Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Le premier traitement spécifique de la maladie de Lapeyronie, une déformation de la verge avec une courbure plus ou moins prononcée, est désormais disponible. La promesse d’une qualité de vie sexuelle retrouvée. Explications.
Maladie de Lapeyronie, maladie de la cinquantaine
La maladie de Lapeyronie -du nom de celui qui l’a décrite au XVIIIe siècle- est une pathologie de la verge caractérisée par une courbure acquise du pénis en érection. Celle-ci est due à une perte d’élasticité des corps caverneux, ces tissus spongieux et extensibles situés dans la verge. Il s’agit plus précisément d’une fibrose, c’est-à-dire la transformation fibreuse de l’enveloppe des corps caverneux, en l’occurrence ici suite à une inflammation. Dans la majorité des cas, les plaques fibreuses se localisent au niveau dorsal du pénis, ce qui entraîne une incurvation vers le haut. L’angulation peut aller de quelques degrés à plus de 90 degrés. En plus de cette déformation qui rend difficile ou impossible la pénétration, cette atteinte de la verge peut être douloureuse, altérant à des degrés divers la qualité de vie sexuelle. La maladie de Lapeyronie touche les hommes d’une cinquantaine d’années (âge moyen 53 ans) et, chez la plupart d’entre eux, le premier symptôme est l’érection douloureuse. La moitié décrit une apparition soudaine du jour au lendemain, l’autre moitié un développement insidieux de l’incurvation sur plusieurs semaines ou mois. Cette maladie évolue en deux phases : la première, aiguë inflammatoire caractérisée par la douleur et la seconde, chronique avec la déformation de la verge en érection. L’évolution de la maladie se fait sur 12 à 18 mois. A un an, la douleur s’estompe chez plus de 90% des hommes. Environ 12% constatent une amélioration de la déformation, 40% une stabilisation et les autres s’aggravent sur la déformation et/ou la qualité de la rigidité en érection. Dr Antoine Faix, chirurgien urologue, andrologue et sexologue, responsable du Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle de l’Association Française d’Urologie (AFU) : « L’homme doit photographier la courbure de verge en érection, de face et de profil, afin que le médecin puisse constater la courbure anormale mais aussi en suivre l’évolution. Les examens radiologiques ou échographiques sont le plus souvent inutiles. Seule l’évaluation clinique, à savoir la palpation de la plaque fibreuse, permet de poser le diagnostic ».
Maladie de Lapeyronie, pourquoi en parle-t-on plus souvent ?
Trois facteurs prédisposant à la maladie de Lapeyronie ont été identifiés, dont le fait de souffrir aussi d’une maladie de Dupuytren au niveau des mains (contraction de la membrane située entre les tendons fléchisseurs de doigts), d’une maladie de Ledderhose au niveau des pieds (une maladie auto-immune favorisant la fibrose) ou d’avoir eu un microtraumatisme au niveau de la verge notamment en érection. Le tabac est quant à lui un facteur aggravant. Dr Antoine Faix : « La prévalence de la maladie de Lapeyronie n’est pas anecdotique et semble même progresser (3 à 9% des hommes au-delà de 50 ans, dont 5 à 10% de formes gênantes et sévères) notamment à cause de facteurs favorisant comme le diabète et éventuellement certaines maladies auto-immunes ; parmi les facteurs déclencheurs, des microtraumatismes sur des corps caverneux fragilisés probablement par l’altération de la microvascularisation (capillaires sanguins) comme c’est le cas dans le diabète. »
Un premier traitement disponible
En parallèle à cette augmentation actuelle ?subjective- de la maladie de Lapeyronie, des stratégies thérapeutiques apparaissent. L’efficacité de ondes de choc (afin de rompre les plaques par endroit) dans la stabilisation de la maladie demande encore à être évaluée par des essais cliniques. Mais l’arsenal thérapeutique, à ce jour assez limité dans l’efficacité, inclut désormais une enzyme qui détruit spécifiquement le collagène à l’origine des plaques ; il s’agit d’une « collagénase » issue de la bactérie Clostridium histolyticum*. Ce nouveau venu (non remboursé) déjà validé depuis deux ans dans la maladie de Dupuytren, s’injecte dans la zone de fibrose à raison de une à huit injections. Le plus souvent trois à quatre injections en moyenne suffisent, pratiquées à un mois d’intervalle. Il faut leur associer du stretching ou l’utilisation d’un « vacuum » (dispositif d’aspiration) quelques jours après et ce jusqu’à la prochaine injection. Il s’agit du premier traitement ayant une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la maladie de Lapeyronie avec une courbure supérieure à 30 degrés. Cette collagénase peut s’employer en première intention, en cas de maladie gênante et stabilisée, c’est-à-dire au moins un an après le début des symptômes cliniques. Dr Antoine Faix : « Sans pour autant guérir la maladie, la réduction moyenne de l’angle de courbure de la verge obtenue avec ce nouveau médicament approche 20 degrés chez les hommes qui répondent au traitement, soit 60 à 70% d’entre eux. Cela leur permet de retrouver une qualité de vie et une vie sexuelle acceptable pour certains, voire éventuellement d’améliorer la situation pour un acte chirurgical moins invasif. Ce premier traitement avec AMM va donc sensiblement changer la stratégie de la maladie de Lapeyronie stabilisée et permettre d’améliorer le pronostic sexuel de ses hommes, souvent psychologiquement très marqués compte tenu de l’importance du handicap ».
Marion Garteiser, journaliste santé
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