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Grossesse et pré-éclampsie : une hypertension potentiellement fatale !

Publié le 04/08/10

Quelle est la 2e cause de mortalité maternelle ? La pré-éclampsie, juste derrière les hémorragies de la délivrance. Quelle est exactement cette complication de la grossesse ?

Pré-éclampsie, hypertension et hypertension gravidique, quelles différences ?

L'hypertension gravidique désigne une hypertension (tension artérielle supérieure à 14/9) qui survient après la 20e semaine de grossesse chez une femme n'ayant pas d'antécédent d'hypertension.

La pré-éclampsie, elle, désigne une hypertension gravidique associée à une protéinurie (présence de protéines dans les urines : 500 mg /jour).

La pré-éclampsie est due à une anomalie du placenta et n'a donc rien à voir avec une hypertension artérielle classique (dire chronique), qui par définition s'était manifestée avant la grossesse ou avant la 20e semaine d'aménorrhée.

La pré-éclampsie est fréquente

L'hypertension artérielle concerne 10% des femmes enceintes.

Dans 70% des cas, il s'agit d'une simple hypertension gravidique, dans 20% des cas d'une pré-éclampsie et dans 10% d'une hypertension classique.

Dans 90% des cas, la pré-éclampsie concerne des femmes enceintes de leur premier enfant.

Souvent ces femmes étaient déjà hypertendues avant leur grossesse. En effet, l'existence d'une hypertension classique antérieure à la grossesse multiple par 3 le risque de pré-éclampsie.

Le diabète, l'obésité et les grossesses multiples augmentent aussi le risque de pré-éclampsie.

Enfin, après une pré-éclampsie, le risque de récidive est multiplié par 7. Ce risque est toutefois imprévisible et n'interdit pas d'envisager une nouvelle grossesse.

 

Quels sont les risques de complications en cas de pré-éclampsie ?

L'éclampsie : complication grave de la pré-éclampsie se manifestant par une crise de convulsions, pouvant être fatale pour la mère et pour le bébé. L'éclampsie peut survenir avant, pendant ou après l'accouchement.

Un hématome rétro-placentaire : développement d'un hématome entre le placenta et l'utérus, entraînant une souffrance fatale du bébé. Cette complication grave peut également être fatale pour la mère.

Une hémorragie cérébrale, un accident vasculaire cérébral

Une insuffisance rénale aiguë

Un syndrome Hellp (destruction hépatique et faible numération des plaquettes)

Un retard de croissance intra-utérin

Une prématurité

La mort in utero.

 

Quelles sont les solutions ?

Le seul véritable traitement de la pré-éclampsie est l'accouchement. Il est donc impératif de mettre en place une surveillance très étroite de la mère en milieu hospitalier et de décider d'une date d'accouchement compatible avec la vie de l'enfant. Certains traitements antihypertenseurs, parfois des injections de sulfate de magnésium également, sont possibles en prévention des complications en attendant l'accouchement.

Selon l'OMS, la mortalité par éclampsie est la 2e cause de mortalité maternelle (20% des décès), derrière les hémorragies de la délivrance (35% des décès). Il est donc important d'informer les femmes sur la pré-éclampsie et d'oeuvrer pour une amélioration de la prise en charge. L'Association de prévention et d'actions contre la pré-éclampsie (Apape) oeuvre dans ce sens.

Isabelle Eustache

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