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Enfants allergiques, tout savoir sur le Projet d’accueil individualisé

Publié le 15/05/20

 

Le nombre de Projets d’accueil individualisé ou PAI ne cesse d’augmenter. 99 744 élèves ont bénéficié d'un PAI en 2013-2014. L'asthme et l'allergie sont à l'origine de 63 % des PAI demandés, suivis du diabète et de l'épilepsie. Il faut s’en réjouir, car le PAI permet aux enseignants et aux accompagnateurs de gérer au mieux les risques liés aux allergies alimentaires et à l’asthme d’un enfant.

 

Qu’est-ce que le Projet d’accueil individualisé (PAI) ?

Le PAI aménage la scolarisation du jeune malade et sa vie en collectivité (école, cantine, centres de vacances…). Dans ces situations, être un enfant allergique est compliqué et très stressant, pour lui-même comme pour ses parents. Afin de gérer les problèmes hors du domicile liés à des allergies et intolérances alimentaires ou à de l’asthme chez l’enfant allergique, le Projet d’accueil individualisé a été créé et tout enfant y a droit. Il contient les besoins spécifiques de l'enfant ou de l'adolescent et est établi en concertation avec le médecin scolaire, de la Protection maternelle et infantile (PMI), ou le médecin et l'infirmier de la collectivité d'accueil. Mais il implique également les autres intervenants dans la vie de l’enfant, comme le personnel enseignant et la commune.



Globalement, le PAI regroupe l’ensemble des textes et des dispositions qui permettent l’accueil des enfants ayant un problème de santé ; il sert de cadre de référence en milieu scolaire, mais aussi pour les garderies, les centres de loisirs, les crèches… De nombreuses pathologies sont concernées (diabètes, troubles psychiques, épilepsie…), dont les allergies, essentiellement l’asthme, les allergies et intolérances alimentaires où il est rédigé suite à un bilan allergologique.

 

Que doit contenir un PAI ?

Outre les coordonnées du médecin traitant, du prescripteur (par exemple l’allergologue), et des personnes à prévenir en cas de problème, dans le cas d’une allergie alimentaire, la liste des allergènes en cause doit préciser si l’aliment doit être totalement exclu ou s’il peut être consommé en faible quantité, et sous quelle forme (cru ou cuit). Toutes ces précautions sont prises pour inclure l’enfant dans une vie collective et le préserver de l’isolement ou de stigmatisation.



Cependant, si les allergies alimentaires sont multiples, s’il existe des antécédents de choc anaphylactique, si les réactions allergiques ont été observées pour de faibles quantités, lorsqu’un asthme est également présent ou lorsque l’enfant n’est pas en mesure de gérer correctement les mesures préventives liées à son allergie, la solution du panier repas est plutôt privilégiée. Aujourd’hui, il est devenu rare qu’un enfant soit exclu de la cantine à partir de la classe de primaire.



Un second volet du PAI comprend le protocole de soins, et décrit la conduite à tenir en cas de réaction allergique par ingestion accidentelle. Il est impérativement accompagné de l’ordonnance du médecin précisant les doses de médicaments à délivrer au sein de l’établissement scolaire, au collège comme au lycée même si, dans ce dernier cas, les infirmiers scolaires sont en nombre trop insuffisant pour le mettre en œuvre.



Il faut savoir que le PAI est en cours de réactualisation.

 

Savoir réagir devant une réaction allergique

De manière générale, les adultes s’occupant d’un enfant allergique devraient connaître la maladie, les symptômes et la conduite à tenir en cas d’urgence, telle l’utilisation d’un bronchodilatateur inhalé en cas d’asthme, par exemple.

En cas d’allergie alimentaire, le traitement d’urgence de l’anaphylaxie repose sur l’injection d’adrénaline par voie intramusculaire, puis l’appel au 15 pour une hospitalisation de surveillance.



Le PAI accompagne l’enfant dans tous ses déplacements scolaires et extrascolaires, comme les voyages éducatifs en France ou à l’étranger, etc. C’est pourquoi, hors de France, il est préférable de le traduire en anglais et, idéalement, dans la langue locale. De plus, l’ordonnance comporte la DCI (Dénomination commune internationale) des médicaments d’urgence. L’enfant et les accompagnants, ainsi que la famille d’accueil, devraient avoir avec eux une liste des principaux allergènes et des symptômes, également traduits.



En avril 2019, l’Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL) s’est associée à huit autres associations de patients dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé, pour défendre les enfants porteurs de maladie chronique en collectivité dont les enfants allergiques, sur le constat des difficultés d’administration des traitements et le refus d’accueil, voire l’exclusion de ces enfants, qui persiste encore de nos jours.



A savoir : Le statut de « citoyen sauveteur » a été adopté à l’unanimité en février 2019 par l’Assemblée nationale. Le texte vise à « exonérer de toute responsabilité une personne venant en aide à un autre individu en situation de détresse cardiaque ». Le Conseil national de l’ordre des médecins précisait en 2000 que l’utilisation du stylo auto-injecteur dans le cadre d’un PAI n’est pas un geste médical.





Pour en savoir plus :

Association française pour la prévention des allergies : https://allergies.afpral.fr

Service-Public.fr : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F21392

Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse : https://www.education.gouv.fr/l-accueil-des-eleves-besoins-specifiques-la-mise-en-place-d-un-projet-d-accueil-individualise-6695

 

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