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Herpès génital : les idées fausses ont la vie dure

Près de deux Français sur trois ont des idées erronées sur les modes de transmission de l'herpès génital. Faisons le point sur cette infection virale, sexuellement transmise.

Hélène Joubert
Publié le 29/01/21
Temps de lecture 4 min

Herpès génital : des modes de contamination mal connus

Près de 20 % de la population française sexuellement active est affectée par l'herpès génital, surtout la tranche d'âge des 25-35 ans. Pour autant, les Français se trompent souvent sur les modes de transmission possibles de l'herpès génital, puisque certains pensent notamment que cette maladie sexuellement transmissible est due à une mauvaise hygiène.

Par ailleurs, 20 % des personnes infectées n'ont pas de symptômes et ignorent qu'elles sont porteuses du virus de l'herpès et donc potentiellement contagieuses. Les hommes et les 18-25 ans sont ceux dont les connaissances sont les plus lacunaires sur l'herpès génital.

Selon le Dr Bruno Halioua, dermatologue au service de dermatologie de l'Institut Alfred Fournier à Paris : «Ces données expliquent en partie la gêne et le sentiment de stigmatisation ressentis par de nombreuses personnes souffrant d'herpès avec, pour corollaire, une souffrance psychique qu'ils n'osent pas toujours exprimer. Ils adoptent en conséquence des stratégies d'adaptation afin de ne pas avoir de relation sexuelle. La stigmatisation pourrait même empêcher certaines personnes de demander une prise en charge thérapeutique et préventive».

Même sans symptôme, le risque de contamination est là

La transmission se fait au cours du rapport sexuel avec un partenaire ayant des lésions actives (vésicules ou bulles sur fond rouge inflammatoire). Le contact doit être direct, intime et prolongé, de muqueuse à muqueuse. Ce peut être uniquement des caresses avec les mains.

Les vésicules sont contagieuses car ce sont des réservoirs à virus. Celles-ci finissent par se rompre, d'où des ulcérations douloureuses - le risque de contagion reste présent - qui disparaissent en une semaine. L'abstinence sexuelle est alors de rigueur. Au contraire des ulcérations, des croûtes et des cicatrices, plus les lésions sont précoces, plus le risque de contamination est élevé.

Lors de la toute première infection (primo-infection), la durée de l'excrétion du virus de l'herpès est en moyenne de huit jours mais peut atteindre vingt jours. Puis elle n'est que de deux à quatre jours lors des récurrences.

Le Dr Bruno Halioua met en garde : « Attention, la contamination se fait aussi au contact d'une personne qui porte le virus sur ses muqueuses (lèvres, parties génitales...), alors qu'elle ne ressent ou ne montre aucun symptôme (asymptomatique). Même si rien n'est visible, elle sécrète le virus de façon intermittente dans ses sécrétions génitales, lequel infeste les cellules de l'épiderme (kératinocyte) ou des muqueuses. Le risque de transmission est cependant nettement moindre. Le port du préservatif est utile en cas de lésions sur le sexe du partenaire, mais peu efficace si ces lésions sont situées à proximité».

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L'herpès labial peut contaminer les parties génitales

Le virus Herpes Simplex virus de type 2 (HSV2) est en cause dans 60 à 80 % des cas d'herpès génital, le reste étant dû à Herpes Simplex virus de type 1 (HSV1). Aujourd'hui, environ 20 % des herpès génitaux sont dus à HSV1, alors que pendant longtemps on a considéré que HSV1 se cantonnait à la région buccale. Ce n'est plus le cas et c'est probablement dû à la plus grande fréquence des rapports bucco-génitaux depuis le début des années 80.

Ainsi, une personne souffrant d'herpès buccal est susceptible de transmettre l'herpès au niveau de la sphère génitale en cas de rapport oro-génital. Inversement, il a été rapporté des cas d'herpès labial à HSV2 après un contact entre la bouche et des parties génitales.

 

Seul le contact humain peut contaminer

Très fragiles hors du corps humain (ils ne survivent qu'une à deux heures), les Herpes Simplex virus de type 2 ou 1 ne risquent pas de s'attraper à la piscine, sur le siège des toilettes ou même par échange de serviettes de toilette ou de savon. Néanmoins, il est déconseillé de partager le linge de toilette en cas de lésion herpétique évolutive. L'herpès n'a absolument rien à voir avec un manque d'hygiène, en revanche celle-ci doit être irréprochable en cas de poussée herpétique (se laver les mains au savon après avoir touché les lésions, éviter d'appliquer de la salive sur les lentilles de contact etc.).

Le Dr Bruno Halioua conseille : «Il est absolument déconseillé de gratter les lésions d'herpès. Outre ralentir le processus de cicatrisation, cela pourrait avoir pour conséquences d'infecter d'autres parties du corps (visage, yeux). Porter des vêtements serrés est aussi déconseillé, cela favorise l'humidité et la macération et ralentit la cicatrisation».

Pour en savoir plus, le site grand public de la Société française de dermatologie : http://dermato-info.fr

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