Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Les dégâts occasionnés par les traumatismes sonores sont souvent irréversibles et les conséquences aussi pénibles que définitives. Pour éviter perte d’audition, hyperacousie ou acouphènes, un seul mot d’ordre : la prévention.
Il en va des oreilles comme des yeux. Passé un certain âge, ces organes fonctionnent moins bien. La presbyacousie – c’est-à-dire la diminution des capacités auditives – n’est pas une fatalité, mais elle reste néanmoins très fréquente. « Elle touche plus de 50 % de la population au-delà de 60 ans, confirme de Dr Mireille Tardy, ORL et phoniatre à l’hôpital marseillais de la Timone. Et ce taux ne cesse de progresser avec l’âge. »
Si le vieillissement est souvent l’ennemi de l’audition, celle-ci peut cependant décliner même chez les plus jeunes. Car les troubles auditifs n’ont pas d’âge. « Chez l’enfant comme chez la personne âgée, n’importe quel stress peut entraîner des lésions des cellules ciliées », avertit le Dr Tardy. Ces cellules réceptrices, logées au cœur de la cochlée, dans l’oreille interne, jouent un rôle essentiel : elles transforment la pression acoustique d’un son en signal nerveux. Lequel est ensuite transmis au cerveau via le nerf auditif. Les cellules ciliées sont d’autant plus précieuses qu’elles ne peuvent pas se régénérer. Une cellule trop abîmée pour remplir sa mission n’est pas remplacée par une neuve. Autrement dit, nous disposons d’un capital auditif épuisable sur lequel il faut veiller tout au long de la vie si l’on tient à conserver une ouïe performante.
Or les sources de stress, qui risquent d’altérer l’intégrité du système auditif, sont nombreuses : pathologies infectieuses (oreillons, rougeole, rubéole, méningite, otites mal soignées…), médicaments (certains antibiotiques et anticancéreux) et, surtout, exposition au bruit. Nul besoin d’être exposé à un niveau sonore infernal pour en subir de fâcheuses conséquences. « À partir de 85 décibels (dB), des lésions commencent à apparaître. C’est l’équivalent du volume d’une télévision que l’on pourrait entendre jusqu’à deux pièces plus loin », précise le Dr Tardy. Si les stress auditifs les moins importants permettent souvent de récupérer, « cela n’est plus possible en cas d’exposition longue ou répétée à plus de 100 dB. Les lésions risquent alors d’être définitives ». Attention, donc, lors d’un concert ou d’une sortie en discothèque de ne pas s’approcher des enceintes : le niveau sonore peut y atteindre 120 dB ! Le port de bouchons d’oreilles permet de limiter l’inconfort et de minimiser les risques de traumatisme, mais ils ne dispensent pas de faire des pauses régulières, au calme.
Veillez aussi à porter des protections si votre environnement de travail est bruyant. Au-delà de 85 dB, votre employeur est dans l’obligation de vous en fournir. Lorsque les cellules ciliées sont lésées, la perte d’audition n’est pas systématique. Du moins, elle ne se manifeste pas toujours de façon évidente. « Les pertes auditives commencent souvent autour des 4 000 hertz, c’est-à-dire des fréquences aiguës non conversationnelles », indique le Dr Tardy. De ce fait, elles peuvent passer inaperçues et inciter à poursuivre, voire aggraver des pratiques à risque (écoute au casque à volume de plus en plus élevé, absence de port de protections auditives sur le lieu de travail…).
Au-delà d’une acuité en berne, les lésions nées des traumatismes acoustiques risquent aussi de faire le nid des acouphènes et de l’hyperacousie. Les premiers se caractérisent par un sifflement – ou un chuintement – récurrent, voire permanent, qui fi nit par devenir obsédant et même déprimant. Quant à l’hyperacousie, elle se défi nit par un niveau de tolérance au bruit particulièrement bas : certaines fréquences ou certains sons provoquent alors une vive douleur. Dans les deux cas, le son devient l’ennemi.
Le mécanisme reste inexpliqué, et les traitements insuffisamment efficaces. Mais une chose est sûre : ils sont la conséquence de dommages survenus au niveau des cellules réceptrices et ils peuvent vraiment gâcher la vie. « Plusieurs classes thérapeutiques sont testées chez les patients, avec des résultats très variables : antiépileptiques, benzodiazépines, vasodilatateurs, cortisone », souligne le Dr Tardy. Comme les acouphènes et l’hyperacousie répondent mal aux médicaments, il faut dans la plupart des cas apprendre à vivre avec cet inconfortable « locataire », à le tolérer plutôt que de chercher à l’éliminer. C’est là qu’interviennent les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ou encore le port d’un générateur de bruit blanc, censé détourner l’attention de l’acouphène en le masquant.
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