Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Chaque année, le Comité Français de Lutte Contre l’hypertension artérielle réalise une enquête « Flash », sorte de polaroïd de la prise en charge de l’hypertension artérielle en France. L’édition 2017 dévoilée en décembre dernier est édifiante car elle confirme malheureusement le recul de la prise en charge, une tendance amorcée il y a quelques années. Or, l’hypertension n’est pas qu’un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, c’est une vraie maladie.
Le constat est là. Années après années, l’hypertension artérielle en France s’est banalisée. L’hypertension artérielle est victime de son caractère insidieux et silencieux car, sans symptômes, la plupart des patients ne se sent pas malade. Pour autant, cette maladie favorise la survenue d’autres pathologies du cerveau, du cœur, des reins ou des artères, avec à la clé un risque d’infarctus du myocarde ou de défaillance cardiaque, d’insuffisance rénale, d’accident vasculaire cérébral/AVC etc.
Par exemple, l’hypertension est le premier facteur de risque d’AVC et parmi les principaux d’insuffisance cardiaque dite à fraction d’éjection préservée. Les conséquences de cette banalisation de la maladie « hypertension », par le grand public mais aussi les soignants, sont visibles sur tous les fronts comme en atteste l’étude FLASH effectuée chaque année par le Comité Français de Lutte Contre l’HTA (1). L’édition 2017 parue en décembre 2017 à l’occasion du congrès annuel de la Société Française d’Hypertension artérielle inquiète : de moins en moins de personnes hypertendues sont dépistées et traitées, de moins en moins d’hypertendus ont leur hypertension correctement contrôlée, de moins en moins d’hypertendus pratiquent l’automesure tensionnelle alors qu’elle est recommandée en cas de contrôle non optimal de l’hypertension artérielle.(2)
Pr Xavier Girerd Unité de Prévention Cardio-Vasculaire Institut E3M Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, directeur scientifique des études FLASH : « En 2017 en France métropolitaine, le nombre estimé de personnes hypertendues traitées par au moins un antihypertenseur était de 10,8 millions. Cela peut paraître beaucoup mais si l’on regarde les chiffres avec du recul, une tendance préoccupante semble se confirmer : en 2010, il y avait 11,2 millions d’hypertendus traités, 11,6 millions en 2014 et désormais 10,8 millions ! De plus, le pourcentage d’hypertendus traités dans la population des 35 ans et plus en France métropolitaine est sur la même pente glissante : 31,5% en 2007 puis 27,9% en 2017 ».
Malgré quelques bouleversements fin 2017 dans les recommandations américaines à propos des objectifs tensionnels - vis-à-vis desquelles la Société Française d’Hypertension artérielle a depuis pris ses distances - les consignes françaises de la Haute Autorité en Santé (HAS) datant de 2016 sur la prise en charge de l'HTA restent la référence dans l’Hexagone, à savoir as plus de 140 mm Hg pour la pression systolique et 90 mm Hg pour la pression diastolique.
Là aussi, dans FLASH 2017, l’évolution du contrôle tensionnel chez les hypertendus traités entre 2004 et 2017 en France laisse dubitatif. Et seul un hypertendu sur deux est à la cible tensionnelle de 140/90 mmHg.
Quant à l’utilisation de l’automesure tensionnelle chez les hypertendus traités, afin de vérifier à son domicile que l’on est bien dans les objectifs, la recommandation des hypertensiologues ne prend pas : les personnes hypertendues étaient 36% à s’en servir en 2007, 44% en 2015 et désormais 40% en 2017. Pourtant, la réalisation d’un relevé d’automesure par le patient lui-même est aujourd’hui considérée comme une technique utile, d’une part pour affirmer le diagnostic d’une hypertension artérielle et d’autre part pour aider à définir le meilleur traitement et ajuster les doses pour atteindre les cibles tensionnelles. De plus, contrairement à ce que recommandent les bonnes pratiques médicales, la prescription d’une monothérapie (un seul médicament antihypertenseur) reste prépondérante, retrouvée chez 51% des hypertendus. Pour améliorer la situation, la Société Française d’Hypertension Artérielle vient de publier un livre blanc pour améliorer la prise en charge de l’hypertension artérielle (3).
Suivre le traitement de façon régulière est nécessaire pour se protéger contre les complications de l'hypertension. Deux outils sont désormais proposés par le CFLTHA au sein du programme "Agir pour l'observance" : évaluez votre observance avec EvalObs et recherchez les causes de la mauvaise observance avec QueObs (Questionnaire de Girerd).(4) Pour tester leur fiabilité, ils ont été confrontés aux données de l’enquête FLASH 2017. Avec succès.
Pour en savoir plus : Comité Français de Lutte Contre l’HTA (www.comitehta.org)
(1) http://www.comitehta.org/wp-content/uploads/2018/01/FLAHS2017_Diapo.pdf Interrogation par voie postale de 6000 individus de 35 ans et plus (juillet 2017)
(2) http://www.comitehta.org/wp-content/uploads/2018/01/Brochure2006_Autome…
(4) http://www.comitehta.org/flahs-observance-hta/
Hélène Joubert, à l’occasion du congrès annuel de la Société Française d’Hypertension artérielle (décembre 2017, Paris).
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