Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Près de 130 000 Français seraient chaque année victimes d’un accident vasculaire cérébral. L’AVC frapperait ainsi une personne toutes les quatre minutes, avec des séquelles au mieux légères, au pire irréversibles. Le Pr Mathieu Zuber, neurologue, et le Dr Stéphane Bourgeois, médecin urgentiste, nous donnent toutes les clefs pour intervenir à temps.
Appelé aussi « attaque cérébrale », l’accident vasculaire cérébral (AVC) se caractérise par un arrêt brutal de la circulation sanguine dans le cerveau. Dans 80 % des cas, cet arrêt est dû à la présence d’un caillot de sang qui, en bouchant l’artère, prive le cerveau d’oxygène. On parle alors d’AVC ischémique. Ses conséquences peuvent être gravissimes. Elles vont de la perte de motricité partielle ou de la parole à des séquelles neurologiques, comme des troubles de la vision ou de la mémoire.
En France, l’AVC est la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Pour autant, il n’y a pas de fatalité. Il est en effet possible de limiter les potentielles complications. La condition ? Agir vite, très vite.
« Si le patient est pris en charge au maximum dans les quatre heures trente qui suivent l’apparition des premiers signes, il est encore possible d’administrer les traitements d’urgence qui permettent une récupération totale des capacités », assure le Dr Stéphane Bourgeois, chef de service du SAMU 84 et des urgences de l’hôpital d’Avignon. Au-delà de ce laps de temps, les traitements désobstructifs seront inefficaces. On l’aura compris : le temps est compté. Connaître les signes avant-coureurs d’un accident vasculaire cérébral est donc un enjeu vital.
Ces signes sont au nombre de cinq. Le Dr Bourgeois les détaille pour nous : des difficultés à parler, des troubles moteurs ou sensitifs (déformation de la bouche, paralysie d’un membre, etc.), une diminution de la vision, un mal de tête sévère et inhabituel, ou encore une chute inexpliquée. « Toute personne chez qui surviennent soudainement ces symptômes doit consulter immédiatement », encourage l’urgentiste. Et cela, même si tout semble aller mieux au bout de quelques minutes. De fait, l’AVC peut être passager. C’est ce qu’on appelle un « accident ischémique transitoire » ou AIT. « Encore trop de personnes négligent ou oublient de rapporter un accident ischémique transitoire », déplore le Pr Mathieu Zuber, chef du service de neurologie et de l’unité neuro-vasculaire de l’hôpital Saint-Joseph, à Paris. Or, confirme le Dr Bourgeois, il n’existe pas de symptôme anodin. « L’épisode va se reproduire et il sera encore plus grave la fois suivante. » Transitoire ou avéré, qu’importe, le seul mot d’ordre qui vaille, c’est consultez sans attendre ! « L’unique réflexe à avoir, c’est d’appeler le SAMU/Centre 15 pour être dirigé au plus vite vers une des 132 unités neuro-vasculaires disséminées sur tout le territoire, renchérit le Dr Bourgeois. Chaque région en possède aujourd’hui au moins une. »
Lorsque le patient victime d’un AVC arrive à l’hôpital, le diagnostic doit d’abord être confirmé par une IRM (ou, à défaut, un scanner). S’il s’agit d’un AVC ischémique, l’injection d’un produit destiné à dissoudre le caillot et à déboucher l’artère (thrombolyse) sera effectuée immédiatement par intraveineuse. Et dans certains cas, on aura aussi recours à une thrombectomie. Il s’agit d’un nouveau traitement, 100 % mécanique. « Cela consiste à introduire dans l’artère bouchée un micro-fi let pour emprisonner le caillot et l’extirper, afin d’améliorer le pronostic fonctionnel du patient », explique le Dr Bourgeois. Mais quelle que soit l’option envisagée, l’efficacité du traitement dépend aussi de chacun d’entre nous, et de notre aptitude à ne pas passer à côté des signes caractéristiques d’un accident vasculaire cérébral.
« Prévenir l’AVC, c’est déjà faire diminuer le nombre d’hypertendus qui s’ignorent », souligne le Pr Mathieu Zuber. En France, la moitié des personnes hypertendues ne savent pas qu’elles le sont. Après 50 ans, la tension artérielle doit être mesurée par le médecin traitant au moins une fois par an, et prise en charge en cas d’anomalie. D’autres facteurs de risque secondaires, plus ou moins liés, doivent également être pris en considération. « On peut relier la migraine aux AVC, même si le lien est plus faible, note le neurologue. Mais les femmes migraineuses qui prennent la pilule et qui fument sont souvent touchées. Même chose pour l’apnée du sommeil qui est souvent associée à une hypertension artérielle non repérée ou pour l’obésité qui va de pair avec la sédentarité. » L’arrêt du tabac, plus encore si l’on a déjà fait un AVC, est évidemment primordial. Le diabète comme le cholestérol doivent aussi être surveillés et, le cas échéant, traités. De même, les règles basiques d’hygiène de vie (alimentation variée et équilibrée – ni trop grasse, ni trop salée –, limitation de l’alcool, activité physique) doivent être appliquées pour un bon état vasculaire général.
Autre facteur à prendre en compte : le stress quotidien, même si le lien avec l’accident vasculaire cérébral n’est pas formellement démontré. « Cependant, on sait que les personnes les plus stressées sont également celles qui ont une moins bonne hygiène de vie. Elles mangent moins bien, fument beaucoup pour faire face et font souvent partie des hypertendus non détectés », avance le Pr Zuber. Enfin, s’il s’agit majoritairement d’une pathologie du sujet âgé, les jeunes ne doivent pas négliger ces critères de prévention car ils ne sont pas épargnés pour autant. « Sur les 130 000 nouveaux AVC recensés chaque année en France, quelques milliers touchent les moins de 40 ans », conclut le neurologue.
L’AVC ischémique, le plus fréquent, est causé par la présence d’un caillot dans une artère, alors que l’AVC hémorragique (20 % des cas) se caractérise par un saignement à l’intérieur du cerveau.
Autre différence : contrairement à l’AVC ischémique, le traitement de l’AVC hémorragique passe avant tout par la chirurgie.
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