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Les médicaments génériques, encore un effort !

Publié le 17/10/18

Plus d'une boîte de médicaments vendue sur trois est une boîte de génériques en France. Cependant, la part des génériques dans le marché total des médicaments ne décolle pas, très inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE et particulier de nos voisins européens. Point positif, la confiance des médecins comme l’acceptation des patients s’est récemment améliorée, même en cas de maladie chronique.

Génériques & biosimilaires

Lorsque le brevet protégeant un médicament original (princeps) arrive à son terme, des génériques peuvent être développés et vendus à un prix moindre, d’où des économies pour le système de santé. Un médicament générique a la même composition qualitative et quantitative en principes actifs (substances à l’origine de l’efficacité du traitement) que le médicament princeps. Seuls les excipients peuvent différer : ces éléments sans activité pharmacologique favorisent l’absorption et la stabilité du médicament et déterminent son aspect, sa couleur et son goût.

Les génériques répondent aux critères d’obtention d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) quant à leur qualité, efficacité et sécurité d’emploi. Pour cela, ils doivent passer sous les fourches caudines des tests dits de « bioéquivalence », prouvant ainsi qu’ils sont absorbés, distribués et éliminés de manière statistiquement similaire par l’organisme.

L’on parle de biosimilaires pour des génériques de médicaments biologiques (composés de protéines telles que des hormones, des enzymes, des anticorps monoclonaux, des produits sanguins, des produits médicaux immunologiques comme des sérums et des vaccins, des allergènes etc.). 2016 a vu l’arrivée du premier biosimilaire de l’insuline. Un anti-cancéreux, des hormones de croissance etc. sont également disponibles.

La France, mauvais élève pour les génériques

Dans l’Hexagone, le « taux de pénétration » des génériques atteint à peine 36 % des volumes du marché pharmaceutique remboursable. Par comparaison, ce taux est de 50 % en moyenne dans les pays de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques (36 pays dans le monde). Il culmine à 80 % en Allemagne. Selon les derniers chiffres, La croissance observée en 2016 est insuffisante et ne permet pas à la France de rejoindre les niveaux d’utilisation du générique observés dans d’autres pays d’Europe. Il en résulte une nouvelle perte de 1,5 milliard d’euros pour le système de santé français*.

Pour autant, les efforts sont là : les pharmaciens remplacent les médicaments princeps sur les ordonnances par des génériques avec un taux de substitution de 80,7 % en 2017 contre 79,7% en 2016. De plus, de nouvelles molécules génériquables sont venues enrichir la liste officielle des médicaments génériques appelé le « Répertoire » des génériques. Néanmoins, celui-ci reste étroit ; par exemple ni le paracétamol ni l’aspirine ne sont génériqués en France, contrairement aux autres pays.

Le grand public, plus ouvert à l’utilisation des génériques

Malgré des médicaments génériques disponibles depuis une vingtaine d’années, la confiance n’est pas un acquis, y compris du côté des médecins. Mais certaines données officielles parues en 2017** sont encourageantes : les patients se disent à 73 % prêts à y recourir en cas de maladie ; même pour traiter une maladie chronique (58 % en 2017 contre 52 % en 2016). La part des personnes réticentes à se soigner avec un générique est en recul : 28 % cette année contre 38 % en 2016. La part des médecins réticents à prescrire des médicaments génériques régresse également : 26 % de réticents contre 39 % en 2016.

Sources :
*Gemme (Association Générique Même Médicament) http://www.medicamentsgeneriques.info
** http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dp_cnamts_medicaments_generiques_vfinale_210917.pdf

Plus d’informations :

Ministère des Solidarités et de la Santé. http://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/medicaments/medicaments-generiques/article/medicaments-generiques-questions-reponses#cnamiframetop

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : https://ansm.sante.fr/Activites/Medicaments-biosimilaires/Les-medicaments-biosimilaires/(offset)/0#paragraph_113825

Par Hélène Joubert, journaliste.

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