Du nouveau en 2020 pour les laits infantiles

A partir de février 2020, afin de se rapprocher du lait maternel, tous les laits infantiles devront contenir un acide gras – l’acide docosahexaénoïque ou DHA – car celui-ci est indispensable au développement cérébral et visuel harmonieux du nourrisson et du petit enfant.

 

De l’acide gras oméga 3 DHA pour tous les enfants

La règlement 2016/127/EC* de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority – EFSA), qui entrera en vigueur en février 2020, modifie la composition des formules des laits infantiles 1er et 2e âge (préparations pour nourrissons, préparations de suite et denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales). Ils devront désormais être enrichis en DHA, un acide gras oméga 3 dit « polyinsaturé », à raison de 20-50 mg/100 kcal. Le lait maternel, considéré comme la référence en matière de nutrition du nourrisson, en contient.

Si l’Europe impose désormais une supplémentation en DHA, c’est parce que les études scientifiques sont suffisamment robustes et démontrent de manière indiscutable qu’une supplémentation est associée à de meilleures capacités cognitives à 18 mois (1).

En pratique, le goût des laits s’en trouvera modifié, car le DHA provient d’une huile de poisson.



Par ailleurs, toujours dans le souci de favoriser le développement cérébral, la teneur en un autre nutriment essentiel, la choline, a été augmentée par cette nouvelle réglementation européenne dans les laits 1er âge (apport compris entre 25 et 50 mg/100 kcal).



Certains fabricants, sans y être contraints, profitent de cette nouvelle réglementation pour y adjoindre un second acide gras - l’acide arachidonique (ARA) - lui aussi connu pour son rôle dans le développement cérébral du nourrisson et du petit enfant. Si l’Europe ne l’impose pas, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le préconisent. Son apport doit correspondre à 0,4 % à 0,7 % des lipides totaux, avec un rapport bien défini : il doit y avoir deux fois plus d’ARA que de DHA ou, du moins autant.



L’ARA et le DHA constituent un quart des acides gras contenus dans le cerveau. Ils sont utiles dans les membranes des cellules du système nerveux central, particulièrement entre le 3e trimestre de grossesse et les deux ans de l’enfant.



*Les préparations pour nourrissons et préparations de suite à base d’hydrolysats de protéines devront être en conformité à partir du 21 février 2021.



Hélène Joubert.



Références :



(1) Drover JR. Et al. Cognitive function in 18-month-old term infants of the DIAMOND study: a randomized, controlled clinical trial with multiple dietary levels of docosahexaenoic acid. 2011 Early Hum Dev. 2011 Mar;87(3):223-30. doi: 10.1016/j.earlhumdev.2010.12.047. Epub 2011 Feb 3.