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Les hackathons débarquent dans le monde de la santé

Publié le 12/09/17

Hackathon, Kesako ? C’est pourtant un mot que vous entendrez de plus en plus souvent, notamment parce qu’il débarque dans le monde de la santé, pour concrétiser des innovations technologiques au service des patients et des soignants. Petit jeu des « Questions/réponses » pour se mettre à la page.

Hacka…quoi ?

Hackathon. Ce mot est composé de deux termes : hack et marathon, car l’objectif est, en un temps limité, de « coder » quelque chose de malin (d’où le « hack ») de manière intensive.
Popularisés par Google ou Facebook dans les années 2000, ces marathons de créativité menés en groupe pour trouver des solutions numériques innovantes concernent tous les pans de la société. Mais la santé s’en saisit de plus en plus, pour le bien des malades.
Tous sont fondés grosso modo sur le même modèle : le temps de quelques jours ou d’un week-end, des matières grises se réunissent pour accoucher d’un projet concret et novateur. Développeurs informatiques, industriels, partenaires institutionnels, juristes, marketeurs, mais aussi, dans le domaine de la santé, les soignants, les chercheurs et les associations de patients, se réunissent par équipe autour d’une table pour concrétiser un projet. Sur quelques jours, une idée préalablement sélectionnée est testée, un prototype d’application est conçu en quelques heures.
L’esprit de compétition est présent : en effet plusieurs équipes s’« affrontent » et un jury désigne les gagnants à la fin du temp imparti. Ce qui ne signifie pas que les autres projets sont abandonnés pour autant, ou que ceux plus complexes ne soient pas terminés ultérieurement.

Concevoir des solutions digitales innovantes

De l’idée à la concrétisation d’une innovation numérique… tous le processus créatif de cette « programmation informatique collaborative » est réalisé en groupe, où chacun apporte sa pierre à l’édifice en fonction de ses connaissances et de son savoir-faire. Le hackathon est un phénomène émergent où se croisent et se forment des expertises en santé ou tout autre domaine, en design, créativité, informatique, data, industrie, juridique etc.

Si le hackathon est potentiellement si intéressant dans le monde de la santé, c’est parce qu’à l’heure du numérique, des solutions digitales innovantes permettront d’améliorer la prise en charge et le suivi au quotidien des maladies, à la fois au service des patients et des soignants. Concrètement, on parle d’applications santé, d’objets connectés, de la gestion de bases de données ou Big Data, des serious games ou de la coordination des acteurs de soin.

Quand les patients prennent les choses en main

L’idée est de faire germer un processus créatif dans le domaine de l’innovation numérique, au sein de domaines divers, ici dans celui de la santé. Et les expériences se multiplient.
Cet automne, du 17 au 19 novembre, la seconde édition du Respirh@cktion aura lieu. Il s’agit du premier hackathon « santé » en Europe dédié entièrement aux maladies respiratoires (bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO, apnées du sommeil, asthme, cancer du poumon et maladies pulmonaires interstitielles). En résumé : 48h d’émulation collective au service de quinze projets en pneumologie (1).
Tout le monde est bienvenu. N’importe qui peut déposer une idée. Malades et leur entourage, associations et fédérations de patients, professionnels de santé, étudiants, chercheurs etc. Des écoles, des entreprises, des universités, des institutions peuvent organiser des hackathons. Des sponsors (industriels du médicaments, start-up, mutuelles etc.) financent l’événement, lequel se déroule sous l’égide de partenaires institutionnels, des régions…
Dans la même veine, Lyon accueillera pour la seconde année un hackathon santé/médico‐social, dont l’ambition est de promouvoir l’innovation et la transformation du système de santé (2) en prototypant « une innovation technologique au service des professionnels de santé et des patients ».

Un exemple à la pointe, le Respirh@cktion

Des hackathons existent déjà en santé. Mais l’originalité de l’un d’entre eux -le Respirh@cktion- est d’être commandité par les associations de patients et de médecins (3) et non pas par des entreprises privées ou des geeks. La première édition en 2016 fut un succès, du point de vue de la participation et de l’aboutissement des projets, utiles aux patients et aux soignants. On peut citer par exemple « ETP Advisor.fr », une plateforme web qui a pour objectif de développer l’accès aux programmes d’Education Thérapeutique du Patient en mettant en relation patients, médecins et coordinateurs. Ou encore « Meyko », un compagnon connecté et ludique qui prend soin des enfants asthmatiques pour améliorer l’adhésion au traitement de fond et « JOE », un petit robot intelligent et interactif qui aide les enfants de 6 à 12 ans à être autonome dans la prise de leur traitement.

Caroline Mascret, présidente de l’association Loi 1901 Shape My Health, organisatrice du Respirh@cktion : « La première édition, en 2016, a dépassé nos espérances en termes de participation (dix personnes environ pour chacun des quinze projets en lice) et surtout, l’ensemble des projets est sur le point d’aboutir. C’est la différence avec la grande majorité des hackathons où, à la fin de week-end, c’est « rideau » et rares sont les idées qui voient le jour, concrètement. Notre philosophie est de réaliser après le hackathon un vrai suivi des projets, et pas uniquement de ceux qui auront été primés, et de veiller à leur aboutissement en fournissant une aide logistique et financière ».


(1) http://www.respirhacktion.com/; (2) http://hackinghealth.ca/fr/city/lyon-france-fr/ ; (3) Alliance Apnées du Sommeil, Associations de Perfectionnement postuniversitaire des pneumologues-APP, Asthme & Allergies, Association BPCO, Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires- FFAAIR, Fédération française de pneumologie, La Fondation du Souffle, Syndicat de l’Appareil Respiratoire, Société de Pneumologie de Langue Française -SPFL.

D’après un entretien avec Caroline Mascret, présidente de l’association Loi 1901 Shape My Health.

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