Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Que l'on soit un "gars" ou une "fille", l'infarctus du myocarde n'est pas ressenti de la même manière. Dans près d'un cas sur deux, les femmes ne sentent pas la forte douleur dans la poitrine si caractéristique de la crise cardiaque. Chez elles, les signes plus atypiques et plus discrets, passent trop souvent inaperçus. Homme ou femme, nous ne sommes pas égaux devant l'infarctus du myocarde. Voici pourquoi.
Dans l'inconscient collectif, l'infarctus du myocarde (ou syndrome coronaire aigu) ne frappe que l'homme, en surpoids et passé la cinquantaine. Erreur. Sur les 65 000 infarctus du myocarde pris en charge en urgence chaque année en France, un quart terrasse une femme (âgée de moins de 60 ans dans 27% des cas et de moins de 50 ans 11% des cas). De plus, la proportion de femmes parmi la totalité des infarctus augmente : elle est de 31% selon le registre européen EuroHeart Survey. Les infarctus du myocarde ont triplé chez la femme de moins de 50 ans ces quinze dernières années.
Dr Christelle Diakov, cardiologue, unité Cardiologie médicale et interventionnelle (Institut Mutualiste Montsouris) : « La faute à la progression du tabagisme (et de l'association pilule-tabac) et des troubles métaboliques (obésité, troubles lipidiques, diabète). Aujourd'hui, 28 % des femmes fument ! De plus, l'espérance de vie a progressé et l'on peut espérer vivre 30 ans après la ménopause, la période la plus à risque d'accidents coronariens dont la crise cardiaque ».
Les accidents coronaires chez la femme : on n'y pense pas, on y croit moins. L'image que nous avons de l'infarctus du myocarde chez la femme est bien éloignée de la vérité. 40 % des hommes et 31 % des femmes pensent -à tort- qu'il est moins grave chez la femme dixit l'observatoire CASSANDRE* (2011). Aux idées reçues s'ajoutent la négligence (ou défaut de prise en charge) des facteurs de risque chez la femme et des symptômes cardiovasculaires au féminin. De plus, les femmes tardent plus à appeler les secours (45% d'entre elles appelleront le SAMU contre 57% chez l'homme). La femme ressent des symptômes avant-coureurs parfois jusqu'à un mois avant de consulter ... Au final, le diagnostic de crise cardiaque est trop tardif dans 55% des cas chez la femme.
La femme, notamment la femme jeune, décède de plus en plus après un infarctus du myocarde. Alors que les techniques chirurgicales et médicamenteuses ont énormément progressé ces 10 dernières années (50% de mortalité contre 15% aujourd'hui dans la population globale), ce sont surtout les hommes qui en ont profité. Chez eux, la mortalité pour cause d'infarctus du myocarde a été divisée par dix ces dix dernières années, contre six chez les femmes blanches (chiffres USA). Chez les moins de 50 ans, les femmes meurent deux fois plus que les hommes suite à une crise cardiaque.
Le délai entre la plainte et le diagnostic électrique par un électrocardiogramme (ECG) s'allonge chez la femme : à l'arrivée aux Urgences, un ECG en moins de 10 min (le critère de qualité) est réalisé chez 29% d'entre elles contre 38% chez les hommes. Au final, la femme jeune est non seulement diagnostiquée mais prise en charge moins vite pour un infarctus, à cause des idées reçues mais aussi et surtout, du fait de symptômes discrets et atypiques chez elle.
"Gars" ou "fille", les signes qui alertent de la crise cardiaque n'ont souvent rien en commun. Chez l'homme, l'infarctus se manifeste presque le plus souvent par une douleur thoracique (soit au milieu du thorax, soit dans la région précordiale, en dessous du sein) qui serre "comme un étau" et peu irradier au bras gauche jusqu'à la mâchoire.
Dr Christelle Diakov : « Chez une femme, si l'on ne pense pas immédiatement à l'urgence que représente l'infarctus du myocarde, c'est que la douleur thoracique (lorsqu'elle est présente !) est d'intensité bien plus faible. Et trop souvent on accuse l'« anxiété féminine ». Quel est le rapport ? 43% des femmes n'ont aucune douleur et chez elles, ce sera plutôt une gêne avec une sensation d'oppression, d'où l'assimilation à des symptômes d'anxiété, qu'elle verbalise plus que l'homme ».
Dans près d'un cas sur deux, la femme ne ressent que des symptômes atypiques. Les connaître, c'est saisir la chance d'être secourue plus rapidement. Ce peut être :
- Un essoufflement : 42% en ressentent pendant un mois avant de consulter, 52% lorsque l'infarctus est diagnostiqué.
- Une douleur plutôt dorsale.
- Des palpitations.
- Des symptômes digestifs avec des nausées, des douleurs abdominales, des troubles digestifs.
- Une grande fatigue inhabituelle : 70% en ressentent pendant un mois avant de consulter, 45% lorsque l'infarctus est diagnostiqué.
- Des troubles du sommeil, dans 47% des cas.
Source : e-santé
Hélène Joubert journaliste scientifique
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