Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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L'été, c'est la belle saison… mais aussi celle des infections sexuellement transmissibles. L'utilisation du préservatif est plus importante que jamais ! C'est pourquoi la plateforme prévention sida lance en ce moment une campagne de prévention orientée spécifiquement vers les jeunes.
L'épidémie de sida ne diminue plus, elle s'amplifie même : le nombre de cas de VIH diagnostiqués en 2009 est le plus élevé depuis le début de l'épidémie. Plus de trois personnes sont diagnostiquées séropositives chaque jour dans notre pays… On peut, certes, imputer une partie de cette augmentation à un meilleur dépistage du VIH. Mais le nombre de nouveaux cas de VIH reste bien trop élevé. D'autant qu'il existe un moyen bon marché, facile à trouver et très efficace de prévenir la transmission du sida : le préservatif. Mais bien entendu, il ne protège que si l'on s'en sert… Or seuls 57% des jeunes utilisent un préservatif à chaque fois qu'ils ont une relation sexuelle (1).
Un chiffre qui augmente d'année en année, mais reste loin d'être suffisant. Une autre étude (2) montre en outre que le fait d'avoir plusieurs partenaires est de plus en plus fréquent chez les jeunes… et que l'utilisation du préservatif n'augmente pas en proportion. Et la conséquence ne se fait pas sentir uniquement sur le sida : d'autres infections sexuellement transmissibles, comme les chlamydias ou l'herpès sont aussi de plus en plus souvent diagnostiqués chez les jeunes.
Si, il y a dix ou vingt ans, le VIH ou le sida étaient des maladies qui faisaient peur, c'est moins le cas aujourd'hui.
Est-ce le résultat d'une mobilisation médiatique moins importante ? Ou l'arrivée des trithérapies, qui ont fortement augmenté l'espérance de vie des malades ?
Toujours est-il que la nécessité de se protéger semble peser moins lourd que les inconvénients du préservatif. Les arguments exprimés par les jeunes pour ne pas utiliser le préservatif sont divers, mais le relationnel prend une large part : l'amour que l'on porte au partenaire, la confiance que l'on a en lui/elle, l'envie de le/la fâcher, l'impression que l'on peut s'en remettre à lui/elle parce qu'il/elle est plus expérimenté(e). Tous ces éléments peuvent contribuer à "oublier" d'aborder la question si importante du préservatif. Et à prendre un risque avec sa santé.
La campagne de prévention actuelle consiste à encourager les jeunes à parler du préservatif à leur manière, en utilisant des métaphores et des vocabulaires variés. Mais elle ne suffira certainement pas à elle seule… continuer à rappeler que le sida tue et qu'il peut très souvent être évité n'est jamais vain.
Marion Garteiser, journaliste santé
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