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Diabétiques, préservez vos yeux !

Publié le 17/01/18

 

Avec le rein et les nerfs, les yeux paient aussi un lourd tribut au diabète. En 2015, l'atteinte de l'oeil et notamment de la rétine, appelée « rétinopathie diabétique », touche encore un tiers des diabétiques. Il suffit pourtant d'un examen annuel pour la dépister à temps et préserver ainsi sa vue.

$$Diabétiques : penser à la rétinopathie diabétique$$



Perdre la vue est la première crainte de la personne diabétique lorsque la maladie est diagnostiquée, et cela pour un patient sur deux, loin devant les complications cardiovasculaires et la mise en dialyse (1).



Aujourd'hui, 35% des patients diabétiques sont concernés par une rétinopathie diabétique. Cette complication oculaire spécifique du diabète est la première cause de cécité avant l'âge de 60 ans et un patient diabétique sur dix est malvoyant (acuité inférieure à 3/10ème du meilleur oeil).



Elle est souvent dépistée trop tard, lorsque la baisse de l'acuité visuelle n'est plus réversible. Car si la rétinopathie diabétique n'est pas traitée à temps, elle peut être responsable d'une baisse visuelle handicapante liée soit à un oedème maculaire (la macula est une petite zone située au centre de la rétine et responsable de la vision précise) soit à une complication de la rétinopathie proliférante (hémorragie du vitré qui est la masse gélatineuse qui remplit l'intérieur de l'oeil, décollement de la rétine ou glaucome néovasculaire).



Alors que les diabétiques de type 1 développent plus volontiers une rétinopathie sous sa forme ischémique, l'oedème maculaire semble plus fréquent chez ceux de type 2, bien que ces deux atteintes puissent coexister.



$$La rétinopathie diabétique, une maladie silencieuse$$



Tout le problème est là : la rétinopathie diabétique s'installe dans le plus grand silence jusqu'au jour où les complications apparaissent, quand elle n'est plus que partiellement réversible... La baisse visuelle est tardive et peut n'être précédée d'aucun symptôme ni douleur.



Note positive : les récents progrès thérapeutiques dans le diabète, un meilleur contrôle de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et de l'hypertension artérielle ainsi que les efforts du dépistage ont réduit la fréquence et la gravité de ces complications visuelles. Au point que dans le diabète de type 1, les jeunes patients chez lesquels le contrôle glycémique est satisfaisant ne devraient plus être confrontés dans les prochaines années à des complications oculaires graves.



Chez les diabétiques de type 2 dont le nombre ne cesse d'augmenter, la maladie est plus insidieuse avec souvent un retard au diagnostic. Ainsi, près de 20% présentent déjà une rétinopathie diabétique au moment de la découverte du diabète, imposant un examen ophtalmologique dès le diagnostic.



Dr Sylvie Feldman-Billard, diabétologue : « Dans tous les cas, le meilleur traitement reste préventif et repose sur un bon équilibre du diabète et de la pression artérielle, permettant de retarder la survenue de la rétinopathie diabétique et d'en ralentir la progression. » 



$$ Agir avant la baisse visuelle$$



La mise en évidence d'une atteinte de la rétine à un stade précoce permet de la traiter avant que ne survienne la baisse visuelle. Pour autant, les personnes diabétiques sont encore peu sensibilisées à consulter un ophtalmologiste annuellement ; seulement 50% à 70% d'entre elles se plient à cette visite de contrôle. Même si on ne ressent aucun symptôme, un examen ophtalmologique de dépistage par photographie du fond d'oeil à l'aide d'un appareil spécifique - un rétinographe non mydriatique - est pourtant la règle chaque année, d'autant plus que le diabète et l'hypertension artérielle ne sont pas contrôlés. Néanmoins, en cas de diabète bien contrôlé et non traité par insuline, de pression artérielle équilibrée et sans rétinopathie existante, un intervalle de dépistage de 2 ans peut être suffisant après un examen du fond d'oeil initial. Mais lorsque la maladie a commencé à se développer, la surveillance dépend de la sévérité de l'atteinte de l'oeil.



Dr Sylvie Feldman-Billard : « Au cours de certaines périodes de la vie (adolescence, grossesse, situations induisant une normalisation rapide de la glycémie...), le risque d'évolution de la rétinopathie étant plus marqué, il justifie d'une surveillance plus rapprochée."



$$Comment limiter la baisse visuelle ?$$



Il existe depuis quelques années des moyens pour limiter la progression de la déficience visuelle notamment celle liée à un oedème maculaire. Des injections dans le vitré d'un produit appelé anti-VEGF sont pratiquées de façon répétée. Quant au traitement de référence de la rétinopathie proliférante, il s'agit de la photocoagulation rétinienne au laser. C'est à dire que l'on utilise l'effet cicatrisant et coagulant d'un laser sur les capillaires de la rétine.

Source : e-santé

Hélène Joubert journaliste scientifique

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