Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Les Français ont en moyenne 2,1 enfants. Le plus souvent, il y a donc un aîné et un cadet. Le rang de naissance influe-t-il sur notre personnalité ? Le point avec le Dr Marc Sznajder, pédiatre.
C'est à peu près établi : la place dans la fratrie peut jouer un rôle dans la construction
de l’enfant. « C’est une évidence dans mon observation quotidienne et dans les commentaires des parents, assure le pédiatre Marc Sznajder. Ils aiment autant leurs enfants, mais ne les élèvent pas de la même manière. On n’a pas les mêmes parents que son frère ou sa soeur. »
Naturellement, le premier enfant porte la responsabilité de « faire famille ». Plus tard il a la responsabilité de ses jeunes frères et soeurs. « Les aînés tendent à être plus conformistes, consciencieux, soucieux de plaire. Ce sont aussi les plus angoissés et les plus fragiles. »
Quant aux cadets, ils grandissent à l’ombre de l’aîné mais cela peut se révéler confortable. « Ils sont généralement plus insouciants, ils ne sont pas dans une quête de position dominante, plutôt dans le compromis. Plus fonceurs, ils ont tendance à se réaliser davantage sur le plan personnel », note le Dr Sznajder. « Le carnet de santé est un bon indicateur. Celui du premier enfant est impeccable, presque trop bien tenu. Dès le deuxième, les vaccins sont plus espacés, par exemple. » Et si la famille s’élargit, le benjamin aura plutôt tendance à user de ses charmes pour exister. C’est souvent aussi « le petit dernier » à qui l’on passe tout, quel que soit le nombre d’enfants d’ailleurs.
Mais il ne faut pas surestimer le rôle de l’ordre de naissance, c’est un bagage parmi d’autres : l’écart entre les enfants, le sexe, le patrimoine génétique, la scolarité, les premières expériences intimes… Aucune place n’est plus favorable qu’une autre, et les rivalités dans la fratrie sont naturelles. À cet égard, conseille le Dr Sznajder, les parents sont invités à ne pas comparer leurs enfants mais à mettre en valeur leurs personnalités respectives.
« Les enfants grandissent à l’ombre de l’inconscient des parents, qui projettent sur eux des mandats transgénérationnels.
Dans ma pratique, j’observe que l’aîné est celui qui se trouve le plus souvent en difficulté. C’est avec lui que les parents découvrent leur rôle de parents, avec leurs doutes, leurs inquiétudes, leurs attentes. La place dans la fratrie peut jouer sur des traits de caractère, mais pas sur la personnalité entière, trop profonde et complexe.
En résumé, l’ordre de naissance n’est pas un destin. » Pr Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie à l’Hôpital Necker-Enfants Malades, à Paris.
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