Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Dans la vie d'une femme, l'asthme est une maladie susceptible d'évoluer. Les grandes variations hormonales du cycle menstruel ou lors de la ménopause peuvent parfois entrainer une aggravation de l'asthme, voire une amélioration pendant la grossesse dans un tiers des cas. Mais actuellement, on ne sait ni expliquer ni prévoir de telles fluctuations. Explications du Dr Anne Prud'homme, pneumologue, Chef de Service des maladies respiratoires au CHU de Tarbes.
« Il existe encore de nombreuses idées reçues autour de l'asthme », dénonce le Dr Anne Prud'homme. Notamment, « il est de croyance populaire que l'asthme débute pendant l'enfance, ce qui est complètement faux. D'ailleurs, 10% des asthmes commencent après 60 ans. » Autre idée reçue : l'asthme s'arrête à la puberté, ce qui n'est pas vrai. Le profil de l'asthme peut se modifier à l'adolescence, mais la maladie ne guérit pas. Enfin, l'asthme est nettement plus fréquent chez les femmes : à partir de 12 ans, cette maladie affecte environ 6 femmes pour 4 hommes. En revanche, dans l'enfance, c'est l'inverse, on trouve plus d'asthme chez les garçons que chez les filles. En fait, l'asthme peut fluctuer tout au long de la vie au gré des bouleversements hormonaux féminins (menstruations, grossesse, ménopause).
Dr Anne Prud'homme : C'est pendant la grossesse que l'évolution de l'asthme a été la plus étudiée. On sait que cette maladie est améliorée dans un tiers des cas, aggravée dans un autre tiers des cas et inchangée dans le tiers restant. Mais on ne sait absolument pas prédire dans quel sens l'asthme va évoluer durant cette période très particulière de la vie d'une femme. C'est pourquoi les femmes enceintes asthmatiques sont extrêmement surveillées sur le plan respiratoire par leur pneumologue.
Et là encore, il existe une idée reçue à combattre selon laquelle le traitement de l'asthme serait néfaste au bébé. Au contraire, c'est un asthme non contrôlé qui est dangereux, car la survenue de problèmes respiratoires chez la mère pendant la grossesse peut avoir de sévères retentissements sur l'enfant (complications, petit poids de naissance, prématurité, etc.).
Les femmes enceintes ne doivent donc surtout pas arrêter ou diminuer leurs médicaments de leur propre chef, mais en parler à leur médecin afin d'utiliser des molécules non foetotoxiques et non tératogènes (dénuées de risque de malformations congénitales). Il existe à ce sujet un site en accès libre permettant de connaitre les médicaments autorisés ou non pendant la grossesse et l'allaitement : http://lecrat.fr (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes, Hôpital Armand-Trousseau, Paris). Encore une fois, il n'y a aucun risque pour l'enfant à naitre si l'asthme de la maman est bien traité.
On sait que les estrogènes et la progestérone ont des effets sur le tonus musculaire bronchique et l'inflammation des voies aériennes, et que ces hormones font varier l'asthme. Mais on ne sait pas expliquer pourquoi. Par exemple, pendant la grossesse, pourquoi l'asthme s'améliore-t-il chez certaines femmes et pas chez d'autres ? Au final, le seul fait certain est que les niveaux hormonaux bougent beaucoup à ces moments-là.
C'est ce que l'on appelle l'asthme prémenstruel. Entre 20 et 30 % des femmes asthmatiques ont une aggravation de leur asthme juste avant les règles et pendant les règles. Il s'agit d'une forme très particulière de la maladie, avec souvent des symptômes très graves. Les études sur ce sujet indiquent un pic de décompensation de l'asthme à cette période et là encore, les variations hormonales prémenstruelles sont pointées du doigt.
En pratique, il faut surveiller de tels changements cycliques. Les médecins devraient systématiquement poser la question à leurs patientes asthmatiques d'une éventuelle aggravation juste avant et pendant les règles, car des traitements sont possibles. Par exemple, dans quelques cas, la contraception pourrait améliorer ces symptômes.
L'asthme au moment de la ménopause est un sujet encore plus compliqué. Non seulement les bouleversements hormonaux affectent l'évolution d'un asthme existant, mais certains asthmes peuvent aussi apparaitre à cette période précise, et cette forme d'asthme a la particularité d'être souvent difficile à traiter. Par manque d'études importantes et de certitude sur le sujet, les pneumologues considèrent que le traitement substitutif de la ménopause chez l'asthmatique est possible et n'aggrave pas l'asthme. Ils n'imposent pas de contre-indication, mais mettent en place une surveillance de l'évolution de l'asthme.
Quelles sont vos recommandations ?
Dr Anne Prud'homme : « Les femmes doivent surveiller leur asthme de façon très attentive à l'occasion d'une grossesse, à l'approche des règles et au moment de la ménopause. Ces périodes particulières de la vie d'une femme peuvent être l'occasion d'une variation de leur asthme qu'il convient de signaler à son médecin. Le pneumologue peut alors proposer au cas par cas des traitements visant à optimiser la situation. À ce jour, les solutions envisagées sont toujours personnalisées. »
Source : e-santé
Isabelle Eustache
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