Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Chez les enfants, les crises d'épilepsie généralisées associant convulsion-perte de connaissance-secousses des membres sont exceptionnelles. Des signes plutôt discrets -souvent trompeurs- passent la plupart du temps inaperçus. Il faut néanmoins ouvrir l'oeil : l'entourage de l'enfant a la capacité de remarquer toute une série d'indices confirmant une épilepsie.
Près de 1% des français souffre d'épilepsie, soit 500 000 personnes dont la moitié sont des enfants. Aux Journées de l'épilepsie (3-6 novembre 2015,) les Sociétés françaises de neurologie et de pédiatrie ont donné l'alerte : les épilepsies sont insuffisamment diagnostiquées, traitées ou tout simplement reconnues comme invalidantes par la société.
Un exemple : les enfants épileptiques devraient bénéficier d'une consultation neurologique dès la première crise. Or, dans les faits, 90 000 d'entre eux ne sont pas correctement suivis avec, à la clé, des traitements non adaptés, la méconnaissance de la maladie donc l'exclusion, notamment à l'école.
Pr Viviane Bouilleret, neurologue, chef de service "Neurophysiologie clinique et épileptologie" à l'hôpital Bicêtre (Kremlin Bicêtre) : «L'enfant épileptique est encore pointé du doigt. Cela ne facilite pas leur repérage précoce : trop d'enfants souffrant d'épilepsie ne sont pas diagnostiqués et d'autres sont découverts tardivement à l'adolescence voire à l'âge adulte !»
Sophie (le nom a été changé), adhérente au réseau Enfance Epilepsie* dont la petite fille est épileptique : «Le diagnostic d'épilepsie a pris beaucoup de temps, parce que les signes n'étaient pas francs ; elle n'avait pas de micro-pertes de conscience avec affaissement du corps. C'est à l'école qu'ils se sont rendu compte que certaines de ses attitudes étaient parfois anormales et qu'elle avait des difficultés d'apprentissage, de lecture, principalement dues à des problèmes de concentration. »
Les conduites rencontrées chez l'enfant épileptique sont parfois surprenantes, mais toujours reproductibles. Attention, elles n'ont rien à voir avec le spasme du sanglot, les tics, un frisson de froid, les secousses musculaires habituelles de l'endormissement, les terreurs nocturnes ou les cauchemars. Des accès de colère même répétés ne doivent pas être pris pour de l'épilepsie !
Voici les conduites et gestes inhabituels qui doivent plutôt attirer l'attention sur une épilepsie :
Sophie : «Ma fille a une épilepsie partielle avec myoclonies brèves (contractions musculaires rapides, involontaires, de faible amplitude, d'un ou plusieurs muscles) mais surtout des absences. Elle était "dans la lune", avait du mal à revenir dans la réalité quand on l'appelait.
Elle était qualifiée parfois de "fainéante", elle avait aussi des problèmes de concentration, une lenteur dans le traitement de l'information. On lui disait souvent "réveille-toi", et elle pouvait avoir des décrochages d'attention complets. Elle avait -mais plus rarement- des gestes étranges, des tremblements, des clignotements des yeux...»
Les parents peuvent filmer l'enfant en cas de comportement inhabituel. Après examen clinique chez le neuropédiatre, un électro-encéphalogramme (EEG) enregistrera l'activité électrique du cerveau, en veille et pendant le sommeil, voire un enregistrement de longue durée couplé à une vidéo permettant d'enregistrer les crises (Vidéo-EEG). Une imagerie par résonnance magnétique (IRM) est indispensable lorsque l'on suspecte une épilepsie touchant juste une région du cerveau, à la recherche d'une malformation ou une tumeur.
Il faut dédramatiser : les épilepsies de l'enfant ne sont pas toutes graves. 70 % guérissent spontanément, car liées à l'immaturité du cerveau. D'ailleurs, pour certaines formes bénignes d'épilepsie, plus les crises débutent tôt dans l'enfance et plus certaine sera la guérison sans séquelles. Il est néanmoins crucial de repérer ces enfants car lorsqu'une épilepsie démarre au plus jeune âge, les crises d'épilepsie interfèrent avec le phénomène de maturation cérébrale au risque d'entraîner des déficits cognitifs (retard mental plus ou moins sévère, troubles des interactions).
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