Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Retrouver son tonus, lutter contre le stress, préparer sa peau au soleil, éviter la chute des cheveux… Présentés sous forme de gélules, de pilules, d’ampoules liquides, de poudre en sachet et même de gommes à mâcher, les compléments alimentaires séduisent de plus en plus de Français. Près d’un sur deux en a consommé au cours des douze derniers mois. Et leurs ventes continuent d’augmenter. Une bonne nouvelle ? Pas si sûr. Nous avons demandé au président de l’Association française des diététiciens nutritionniste (AFDN), Ghislain Grodard-Humbert, du CHRU de Besançon, de nous aider à y voir plus clair.
FAUX : Bien que leur présentation puisse parfois prêter à confusion, réglementairement, les compléments alimentaires sont assimilés à des… aliments ! Ainsi, un laboratoire qui souhaite commercialiser un complément alimentaire n’a pas l’obligation d’apporter la preuve de sa qualité, de sa sécurité et de son efficacité, comme il le ferait pour un médicament. Le ministère de la Santé rappelle à ce propos que « les substances constituant les compléments alimentaires n’exercent pas d’action thérapeutique et n’ont pas vocation à prévenir ou guérir une maladie ».
FAUX : Une alimentation variée et équilibrée suffit à couvrir nos besoins en vitamines, minéraux et acides aminés sans qu’il soit nécessaire de recourir à des compléments nutritionnels dont les bénéfices – en dehors des carences avérées et des alimentations particulières, comme le végétarisme ou le végétalisme –, ne sont pas démontrés scientifiquement. « Au mieux, c’est inutile, au pire, c’est dangereux, notamment en cas de surdosage », souligne Ghislain Grodard-Humbert.
68 % des Français déclarent avoir consommé un produit de santé naturel et des compléments alimentaires au cours des douze derniers mois, Notamment des produits naturels tels que les vitamines (37 %), les produits de la ruche (34 %) et les huiles essentielles (32 %).
VRAI : Les exemples sont nombreux. Le millepertuis, considéré comme un antidépresseur naturel, provoque des interactions avec plus de vingt familles de médicaments différents, dont la pilule contraceptive. Le ginkgo biloba, présenté comme bénéfique pour les fonctions cognitives et la mémoire, peut entraîner de graves effets secondaires en association avec les médicaments anticoagulants, ainsi qu’avec certains traitements contre l’épilepsie et l’hypothyroïdie. Quant à la levure de riz rouge, elle interagit avec la plupart des médicaments contre le cholestérol, entraînant des risques d’atteintes musculaires et hépatiques…
FAUX : L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), en l’absence de données scientifiques probantes, interdit depuis 2012 toutes les allégations affirmant que les compléments nutritionnels solaires exercent une action protectrice contre les méfaits des rayons UV. Pire, le bêta-carotène contenu dans la plupart de ces pilules peut se révéler dangereux. Des études ont montré que non seulement un apport prolongé en bêta-carotène ne protège pas du cancer de la peau, mais qu’il accroît fortement les risques de cancer du poumon chez les fumeurs et les anciens fumeurs !
VRAI : Cette recommandation est d’autant plus importante qu’on fait partie d’une population dite « sensible » : enfants, adolescents, femmes enceintes, seniors… « Il faut mettre en garde ces personnes contre les risques de telles supplémentations en automédication et leur recommander de ne pas y recourir sans l’accompagnement d’un professionnel de santé. C’est valable aussi pour les personnes allergiques, qui fument ou qui souffrent de pathologies chroniques, comme un cancer, une maladie chronique de l’intestin ou une pathologie rhumatismale ».
VRAI : Leur traçabilité est en effet très difficile. « En France la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, NDLR) s’assure de l’absence de contaminants dans les compléments alimentaires. Mais on peut en retrouver dans certains produits vendus par des sites basés à l’étranger. » Autre problème : « les dosages des différentes molécules, comme les vitamines, acides aminés et autres nutriments, ne sont pas toujours respectés ». Enfin, certaines plantes ayant provoqué des hépatites fulminantes, telles que la germandrée petit chêne – interdite en France aujourd’hui –, peuvent encore être autorisées dans d’autres pays. Bref, prudence !
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