Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Redoutée par les parents, la crise d'adolescence, colères, opposition, comportements excessifs, signe le mal-être de ces jeunes en pleine transformation. Mais attention, nombre d'ados traversent cette période vers l'âge adulte « tranquillement », sans heurts...
$$Tous les ados ne passent pas par la crise !$$
La crise d'adolescence n'est pas un passage obligé. Les ados étant tous différents, cette période de mouvements et de transformations ne se traduit pas forcément par une crise, associant comportements excessifs et opposition. De même, si cette crise est parfois violente, elle est souvent plutôt modérée. On retiendra que nombre d'ados vivent « tranquillement » ce passage à l'âge adulte.
La crise de l'adolescence est liée au bouleversement hormonal de la puberté. Les hormones fabriquées par le corps à cette période de la vie transforment progressivement le corps, renforçant les caractéristiques typiquement féminines ou masculines.
Agressivité, colère, pleurs...
Si ces hormones sont à l'origine de transformations corporelles, elles agissent aussi sur l'humeur, les états d'âme et le comportement. C'est ainsi que les ados peuvent devenir agressifs, surexcités, voire violents, irritables ou hypersensibles avec des pleurs faciles. Mal dans sa peau, l'ado cherche à s'affirmer, il contredit les adultes et s'oppose à l'autorité parentale. Refus, colères et autres claquements de porte génèrent des disputes avec les parents, désemparés face à de telles explosions de sentiments.
Attention, le cerveau de l'ado est lui aussi en plein bouleversement. Il se transforme beaucoup à l'adolescence selon un processus d'élagage des neurones, de manière à ne garde que les neurones les plus efficaces et accélérer leurs connexions. Cela peut influer sur le comportement au même titre que les poussées hormonales.
Inconscience et comportements dangereux
Ainsi, ce cerveau encore immature peut faire prendre des risques inconsidérés. En effet, les jeunes n'ont pas toujours bien conscience des dangers qui les entourent, ce qui peut les amener à adopter des comportements inadaptés et dangereux : consommation d'alcool, binge drinking, cannabis, drogues, vitesse, mauvaises fréquentations, etc.
Il faut qu'il sache que cette crise n'a rien d'exceptionnelle, qu'elle touche plus ou moins de nombreux autres ados, qu'elle permet de grandir et qu'elle prendra fin (le plus souvent vers l'âge de 18 ans). Autrement dit, la révolte qui gronde en lui et les difficultés qu'il a à se reconnaître ne dureront pas.
Consulter un psychologue ?
En cas de grandes difficultés, de mal-être important, il ne faut pas hésiter à en parler à un psychologue. Il existe des consultations gratuites dans les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP), qui assurent des consultations, des diagnostics et des soins ambulatoires pour des enfants et adolescents (avec ou sans les parents) : http://annuaire.action-sociale.org/?cat=centre-medico-psycho-pedagogique--c-m-p-p---189.
Prendre conscience également que cette période ne durera pas. De la patience, de la diplomatie et du dialogue...
Enfin, il faut consulter sans attendre s'il y a une baisse du niveau scolaire, un désintérêt pour l'école, voire une phobie scolaire. Le thérapeute cherchera si l'adolescent est exposé à un produit psychoactif (alcool, cannabis, autre drogue), à une maltraitance dans l'école ou en dehors de l'école, à des troubles psychiques débutants de types phobies, anxiétés, dépressions, ou autres.
Isabelle Eustache
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