Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Respectivement 3e et 2e cancer le plus fréquent chez l'homme et la femme, plus de 42.000 personnes se font opérer du cancer colorectal chaque année en France. La récupération après chirurgie s'est grandement améliorée au cours des dernières années. Il existe même aujourd'hui une réhabilitation précoce permettant aux patients de retrouver rapidement une bonne qualité de vie. Le point avec le Dr Jérôme Loriau* sur la chirurgie et les suites opératoires du cancer colorectal.
Dr Jérôme Loriau : « On distingue le cancer du côlon du cancer du rectum car la prise en charge chirurgicale diffère ».
Dans le cas du cancer du côlon, en plus d'enlever la tumeur présente sur le tube digestif, on procède à l'ablation des ganglions lymphatiques situés à proximité car eux aussi peuvent contenir des cellules tumorales. Dans le cas du cancer du rectum, il existe un risque élevé de récidive locale, contrairement au cancer du côlon. On peut donc être amené à réaliser de la chimiothérapie et/ou de la radiothérapie dans un premier temps, pour améliorer ultérieurement le résultat de la chirurgie. On parle de traitement néo-adjuvant. Chirurgicalement, on réalise conjointement une exérèse du mésorectum, partielle ou complète, c'est-à-dire que l'on enlève l'environnement graisseux du rectum, qui contient aussi des ganglions. C'est ici la même idée que pour le cancer du côlon. Cette partie de l'acte chirurgical est très importante car elle diminue fortement le risque de récidive. Elle necessite un « savoir-faire » chirurgical spécialisé.
L'opération du cancer du côlon n'impose pas de régime particulier. Mais en fonction de la longueur du côlon enlevé, la vitesse du transit peut être accélérée.
Dans le cas d'une chirurgie de la partie basse du côlon gauche ou du rectum, des troubles digestifs peuvent se manifester, avec des selles plus fréquentes et des difficultés à extérioriser les selles, conséquences du nouveau raccordement réalisé sur l'intestin et de la suppression partielle ou totale du rôle de réservoir que joue le rectum.
Le traitement du cancer du rectum peut entrainer des troubles sexuels tant chez les hommes que chez les femmes. En effet, la radiothérapie et la chirurgie peuvent endommager des nerfs ayant dans cette région des fonctions sexuelles.
« Avec les progrès de la chirurgie, le nombre d'opérations où il s'avère impossible de rebrancher l'intestin et où la pose d'un anus artificiel s'impose a fortement diminué au cours des dernières années, précise le Dr Jérôme Loriau. En revanche, un anus artificiel est parfois proposé de manière temporaire pour améliorer la cicatrisation. Mais celui-ci est ensuite ôté au cours d'une autre opération réalisé quelques mois plus tard. »
À noter enfin que « toutes ces opérations du côlon et du rectum se réalisent sous coelioscopie, ce qui constitue un avantage considérable. Grâce à cette technique moins invasive (on réalise de petites incisions pour entrer les micro-instruments et une caméra permettant de voir depuis l'intérieur), le traitement du cancer lui-même est fait en sécurité et tous les autres aspects de l'intervention chirurgicale (moins de douleurs, récupération plus rapide, etc.) sont améliorés ».
Bien entendu, « plus on prend en charge le cancer tôt, meilleurs sont les résultats, d'où l'intérêt d'un diagnostic précoce grâce au dépistage ».
L'objectif est de diminuer l'impact de cette opération chirurgicale sur la qualité de vie du patient pour lui rendre une vie normale le plus rapidement possible. Améliorer la récupération est un enjeu majeur car on peut diminuer ainsi d'un tiers environ le risque de complications post-opératoires et l'on réduit la durée de présence à l'hôpital dans des conditions de sécurité démontrées (il n'y a pas plus de patients qui reviennent en urgence). Le programme de réhabilitation précoce a été conçu dans ce but précis.
Dr Jérôme Loriau : « Il implique une stratégie complexe et un travail d'équipe qui débute avant l'intervention puis se poursuit pendant et après l'opération. » Dès le bilan préopératoire, une consultation de préparation à l'opération est mise en place, pour informer comment jour après jour le séjour hospitalier va se dérouler. Ces explications, divulguées par l'infirmière sont aussi relayées par le chirurgien tout au long du suivi.
Par exemple, « avant et après une chirurgie du côlon, on ne laisse plus les patients à jeun pendant de longues heures. Jusqu'à deux heures avant l'intervention, ils reçoivent une alimentation liquide contenant beaucoup de sucre pour que l'organisme n'ait pas de rupture dans son fonctionnement. » Le protocole de lutte contre la douleur est très développé. « Outre des médicaments puissants, des moyens supplémentaires sont proposés comme des séances de kinésithérapie, d'ostéopathie, d'hypnose, etc. Tout l'arsenal d'un centre de lutte contre la douleur peut être mis en place. » Des médications spécifiques sont aussi utilisées pendant l'anesthésie pour diminuer les nausées post-opératoires. Quant à la mobilisation, elle est, elle aussi, très précoce : « le patient se lève le jour même de l'opération et marche dès le lendemain ».
Plus d'une vingtaine de mesures font partie du programme de réhabilitation précoce, imposant une importante coordination des professionnels de santé.
« Il faut bien comprendre qu'un patient qui n'est pas dans des conditions optimales le jour de l'intervention a plus de risques développer des complications, de rester longtemps à l'hôpital et de tirer moins de bénéfices de son opération. Le programme de réhabilitation précoce permet aussi de mieux préparer les patients en détectant au préalable ceux qui auraient besoin d'une réalimentation par exemple ou d'une amélioration de leur condition physique, pour leur permettre de mieux supporter les conséquences de la chirurgie. »
En pratique, outre la chirurgie colorectale, la réhabilitation précoce a été développée dans certains centres pour les chirurgies de la hanche et du genou, et bariatrique (obésité).
Liste des centres labellisés pratiquant la réhabilitation précoce : http://www.grace-asso.fr/centres-grace.html
Pour en savoir plus
Groupe francophone de réhabilitation améliorée après une chirurgie : www.grace-asso.fr.
Source : e-santé
Isabelle Eustache
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