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Maladie cœliaque : bien comprendre l'intolérance au gluten

Publié le 17/05/18

L’engouement pour l’alimentation « sans gluten » ne faiblit pas. Attitude souvent injustifiée, supprimer le gluten de son alimentation est néanmoins crucial pour certaines personnes qui souffrent d’une réelle maladie chronique de l’intestin : la maladie cœliaque.

Testez vos connaissances à l’occasion de la Journée mondiale de la maladie cœliaque, le 18 mai. Quizz en huit questions.

Le gluten, protéine présente dans les farines, peut provoquer une maladie potentiellement grave.

VRAI. Lors de la maladie cœliaque, les « villosités » intestinales disparaissent. Ces replis de la muqueuse de l’intestin permettent l’absorption des nutriments (glucides, lipides, minéraux, vitamines etc.). Cette destruction est provoquée par une réaction anormale du système immunitaire déclenchée par l’ingestion de gluten. Cette protéine est présente dans les farines (blé, orge, seigle). Les formes graves représentent moins de 10% des maladies cœliaque.

Toutes les maladies cœliaques se ressemblent.

FAUX. Trop peu de personnes souffrant de maladie cœliaque sont dépistées. En cause, la grande variété des formes qu’elle peut prendre chez l’adulte, avec le plus souvent des symptômes modérés et peu spécifiques (ballonnements, fatigue, anémie, troubles gastro-intestinaux chroniques et de l’humeur, amaigrissement, douleurs articulaires etc.). Selon l’importance de la destruction des villosités intestinales, et de ce fait, en fonction de la gravité et de l’extension de la maladie, l’absorption des nutriments est plus ou moins réduite. Avec à la clé un retard de croissance chez l’enfant, un risque d’ostéoporose (malabsorption du calcium et de la vitamine D) et des maladies auto-immunes (diabète, problèmes thyroïdiens) chez les adultes jeunes, voire un risque accru de cancer.

S’autoriser un peu de gluten est possible pour les malades cœliaques.

FAUX. Le traitement consiste en l’exclusion totale du gluten de l’alimentation. C’est absolument démontré pour les maladies cœliaques. L’impact de cette éviction est probable chez les patients atteints d’hypersensibilité au gluten non cœliaque.

La maladie cœliaque est réversible.

VRAI. On peut guérir de la maladie cœliaque. L’éviction stricte du gluten permet de guérir la maladie dans l’immense majorité des cas. La repousse villositaire est obtenue en un an, en moyenne.

On peut parler d’intolérance comme d’allergie au gluten.

FAUX. La maladie cœliaque aussi appelée intolérance au gluten, est une réaction immunologique d’où une inflammation à l’origine de la destruction de la muqueuse intestinale. Cela n’a rien à voir avec un mécanisme allergique.

Consommer de l’avoine est possible pour les malades cœliaques.

VRAI. La consommation d’avoine a été discutée par le passé, du fait d’un risque de contamination des filières de production. Néanmoins, l’avoine n’est pas toxique en cas de maladie cœliaque.

Si je vais mieux en supprimant les aliments contenant du gluten, c’est que j’ai une maladie cœliaque.

VRAI et FAUX. Beaucoup de personnes voient leurs troubles digestifs s’estomper lorsqu’elles évitent le gluten. Elles ne sont cependant pas intolérantes au gluten. En réalité, leurs symptômes sont améliorés par la réduction dans l'alimentation de certains sucres peu digestibles responsables de fermentation (les "FODMAPs") et qui sont également présents dans les aliments contenant du gluten (comme les farines). De plus, le régime abusif « antigluten » peut empêcher de diagnostiquer une maladie cœliaque, les tests étant négatifs si le régime est strict.

Lire la moindre étiquette doit devenir un réflexe.

VRAI. La première cause d’échec du traitement est la mauvaise observance du régime d’éviction, qu’elle soit volontaire ou non. Une diététicienne et les associations de malades peuvent être d’un grand secours. Les composés interdits car contenant du gluten à repérer sur les étiquettes sont les suivants : amidon de blé, amidon issu des céréales interdites, acides aminés végétaux, assaisonnement (sans autre précision), avoine, blé ou froment, épeautre (blé ancestral), fécule de blé, fécule (sans autre précision), gélifiants non précisés, blé de Khorasan ou kamut® (blé ancestral), malt, matières amylacées, orge, pain azyme (farine de blé non levée), polypeptides, protéines végétales, seigle, triticale (hybride de blé et de seigle), gruau, liant protéinique.

Merci au Pr Frank Zerbib (hépato-gastroentérologie, CHU de Bordeaux).

Pour en savoir plus : L’Association Française Des Intolérants Au Gluten : http://www.afdiag.fr/

Hélène Joubert, journaliste

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