Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Certains patients cherchent les réponses à leurs symptômes sur Internet. Ils établissent ainsi des auto-diagnostiques. Mais les informations trouvées peuvent être mal comprises, voire erronées. Le mieux est de consulter son médecin généraliste.
Quand on veut une réponse, le premier réflexe est souvent de chercher la réponse sur Internet. Mais, pour les questions de santé, le fruit de cette investigation est parfois loin d'être pertinent. “Il y a deux types d’attitudes : ceux qui s’informent jusqu’au bout et ceux qui commencent à lire des choses horribles et qui s’arrêtent parce que ça leur fait peur, explique Marie-Hélène Amabile, médecin généraliste. Quand ils viennent au cabinet, je leur dis que l’on va d’abord étudier les symptômes et que l’on discutera ensuite de ce qu’ils ont lu, c’est la meilleure méthode pour travailler dans de bonnes conditions et établir le vrai diagnostic.” Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'université Edith-Cowan, en Australie, et publiée en mai 2020 dans la revue The Medical Journal of Australia (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.5694/mja2.50600), les sites qui proposent des diagnostics en ligne ne sont généralement pas fiables. Les scientifiques avancent que seuls 36% des sites donnent le bon diagnostic comme premier résultat. Un pourcentage qui relativise la confiance que l’on peut accorder aux moteurs de recherches.
Il n’y a pas que des mauvaises informations sur le net, mais les patients peuvent avoir du mal à les comprendre et les analyser quand ils n’ont pas de connaissances médicales. En effet, un symptôme peut avoir des centaines de conséquences et complications possibles, des plus bénignes aux plus graves. Lire l’ensemble de ces issues peut être source de stress et, finalement, de désinformation. Certains patients sont parfois alors tentés de multiplier les consultations en pensant bien faire. Mais, en réalité, ces autodiagnostics peuvent les desservir. “Les patients se font parfois leur propre diagnostic et, sans passer par le médecin traitant, vont directement consulter un spécialiste, développe Marie-Hélène. Celui-ci n’est pas forcément adapté à leur pathologie, ils vont donc perdre du temps et retarder la prise en charge nécessaire.” ’Il est préférable de voir son médecin généraliste avant toute démarche personnelle. Celui-ci peut, dès le départ, traiter la maladie ou orienter le patient vers le bon professionnel de santé. Une expertise qui limite les consultations inutiles et maximise les chances d’avoir la prise en charge adéquate, au bon moment.
Toujours dans l’optique de résoudre soi-même son problème de santé et d’aller “plus loin” que le médecin, certains patients essaient de faire tous les examens possibles en lien avec leurs symptômes. Comportement qui, encore une fois, peut s’avérer contre-productif. “Quand on me demande des examens que je juge inutiles, je refuse de les prescrire en expliquant pourquoi, car c’est important de tisser un lien et de rassurer le patient, insiste Marie-Hélène Amabile. Sur internet, le médecin devient un expert parmi les autres ce qui amène à une remise en cause de son diagnostic, mais plus on est pédagogue, plus le patient sera convaincu de notre expertise et aura confiance en nous.” Néanmoins, l’information en ligne ne doit pas être diabolisée. Elle a aussi de bons côtés. En plus de ses explications, Marie-Hélène Amabile conseille deux types de sites internet à ses patients : ceux d’informations médicales grand public et les sites d’associations dédiées à des pathologies. Ces derniers expliquent la maladie de façon accessible, claire et sérieuse. Et, ils offrent aussi un peu de réconfort aux patients grâce à l’écoute des bénévoles et aux échanges avec les internautes qui souffrent des mêmes maux.
Léa Casian
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