Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Crises de larmes, caprices, désobéissances...Quel parent ne s'est pas déjà senti désemparé face aux sautes d'humeur de son enfant ?Voici quelques pistes pour comprendre les colères et apprendre à les gérer.
Les jeunes parents sont de plus en plus nombreux à pousser la porte des psychologues pour faire part de leur désarroi.
Les enfants d'aujourd'hui sont-ils tellement plus difficiles que ceux d'hier ?
«Pas du tout», explique Julie Artus, psychologue et coach parental. «Simplement, les parents s'expriment plus facilement et osent dire leurs difficultés.»
Car, de nos jours, il n'y a plus un seul modèle éducatif préétabli, mais plusieurs. Et ce n'est plus un tabou de chercher et de réfléchir à la manière dont on veut éduquer ses enfants.
Lorsqu'un papa ou une maman en difficulté se présente à sa consultation, Julie Artus entreprend de définir le contexte familial dans lequel l'enfant évolue. «Il ne faut pas le nier, le nombre croissant de familles monoparentales joue un rôle dans les difficultés que rencontrent les parents pour asseoir leur autorité.»
Ce constat s'explique aisément : dans les familles monoparentales, le père ou la mère doit assumer seul(e) les rôles qui sont, en temps normal, répartis - alternativement - entre les deux partenaires.
Tantôt l'écoute, tantôt l'autorité... Il n'est pas simple de devoir en même temps prêter une oreille attentive et sévir en cas de débordement.
Au-delà de la configuration familiale, notre mode de vie contemporain favorise les tensions entre parents et enfants.
«La plupart des jeunes parents mènent une vie trépidante. Entre le travail, l'école, les activités extrascolaires et les tâches quotidiennes, il ne reste que peu de temps à consacrer aux échanges spontanés.»
Or, ces moments sont indispensables pour apprendre aux parents et aux enfants à se connaître.
Comme nous tous, un petit enfant a besoin d'exprimer ses peurs, ses envies, ses tristesses et ses joies. Or, l'école ne s'y prête pas toujours.
«À part dans certains établissements qui appliquent des pédagogies particulières, l'école laisse peu de place à l'expression des émotions», poursuit Julie Artus. «Il ne faut pas crier, pas pleurer, pas être agressif - des préceptes bien sûr indispensables à la vie en communauté mais qui peuvent contribuer à créer des frustrations.»
Une fois de retour à la maison, avec une foule d'émotions à partager, l'enfant - fatigue aidant - a tendance à exprimer ce trop-plein de sentiments sous forme de colères et de caprices. Et à chercher, à tout prix, l'affrontement.
Si le parent peut facilement faire le lien entre la désobéissance de l'enfant et un excès de fatigue, une journée trop chargée ou une émotion à partager, il est inutile de punir. La confrontation directe ne ferait qu'envenimer la situation et créer une escalade de violence.
«Dans cette situation, la colère n'est que de la décharge émotionnelle. L'idéal est d'encourager l'enfant à s'exprimer et à revenir ensemble sur les moments forts de sa journée. De cette manière, le conflit peut se résoudre rapidement.»
Bien sûr, les colères de l'enfant sont parfois une expression - bien naturelle - de son opposition.
Dans ce cas, la sanction doit être immédiate. Et, bien entendu, toujours mesurée.
Stéphanie Koplowicz
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