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Des organes imprimés en 3D pour les greffes ?

Les chercheurs impriment de plus en plus d’organes - ou parties d’organes - en 3D. D’ici quelques années, ils pourraient remplacer ceux des humains en cas de greffes.

Publié le 14/03/19

En 2018, le visage d’un Américain a été totalement recréé lors d’une greffe mêlant don de la peau d’un patient décédé et pièces imprimées en 3D, comme les voies nasales, les gencives ou encore les paupières inférieures. Un exploit, d’autant plus que les chercheurs ont réussi à reconstruire, toujours grâce à l’impression en 3D, le visage du donneur pour qu’il ne soit pas défiguré à l’enterrement. Cette réussite scientifique et chirurgicale prouve que l’impression en 3D pourrait être, à terme, une solution pour remplacer les dons humains en cas de greffe.

La vascularisation des organes en 3D n’est pas aboutie

  • Cette technique d’impression d’organes en 3D se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, la partie du corps humain ciblée est conceptualisée sur ordinateur. Les tissus biologiques nécessaires -peau, cartilage, etc.- sont indiqués informatiquement ainsi que la bio-encre et les cellules nécessaires pour l’organe. L’impression se fait par couches successives. Une fois fini, le produit est placé dans un bioréacteur pour que les cellules s'organisent et que les fonctions biologiques se mettent en place. Ce dernier point n’est pas abouti et rend impossible une greffe de ces organes à l’homme. Les techniques de bio-impression n’arrivent pas, par exemple, à créer un foie en 3D car elles ne parviennent pas à faire cohabiter les nombreuses cellules qui le composent.
  • Pour que les organes en 3D puissent être greffés à l’homme, les scientifiques doivent résoudre un deuxième problème : la vascularisation. Prenons l’exemple de l’oreille imprimée en 3D. A partir de son image numérique, elle peut être reproduite à l’identique grâce à la bio-impression. Mais, son système de vascularisation n’est pas abouti. Elle n’est donc pas transplantable. C’est l’un des principaux défis de l’impression en 3D : faire fonctionner les vaisseaux sanguins de ces organes pour que le sang du corps humain y circule normalement.

Des organes pour aider la recherche et la formation médicale

Néanmoins ces organes en 3D sont très utiles dans le domaine médical. Par exemple, des unités hépatiques - présentes dans le foie - ont été imprimées et permettent aux scientifiques de tester des médicaments ou des traitements. Les résultats obtenus y sont beaucoup plus précis que lors de tests sur des animaux. Pour l’instant, ces organes imprimés en 3D servent principalement à des tests en laboratoire, ainsi qu’à l’apprentissage et à la formation des professionnels de santé. Par exemple, des pathologies sont recréées en 3D pour que les chirurgiens s’entraînent à l’opérer. C’est le cas de certaines tumeurs. D’autre part, cette technique permet aussi de créer des prothèses très performantes. En 2018, une prothèse de bras bionique a été médicalement approuvé par le système de santé du Royaume-Uni. La prothèse est dotée de capteurs pour détecter les mouvements musculaires des patients, qui seraient ainsi facilités. Ils pourraient même porter une charge allant jusqu’à huit kilos.

En 2016, selon l’Agence de la biomédecine, 22 617 patients ont été en attente d’un organe pour une greffe. La perspective d’organes imprimés en 3D, disponibles immédiatement, soulèvent de grands espoirs chez les patients et les professionnels de santé… Mais aussi de nombreuses craintes. Ces organes en 3D devraient être réservés aux greffes lorsque cela est médicalement nécessaire. Mais, sera-t-il possible d’empêcher une augmentation des capacités de l’homme ? Des questions éthiques devront être tranchées.

Léa Casian

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