maison ». Les préparations culinaires cuisinées reviennent en force, permettant de « mieux prendre conscience des apports en sucres et de les contrôler » et de tenir à l’écart les « sucres ajoutés » présents dans de nombreux produits transformés.

A ce propos, si de nouvelles et vastes études parues fin mai 2019, dont une française à partir de la cohorte NutriNet-Santé, ne permettent pas de démontrer un lien direct de cause à effet, elles renforcent les arguments de travaux précédents liant les plats hautement transformés à un risque accru d’obésité, d'hypertension artérielle, voire de cancers.

Bien s’alimenter étant un tout, les conditions de la prise alimentaire sont essentielles pour favoriser une alimentation saine. C’est pourquoi, « les sources de distraction qui détournent l'enfant de son assiette, comme la télévision, les portables ou les tablettes dans les mains des parents voire du tout-petit lui-même, sont à exclure ».

Chez les seniors, réduire la sédentarité et favoriser une alimentation équilibrée

L'Anses, enjoint les seniors à bouger plus ****, pour se protéger contre « les maladies associées au vieillissement » telles « un grand nombre de maladies non transmissibles et, plus spécifiquement, contre les effets physiopathologiques du vieillissement tels que la sarcopénie, l’ostéoporose et le déclin cognitif ».

Elle conseille non seulement de pratiquer une activité physique régulière et, lorsque la diminution de la sédentarité est difficilement compatible avec l’état de santé ou les possibilités pratiques, de réduire ou de limiter l’apport énergétique par rapport à celui des autres tranches d’âge adultes. Il est alors recommandé de diminuer légèrement les portions pour certains aliments à l’exception des fruits, légumes, poissons, mollusques, crustacés et féculents complets afin de couvrir les besoins nutritionnels.

Produits laitiers, fruits et légumes et poissons pour les femmes enceintes ou allaitantes

Concernant les femmes enceintes ou allaitantes, l’Anses met en avant « des groupes d’aliments présentant des bénéfices spécifiques pour la santé de la mère et de l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement maternel, à savoir les produits laitiers, fruits et légumes et poissons » *****.

Consommer ces aliments permet également de couvrir les besoins en certains nutriments indispensables pour ces populations tels que le fer, l’iode, la vitamine B9, c’est-à-dire l’acide folique, et, uniquement pour les femmes allaitantes, les vitamines A et C.

Les femmes en âge de procréer sont incitées à veiller à leur équilibre alimentaire « sans attendre d’être enceintes afin d’assurer dès la conception un statut nutritionnel satisfaisant et compatible avec les besoins du fœtus et de la mère ».

Hélène Joubert, journaliste.

Références :



*Repères alimentaires pour les populations spécifiques. Enfants, femmes enceintes & allaitantes, personnes âgées. Expertise Anses 2019 :

https://www.anses.fr/fr/system/files/PRES2019DPA02.pdf

** https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0145.pdf

*** https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0142.pdf

**** https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0143.pdf

***** https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0141.pdf

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