Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Entre les premiers signes d'une endométriose et le diagnostic, plus de 6 ans s'écoulent. Ces douleurs pelviennes doivent être repérées plus tôt, selon les autorités sanitaires.
Tous les mois, le calvaire revient. Au moment des règles, les douleurs reviennent, intolérables. Aucun traitement ne permet d'en venir à bout. Cet enfer, c'est l'endométriose, une maladie gynécologique qui toucherait une femme sur dix. Et pourtant, 6 à 10 ans sont nécessaires avant que le mot ne soit prononcé par un médecin. Cette errance diagnostique, les autorités sanitaires françaises veulent la réduire. Ce 17 janvier, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie – pour la première fois – ses recommandations sur la prise en charge de la maladie. Un document très attendu par les patientes. La HAS le reconnaît elle-même, l'endométriose est "une maladie mal repérée, avec une prise en charge insuffisamment coordonnée, entraînant un retard diagnostique et une erreur des femmes".
Les symptômes sont pourtant sans équivoque : des douleurs pelviennes chroniques ou aiguës, souvent aggravées au moment des règles, parfois à l'origine de rapports sexuels douloureux et des troubles lors de la miction ou de la défécation. Face à ces symptômes, l'attitude des médecins généralistes doit évoluer. Ils sont, en effet, les premiers à recevoir une patiente qui en souffre. Ces praticiens jouent un rôle clé, à tel point que la HAS a édité un guide à leur intention. Il résume la conduite à adopter face à des symptômes évocateurs d'une endométriose, les questions à poser et les examens à réaliser. Si la prise en charge en médecine générale doit s'améliorer, le parcours de soins doit lui aussi évoluer. L'autorité sanitaire préconise ainsi la mise en place de "centres spécialisés de dépistage précoce et de prise en charge pluridisciplinaire de l'endométriose" dans les hôpitaux. Trop peu disposent de telles structures. Ces centres experts pourraient pourtant rassembler les différents intervenants au sein d'un même lieu : gynécologues, chirurgiens digestifs, psychologues… Bref, assurer la prise en charge pluridisciplinaire que la HAS veut voir apparaître. Et, dans le meilleur des cas, accélérer la pose du diagnostic.
Le dialogue est aussi au cœur de ces recommandations officielles. "Les professionnels doivent délivrer une information adaptée" sur les traitements disponibles, leurs risques et leurs bénéfices, estiment les experts de la HAS et du Collège national des gynécologues obstétriciens (CNGOF). Aux yeux des auteurs du rapport, une prise en charge est justifiée dès que les symptômes ont des conséquences sur le fonctionnement quotidien ou sur les organes touchés par les lésions. Plusieurs approches peuvent alors être adoptées, mais toujours dans l'idée de soulager les douleurs de la patiente. La base du traitement de l'endométriose s'appuie sur la contraception hormonale – soit par la pilule soit par un stérilet imprégné. En stoppant les règles, le médecin stoppe l'évolution de la maladie. Si ce traitement ne suffit pas, d'autres molécules peuvent être prescrites en complément, afin de saturer l'hypophyse – cette glande impliquée dans la sécrétion des hormones sexuelles. La chirurgie, elle, doit être réservée aux cas les plus sévères.
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Source : Prise en charge de l'endométriose, Haute Autorité de Santé, 17 janvier 2018 ; Association Endo France ; Association Info Endométriose
Audrey Vaugrente, journaliste santé
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