Quand une école primaire et une maison de retraite font toit commun
En Indre-et-Loire, une quarantaine d’élèves cohabitent en toute harmonie avec les résidents d’une maison de retraite intergénérationnelle. Reportage.
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Entre vie professionnelle et gestion du quotidien, la charge mentale peut vite devenir invivable ! Oriane Savouré-Lucas observe cette difficulté récurrente chez de nombreuses personnes qu’elle accompagne. Après plusieurs expériences professionnelles salariées dans l’accompagnement au changement des organisations, des collectifs et des individus, elle décide de se lancer à son compte en 2019 comme coach professionnel avec un même fil rouge : accompagner ses clients à revenir à leurs essentiels et à entreprendre leur vie à leur manière.
Oriane Savouré-Lucas : Cette période n’a fait que révéler des choses qui étaient déjà présentes à l’échelle individuelle ou collective. Par exemple, la difficulté à établir des frontières claires entre vie professionnelle et vie personnelle, c’est vrai. Cette réalité existait avant la crise avec des smartphones qui pouvaient déjà sonner ou être consultés à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. L’outil n’est pourtant qu’un outil et l’un des enjeux de la crise a été d’amplifier la conscience de cette réalité et l’importance d’établir des limites. Et cela est d’autant plus vrai avec le développement de nouveaux usages comme la visioconférence en télétravail depuis son domicile. L’erreur serait d’attendre que la société pose des limites pour nous.
Oriane Savouré-Lucas : Il y a des personnes engagées que je qualifie de « piliers », il s’agit des personnes qui fédèrent souvent, qui font référence, celles que l’on va spontanément solliciter pour demander de l’aide par exemple ou donner de nouvelles responsabilités comme une place au sein d’un comité de direction, la présidence d’une association ou de la liste des représentants des parents d’élèves… Souvent elles sont heureuses de contribuer au collectif et peuvent vite se retrouver prises à leur propre piège avec un trop grand nombre d’engagements. Or, elles se sentent par la suite obligées de tenir leurs promesses et de tout « concilier ». Il est dans la logique de la personne « pilier » de chercher à honorer tous ses engagements à tout prix, devenant alors la variable d’ajustement de son emploi du temps. Les besoins, les attentes, les sollicitations des autres prennent le pas sur son énergie et son bien-être. Les personnes « piliers » pensent qu’elles sont en charge jusqu’au point de rupture qui peut se traduire par un burn-out personnel ou professionnel.
Oriane Savouré-Lucas : Les femmes ont tout à gagner à s’extraire du poison de la comparaison, très insidieux, qui favorise des positions de guerrière. Souvent la femme active prend la posture d’un dieu « Shiva », espérant renvoyer l’image que tout gérer est facile. Les réseaux sociaux véhiculent ces images idéalisées de la famille parfaite où l’on mange bio, où chacun fait plusieurs activités par semaine, où tout le monde est heureux. Rompre avec ces idéaux, sortir de la tyrannie de la performance, revenir à plus d’authenticité, de simplicité me semble salutaire.
Les femmes actives dont la charge mentale est forte pourraient déjà se répéter et appliquer les mantras suivants : « Je n’ai pas à tout faire », « Tout n’a pas besoin d’être fait ni parfait » ; et réfléchir à la manière d’élaguer leur agenda.
En pratique cela revient, par exemple chaque dimanche soir, à évaluer l’énergie nécessaire pour assurer la semaine et l’énergie dont on dispose réellement : « Ma semaine nécessite une énergie de 9/10 alors que mon énergie actuelle est à 6/10. Que dois-je faire ? » Si la personne choisit de maintenir son planning intact, elle va sans doute réussir à tout faire mais finira sa semaine à 4/10 d’énergie. Elle sera fatiguée, affalée sur son canapé à regarder des séries ou encore de mauvaise humeur. Son bien-être global aura baissé. Il est essentiel de prendre en considération son état d’énergie avant de se lancer et se rappeler que nous ne sommes pas la variable d’ajustement de notre emploi du temps mais bien la clé de voute.
Pour se préserver, il faudrait donc commencer par se demander : « Qu’est-ce que je peux reporter ? » ; « Qu’est-ce que je peux supprimer ou déléguer ? ». Au début cela semble difficile, voire impossible mais progressivement les petits changements interviennent et l’on retrouve de l’oxygène.
Oriane Savouré-Lucas : Le syndrome du bon élève peut être un avantage tout comme un handicap dans la vie professionnelle. Les bons élèves à l’école sont ceux qui savent « cocher » les cases, ils vont s’engager avec application et loyauté, et tout donner pour réussir la mission qu’on leur a confiée. Cependant en entreprise, un bon élève, qui travaille vite et bien, va avoir tendance à faire beaucoup plus que les autres sans forcément communiquer sur son travail ou sans alerter quand la charge devient trop importante. Or la reconnaissance arrive rarement toute seule en entreprise. D’autant plus qu’il y a des personnes plus stratèges comme à l’école. Pour un profil « bon élève » il est important d’apprendre à doser ses efforts pour faire bien sans faire parfaitement, et d’oser poser ses limites, refuser un dossier ou encore oser demander une promotion et évoquer les perspectives d’avenir. Les bons élèves ont tout à gagner à se manifester sans attendre l’autorisation, la reconnaissance ou la validation de l’extérieur.
Oriane Savouré-Lucas : Déjà avant de doser et d’oser, il est bon de se poser, appuyer sur pause et de choisir ses priorités. On peut retenir cinq points clés :
Crédit photo : Fabien Tijou
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