Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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A partir du 1er janvier 2014, le Bisphénol A, déjà interdit dans les biberons, le sera aussi dans tous les ustensiles et conditionnements alimentaires. Pour ceux destinés aux enfants de moins de 3 ans, ce devrait être dans un an, à partir du 1er janvier 2013. D'ici là, comment se protéger du Bisphénol A, véritable substance toxique ?
Le Bisphénol A (BPA) est un composé chimique, découvert au 19ème siècle et inhérent à tous les plastiques. Il rentre dans leur fabrication car il les rend à la fois incassables et résistants à la chaleur (entre 40 et 145°C).
Il est aussi un ingrédient des résines neutralisant la corrosion et l'action de nombreuses substances chimiques et adhérent bien à la surface. Ces résines au Bisphénol A tapissent les canettes, les tubes, les boîtes de conserve.
Plastique ou résines, il y a du Bisphénol A (BPA) partout : dans les bouteilles, les gobelets, les ustensiles de cuisine jetables, les boîtes pour conserver les aliments, les lunettes de soleil, les téléphones portables, les jouets, etc. La liste est quasiment infinie car on le retrouve dans "près d'une soixantaine de secteurs d'activité", selon le rapport publié par l'Agence nationale de sécurité sanitaire du 27 septembre dernier.
On l'accuse d'être un perturbateur endocrinien (ou xeno-oestrogène ou leurre hormonal), c'est-à-dire de se comporter comme une hormone et de flanquer ainsi la pagaille un peu partout dans l'organisme. Et ce même avant la naissance quand le bébé est bien au chaud dans le ventre de maman et n'a pas vraiment besoin d'oestrogènes.
Le Bisphénol A (BPA) serait responsable de la baisse de fertilité chez les messieurs, de la puberté précoce chez les filles, de l'augmentation des kystes des ovaires chez les femmes.
Le Bisphénol A aurait aussi un effet plus que néfaste sur le cerveau et le comportement, le métabolisme des glucides et des lipides, les systèmes cardiovasculaire et immunitaire et, cerise sur le gâteau, il favoriserait les cancers du sein et de la prostate.
Les études sur la toxicité du Bisphénol A ont bien sûr été faites sur des animaux. Toutes les catas énumérées ci-dessus ne sont pas (encore) prouvées chez les humains. Mais comme les études épidémiologiques (statistiques) montrent, par exemple, que la baisse de fertilité masculine, la puberté précoce et les seins qui poussent chez des petites filles de 7 ans, ça existe de plus en plus, que l'on constate une augmentation des cancers du sein et de la prostate, on ne peut s'empêcher de penser que le reste est possible.
Très simplement et très souvent car le Bisphénol A contenu dans tous les objets en plastique et dans les films intérieurs protecteurs des canettes, boîtes de conserve etc., migre (en petites quantités) dans les aliments et les boissons. Et surtout quand le contenant est chauffé.
Il franchirait aussi la barrière de la peau. Il est présent, par exemple, dans l'encre thermique des tickets de caisse, des facturettes de carte de crédit. Les caissières des supermarchés y sont donc particulièrement exposées.
On discute encore beaucoup de l'importance des doses néfastes mais elles seraient faibles. Et on sait que ce fichu Bisphénol A franchit la sacro-sainte barrière du placenta.
C'est pourquoi, la prudence veut que l'on s'en protège farouchement quand on est enceinte et qu'on en protège aussi les enfants. Ce qui n'est pas vraiment facile.
La proposition de loi votée (à l'unanimité, sauf deux voix) le 12 octobre 2011 par nos chers parlementaires, interdit l'utilisation du Bisphénol A dans les conditionnements et ustensiles alimentaires à partir du 1er janvier 2014 et du 1er janvier 2013 pour ceux destinés aux enfants de moins de 3 ans. La loi impose aussi que, rapidement, tout Bisphénol A présent dans un conditionnement ou dans un ustensile alimentaire, soit indiqué sur l'étiquette du produit.
Mais tout cela prendra du temps pour se mettre en place, d'autant plus que ces mesures posent de sérieux problèmes à l'industrie agroalimentaire. Elle dit qu'il lui faut cinq ans pour trouver un remplaçant au Bisphénol A. Et il faudra s'assurer que celui-ci n'est pas lui aussi toxique ! Mais comme un certain nombre de fabricants américains ont déjà viré le Bisphénol A de leurs boîtes, on peut espérer que cela prendra moins de temps. Surtout si les consommateurs mettent la pression.
Virer le plastique de la cuisine ! Vous n'avez pas le choix...
Boîtes, saladiers, gobelets, assiettes, pots, gourdes etc., recyclez-les pour autre chose que leur usage alimentaire.
Remplacez-les par des objets en verre (incassable de préférence en tout cas pour les gobelets) ou en inox ou en Pyrex ou en porcelaine. Il en existe beaucoup et vous pouvez en trouver sur le site sans-BPA.com, http://www.sans-bpa.com/ créé par une maman qui s'est mise à la chasse au Bisphénol A depuis deux ans.
Achetez des conserves en bocaux (ils vous serviront ensuite pour conserver les aliments). Vous aurez beaucoup moins de choix, c'est évident et vous serez obligée de vous passer des sardines à l'huile (le Bisphénol A migre encore plus dans un milieu gras). Pour les légumes, pas de problème : le choix ne manque pas dans les surgelés et... au marché !
Éliminez les plats cuisinés en barquette (ceux pour les adultes et surtout ceux pour les petits enfants, les bouteilles d'eau en plastique (vive l'eau du robinet !) : vous ferez en même temps des économies d'emballages.
Investissez dans une sorbetière et faites vos glaces et sorbets.
Cela va vous obliger à toute une reconversion, à un profond changement d'habitudes. Mais si vous relisez ci-dessus les dangers du Bisphénol A, nul doute que vous plongerez dans son élimination pure et dure.
Paule Neyrat, Diététicienne
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