Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
Ma santéSommaire
La journée mondiale contre l’hypertension artérielle, le 14 mai, est l’occasion de parler d’un sujet qui fâche : l’observance. En effet, plus d’un tiers des personnes hypertendues ne prend pas correctement son traitement anti-hypertenseur. Pour cette raison, le Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle met à disposition deux outils numériques pour tester si on prend bien son traitement antihypertenseur.
Un Français sur deux ne respecte pas les prescriptions médicales
L’observance laisse beaucoup à désirer : en effet, la moitié des Français ne respecte pas scrupuleusement la prescription du médecin* : un tiers admet des oublis de temps en temps, 11% adaptent la prescription à leur guise (rythme de prise, diminution des doses) et 3% arrêtent le traitement avant la fin, de leur propre chef. L'oubli prend une part importante dans le non-suivi du traitement : 27% oublient très souvent de le prendre, 12% de renouveler la prescription chez le pharmacien et 8% de retourner voir le médecin pour un renouvellement d'ordonnance.
Mauvaise observance : l’hypertension n’échappe pas à la règle
L’observance constitue un souci majeur dans les maladies chroniques où le traitement doit être pris au long cours, alors qu’il n’y pas toujours de symptômes pour rappeler le malade à l’ordre. Dans le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’hypertension, il est couramment admis que 40% des malades ne sont pas observants, c’est-à-dire ne prennent pas correctement leur traitement. Au risque de conséquences dramatiques sur leur santé. L’enquête FLASH 2015 conduite chez les hypertendus en France, révélait que seuls 62% avaient une bonne observance, les autres une observance minime ou mauvaise. Pr Xavier Girerd, cardiologue, Service d’hypertension artérielle et de prévention des maladies cardiovasculaires (Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris) : « L’hypertension artérielle est une maladie que l’on soigne très bien mais que l’on ne sait pas guérir. L’outil le plus efficace sont les médicaments antihypertenseurs, devant l’activité physique ou une alimentation parfaitement équilibrée et peu salée. Prendre son traitement antihypertenseur c’est se protéger. Le prendre tous les jours, c’est permettre au traitement d’être actif. Car si on l’oublie, après quelques jours en fonction du médicament, la pression artérielle remonte. Les médicaments antihypertenseurs sont comme l’essence dans une voiture : si l’on n’en remet pas régulièrement, en l’occurrence chaque jour, la machine cardiovasculaire ne fonctionne pas correctement, la pression artérielle remonte et l’on n’est plus protégé contre les risques de l’hypertension ».
Hypertendus, êtes-vous observant ?
L’inobservance, c’est-à-dire le fait de ne pas prendre son traitement correctement, est courante. Elle est aussi plus fréquente dans trois situations désormais bien identifiées : durant la première année de traitement, chez les personnes qui multiplient les traitements médicamenteux et lorsque l’hypertension résiste apparemment au traitement. Parmi les nouveaux outils mis au point par le Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (CFLHTA) et la Société Française d’HyperTension Artérielle (SFHTA) a conçu un test pour vérifier sa bonne observance, EVAL-OBS ®. Elle existe désormais sous forme d’application, téléchargeable gratuitement sur Google Play. EVAL-OBS ® est un outil de dépistage de la mauvaise observance validé par les experts et utilisable à la fois par les professionnels de santé mais aussi le grand public en auto-évaluation. Il est disponible à cette adresse : www.comitehta.org. Comment cela fonctionne-t-il ? En pratique, la personne doit placer le curseur depuis « Je n’ai pas pris un seul comprimé » à « j’ai pris tous les comprimés » pour répondre à la question : « Comment avez-vous pris votre traitement de l’hypertension artérielle pendant le dernier mois ? ». Grâce au positionnement du curseur sur l’échelle, le médecin ou le patient lui-même va pouvoir déduire une probabilité de la mauvaise observance de la thérapeutique au cours du dernier mois, c’est-à-dire savoir si le traitement a été pris moins de 80% du temps du traitement sur cette période. Ce chiffre de 80% étant jugé comme satisfaisant. L’application smartphone possède une fonction supplémentaire qui est de pouvoir rechercher les principales causes de l’inobservance (effets indésirables, trop de médicaments, voyage, panne de médicaments etc.) accompagné de conseils pratiques pour régler chaque situation. Cet outil fonctionne dans l’hypertension mais aussi l’ensemble des maladies chroniques.
Hypertendus, êtes-vous à risque de ne pas être observant ?
FLASH-OBSERVANCE ® est un second outil, lui aussi validé. Il dépiste le risque individuel de ne pas prendre correctement sont traitement antihypertenseur. Ce calculateur numérique du risque d’observance est utilisable par le grand public en auto-évaluation mais aussi -et principalement - par les professionnels de santé. Il a été mis au point à partir d’une population de 2 743 hypertendus en France métropolitaine en 2015. Il permet de comprendre comment les caractéristiques d’un individu (âge, sexe, maladies) retentissent plus ou moins sur l’observance du traitement antihypertenseur. En renseignant les dix critères relatifs à ses caractéristiques personnelles (âge, sexe) et à son état de santé (nombre de comprimés quotidiens contre l’hypertension etc.), il est possible de savoir dans quelle catégorie on se situe : risque faible, intermédiaire ou fort d’inobservance. Pr Xavier Girerd : « Plusieurs paramètres comptent dans le risque d’inobservance. Le sexe en particulier. Les femmes sont plus scrupuleuses que les hommes (67% chez les femmes, 56% chez les hommes). Néanmoins, l’âge compte aussi et même plus que le sexe. Le fait d’être « jeune », jusqu’à 45 ans participe au refus de prendre un traitement de manière chronique. C’est aussi le cas lorsque la personne souffre de plusieurs maladies, où elle les hiérarchise, délaissant les médicaments des pathologies estimées comme secondaires ». Faites le test disponible ici !
Hélène Joubert, journaliste scientifique
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
Ma santéLes directives anticipées permettent d’exprimer ses volontés en situation de fin de vie. Voici ce qu’il faut savoir.
Ma santéReste à charge porté à deux euros depuis le 15 mai 2024, tarifs en des consultations médicales en hausse. Que retenir de ces nouveautés ?
Ma santé