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Cancer du sein : la chirurgie robot-assistée pour préserver la féminité

Publié le 06/02/18

Chaque année, Octobre Rose mobilise contre le cancer du sein, en France comme à l'étranger. L'occasion de se pencher sur un espoir formidable pour les femmes qui doivent subir une ablation du sein-mastectomie : la chirurgie robot-assistée. Cette technique inédite sera testée à partir de cet automne à Gustave Roussy (Villejuif). Elle permettra, lors d'une même opération, la mastectomie et la reconstruction mammaire en ne laissant plus que deux cicatrices discrètes, sous l'aisselle, sans aucune cicatrice sur le sein comme c'est le cas aujourd'hui.

L'ablation du sein robot-assistée, pour un résultat esthétique

Parfois, en cas de cancer, l'ablation du sein (mastectomie) est nécessaire. Cette pratique est en nette diminution car les chirurgiens privilégient le plus possible la conservation du sein (tumorectomie). Néanmoins, lorsque la tumeur est étendue ou s'est développée en plusieurs endroits du sein (tumeur multifocale), il n'existe pas d'autres solutions. On réalise aussi des mastectomies prophylactiques, pour prévenir des cancers du sein héréditaires.

A chaque fois que c'est possible sur le plan médical -fort heureusement de plus en plus souvent- les chirurgiens proposent une reconstruction mammaire immédiate. Cela dépend des habitudes des chirurgiens et du souhait des femmes. La radiothérapie après mastectomie, à cause de laquelle on différait la reconstruction du sein, ne contre-indiquent aujourd'hui presque plus la reconstruction immédiate.

Pourtant, même lorsque la conservation de l'aréole est envisagée pour un meilleur résultat esthétique, les chirurgies habituelles (par prothèses gonflables ou « autologues »  c'est à dire uniquement avec les tissus de la femme -lambeaux et graisse- prélevés par exemple au niveau du dos et du ventre) laissent sur le sein des cicatrices visibles et définitives. Elles sont source de souffrance psychologique pour la femme et augmentent le risque de complications (réouverture de la plaie à cause de la prothèse, obligation de retirer la prothèse, risque infectieux etc.). 

Dr Benjamin Sarfati, chirurgien plasticien, responsable du projet Robot en sénologie à Gustave Roussy : « Notre idée est d'utiliser le robot afin de réaliser l'ablation totale du sein, puis lors de la même chirurgie, sa reconstruction mais cette fois-ci en ne laissant que deux cicatrices, au niveau de l'aisselle. L'objectif est double : la cicatrice sous le bras est bien plus discrète, sans aucune cicatrice sur le sein lui-même comme c'est le cas aujourd'hui, mais on espère aussi que le risque de complications sera moindre car la cicatrise ne sera plus en regard de la prothèse. »

Seule l'utilisation du robot permet d'espérer un tel résultat, grâce à des incisions minimes (trois "trocarts" seulement, sous le bras). Le robot permet de travailler sous certains angles impossibles à obtenir avec la main de l'homme. Une caméra endoscopique permet d'avoir une vue directe "à l'intérieur" du sein.

L'ablation du sein robot-assistée, pour quelles femmes ?

Le robot permet de retirer le sein par une unique cicatrice de 5 cm sous l'aisselle, puis le chirurgien place lui-même la prothèse via ce même orifice axillaire comme on le fait déjà en chirurgie esthétique.

La chirurgie robot-assistée pourra être utilisée en cas de mastectomie avec reconstruction immédiate mais uniquement lorsque la conservation de l'aréole et du mamelon est possible. Préserver l'aréole et le mamelon dépend du type de cancer et de la distance entre la tumeur et l'aréole.

L'ablation du sein robot-assistée, en pratique

L'Institut Gustave Roussy (Villejuif)* est le premier centre au monde à avoir eu l'idée d'utiliser la chirurgie robot-assistée dans ce type de chirurgie. Ce robot (Da Vinci Xi) a déjà fait ses preuves en urologie dans le cancer de la prostate notamment, en chirurgie gynécologique, thoracique et viscérale.

Les chirurgiens pensent que les progrès techniques et l’évolution des pratiques dans le cancer du sein participent à une meilleure prise en compte physique mais aussi psychique de cette maladie. L'intervention sera entièrement prise en charge par la sécurité sociale.

Source : e-santé

Hélène Joubert journaliste scientifique

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