Les femmes qui souhaitent avorter pourront désormais se rendre dans un centre de planning familial ou un centre de santé pour y réaliser une interruption volontaire de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse.
Le décret publié le 6 mai dernier fait suite à l’engagement de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, d’améliorer l’accès des femmes à la pilule abortive RU 486.
Une première étape avait déjà été franchie en 2004. Pour réduire les temps d’attente souvent très longs à l’hôpital, le gouvernement de l’époque avait autorisé les médecins de ville à délivrer eux-mêmes la fameuse pilule, à condition d’avoir au préalable signé une convention avec un hôpital public ou privé.
Mais la mesure n’a pas eu l’effet escompté. Peu de médecins ont signé ladite convention. Et la loi impose toujours des délais très courts pour procéder à une IVG médicamenteuse : cinq semaines de grossesse au maximum (soit 7 semaines après les dernières règles), contre douze semaines pour une IVG par aspiration, bien plus contraignante. Résultat, beaucoup de femmes désireuses de recourir à une IVG médicamenteuse se retrouvent hors délai.
Autre problème : les médecins qui acceptent d’aller jusqu’au terme du délai légal de douze semaines ne sont pas légion. Pour les femmes qui ne souhaitent pas poursuivre leur grossesse, l’ultime recours est alors de se rendre à l’étranger. Une solution adoptée, estime-t-on, par quelque 5 000 Françaises chaque année.
Le décret autorisant les centres de planification familiale à délivrer la pilule abortive devrait donc considérablement améliorer la situation. Dans un communiqué, le Mouvement français pour le planning familial salue une « avancée longtemps attendue » qui « favorisera l’accès (à l’IVG médicamenteuse) par la proximité ».
L’association souligne cependant qu’elle restera attentive à la mise en œuvre du décret. Pour pouvoir délivrer le RU 486, une convention doit être signée avec le président du Conseil général du département dont dépend le centre de planification familiale, ainsi qu’avec un établissement de santé. Or le décret n’oblige en rien les présidents de Conseils généraux à signer une telle convention…
Pour en savoir plus : Décret n° 2009-516 du 6 mai 2009 relatif aux interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse