Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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L’immense majorité des Français se considère en bonne santé générale et les deux tiers en bonne santé bucco-dentaire. Ont-ils raison d’être si optimistes, d’autant que la connaissance des signaux d’alerte en santé bucco-dentaire laisse à désirer ?
Une enquête sur les Français et la santé de leurs gencives vient de paraître. Globalement, les répondants se considèrent en bonne santé générale (93%) et 68% d’entre eux en bonne santé bucco-dentaire.
59% affirment connaître le lien entre santé générale et santé bucco-dentaire et surtout les plus âgés. Ce défaut de connaissance du lien est accentué parmi les répondants qui se considèrent en mauvaise santé dentaire (32%) et qui sont pourtant 85% à se considérer en bonne santé générale.
La prise de conscience des signaux d’alerte en santé bucco-dentaire est faible : 89% des répondants qui ont les gencives rouges, enflées et/ou douloureuses se considèrent tout de même en bonne santé générale. Par ailleurs, le saignement des gencives n’est pas perçu comme un signal d’alerte bucco-dentaire puisque 64% déclarent que leurs gencives sont en bonne santé alors que 76% ont les gencives qui saignent régulièrement au brossage. 29% avouent avoir mauvaise haleine (halitose), deuxième signal d’alerte d’une maladie parodontale, et là aussi, pourtant 52% d’entre eux déclarent avoir les gencives en bonne santé. En outre, en cas de gencives douloureuses ou qui saignent, 22% déclarent ne rien faire.
Même si les recommandations d’hygiène bucco-dentaire quotidienne portées par l’Union française de la santé bucco-dentaire (UFSBD) sont suivies (66% se rendent annuellement au cabinet dentaire et 74% se brossent les dents au moins 2 fois par jour), les Français ne sont que 9% à consulter en cas de gencives douloureuses ou qui saignent. L’automédication a la côte : 64% changent de dentifrice pour un « spécial Gencives » ou une brosse à dents « à poils souples », ou utilisent un bain de bouche pendant plusieurs jours.
En France, les données épidémiologiques montrent que la moitié de la population à partir de 35 ans présente un problème parodontal (gingivite), avec des formes sévères dans 10% des cas.
En effet, la gingivite est le premier stade. La gencive est rouge, gonflée, douloureuse et saigne au contact. Réversible, elle est liée à la présence de certaines bactéries contenues dans la plaque dentaire.
Si rien n’est fait, cette gingivite devient chronique et évolue vers une parodontite, c’est à dire une atteinte des tissus de soutien de la dent (ligaments qui maintiennent la dent dans son alvéole osseuse associée à une fonte osseuse appelée déchaussement dentaire) ; ceci pouvant conduire à la perte spontanée des dents. Si elle n’est pas réversible, son évolution peut néanmoins être stoppée.
Cette méconnaissance du lien entre santé dentaire et santé générale peut avoir des conséquences importantes, notamment concernant les interactions qui sont scientifiquement prouvées avec les maladies chroniques (diabète, maladies cardio-vasculaire) mais également avec le risque d’accouchement prématuré…
Par exemple, les personnes diabétiques de type 1 et 2 ont un surrisque d’apparition de ces parodontites et d’aggravation de celles-ci. A l’inverse, une étude récente a aussi regardé l’influence de l’état parodontal sur la fonction pulmonaire chez des personnes jeunes (20-44 ans) en bonne santé. Les participants dont l’indice de santé parodontale était le plus bas avaient une capacité respiratoire dégradée (2).
Pour éviter la gingivite, un détartrage annuel, un brossage rigoureux deux fois par jour avec une brosse à dent souple sont essentiels. Le soin est à compléter par le passage d’un fil dentaire ou de brossettes interdentaires le soir. En effet, stopper l’évolution de la maladie parodontale est possible, au moyen d’un détartrage simple suivi d’un détartrage sous la gencive (surfaçage). En effet, il existe un espace situé entre la gencive et la racine qui devient un réservoir à bactérie (« poche parodontale »).
Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l’UFSBD : « A l’action mécanique du détartrage s’ajoute une action chimique par une irrigation antiseptique des poches. Lorsque la destruction osseuse est trop importante et ne permet pas de sauver la dent, les solutions comme les prothèses amovibles, les implants ou les bridges sont proposées. En sachant qu’une parodontite peut secondairement se développer autour de l’implant (péri-implantite), si l’hygiène n’est toujours pas parfaite. Suite à une parodontite, trois brossages par jours pendant deux minutes et passage des brossettes interdentaires matin et soir sont alors recommandés. En effet, ces espaces étant beaucoup plus larges à cause de la fonte osseuse, le fil dentaire ne suffit plus ».
Dans l’enquête, une personne sur deux a eu un détartrage réalisé depuis moins d’un an. Cependant quatre répondants sur dix n’effectuent pas de visite annuelle chez le dentiste. Uniquement 10% des répondants effectuent un nettoyage interdentaire via l’utilisation du fil dentaire ou brossettes après le brossage. Plus d’un tiers (38%) utilise encore un type de brosse à dents à poils medium ou durs.
Quant au bain de bouche, il limite l’adhésion de la plaque dentaire sur la surface des dents et des muqueuses. Il doit être gardé dans la bouche au moins trente secondes.
Selon les résultats de l’enquête, les Français utilisent le bain de bouche quotidien en complément du brossage pour une hygiène plus efficace (54%) mais aussi pour 15% d’entre eux pour apaiser leurs gencives.
(1) Enquête UFSBD/Pierre Fabre Oral Care sur la santé bucco-dentaire des Français menée auprès de 32 421 Français du 8 décembre 2017 au 20 janvier 2018 ; (2) Pérez Barrionuevo AM et coll. PLoS ONE. 2018; 13: e0191410
Hélène Joubert, d’après un entretien avec le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l’UFSBD (Union française de la santé bucco-dentaire).
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