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Montrer ses pieds, c’est prendre soin de sa santé

Publié le 06/02/18

Les Français osent de plus en plus montrer leurs pieds à leur pédicure-podologue. Ils y sont vivement invités, le 8 juin, à l’occasion de Journée nationale de dépistage et de prévention gratuite, sous l’égide de l’Union Française pour la Santé du Pied (UFSP). Parce que nos pieds parcourent 2,5 fois le tour de la Terre sur la durée d’une vie, il faut en prendre soin.

Montrer ses pieds…

La démarche de confier ses pieds au spécialiste entrerait-elle dans les habitudes des Français ? Il semblerait puisque près d’une personne sur deux consulte un podologue aujourd’hui contre 30% en 2012.

Le 8 juin, comme chaque année depuis 15 ans, le grand public pourra consulter gratuitement des pédicures-podologues dans les lieux de consultation mis à disposition par les villes. Liste des lieux disponible ici !

Le podologue examinera chaque pied sous toutes ses coutures. Il dépistera toute éventuelle pathologie et délivrera ses conseils de posture et de soins, à effectuer chez soi ou chez un spécialiste.

Cette année, lors de la consultation gratuite du 8 juin, le podologue examinera aussi le chaussage. Les variations dans le type chaussage sont importantes puisque 43% des personnes portent des chaussures de ville, 31% des sandales, 6% des chaussures de toiles et qu’une personne sur deux porte des baskets !

Le chaussage est principalement à l’origine de problèmes cutanés. Des chaussures trop petites provoquent des cors, des chaussures trop hautes des durillons ou des douleurs sur l’avant du pied, des chaussures trop plates telles des ballerines des douleurs aux talons (talalgies), des chaussures trop hautes et trop pointues font apparaître un Hallux Valgus voire des cors entre les orteils…

Mme Muriel Montenvert, pédicure-podologue, secrétaire générale de l'UFSP : « Quant au port de baskets de ville, pourquoi pas - mais pas au quotidien- et à la condition qu’elles possèdent un contrefort à l’arrière et qu’elles ne soient pas trop souples ; en effet, elles ne doivent pas se plier lorsqu’on les fait « vriller » (torsion de la chaussure). L’inconvénient majeur est qu’une semelle souple ou trop amortissante n’apporte pas d’information précise et juste au cerveau pour qu’il maintienne une posture adaptée. Celle-ci est alors moins tonique en réponse avec le sol, d’où un maintien plus avachi, propice aux douleurs dorsales. De plus, dans une basket, le pied prend ses aises et finit par s’élargir ».

Choisir ses chaussures avec ses pieds, pas avec ses yeux !

On choisit trop souvent nos chaussures avec nos yeux et pas avec nos pieds, malheureusement. Quelques conseils pour ne pas se tromper de chaussures :

  • Il faut les choisir en fin de journée, lorsque le pied est le plus gonflé.
  • Les deux pieds étant asymétriques, il faut se fonder sur celui dont la pointure est la plus grande.
  • Il est conseillé de les essayer avec les chaussettes adéquates.
  • Il faut penser aussi à la largeur du pied et pas seulement à sa longueur.
  • D’emblée, elles doivent parfaitement convenir au pied. En effet, elles ne vont pas « se faire ». C’est plutôt le pied qui va s’y faire et souffrir ! Seul un cuir plein (sans couture) va se détendre légèrement.
  • Quant à la hauteur de talon pour les femmes, il devrait être compris entre 2 et 6 cm. Pour les hommes, éviter les chaussures trop plates et privilégier une semelle extérieure suffisamment épaisse sous l’ensemble du pied.
  • Bien entendu, se faire plaisir est essentiel et l’esthétique compte aussi. Le port de ces chaussures doit être occasionnel et non quotidien.

L’état de santé des pieds peut influer sur la santé globale

Consulter un pédicure-podologue au moins une fois par an serait l’idéal, dans l’objectif de prévenir et d’éviter les douleurs, les chutes, les maladies articulaires et tendineuses, les déformations du pied, les troubles de la statique avec les complications du membre inférieur mais aussi du rachis voire des cervicales.

Plusieurs problèmes podologiques peuvent exister :

  • Externes, au niveau des ongles et de la peau : ongles incarnés, cors, durillons, œil de perdrix, un botriomycome (panaris du pied), des échardes…à l’origine de douleurs et d’une gêne fonctionnelle à la marche. Ils peuvent être éliminés grâce à un soin podologique.
  • Internes, dits ostéo-articulaires car liés à la structure même du pied : épine calcanéenne (tendinite d’insertion), aponévrosite plantaire (douleur sous la plante des pieds), métatarsalgies (douleur au niveau des os longs de l’avant-pied qui s’articulent avec les phalanges des orteils), Hallux Valgus (déformation d’articulation du gros orteil) ou griffes d’orteils (déformations des orteils). Ces maladies communes sont souvent très douloureuses et ont une influence négative sur l’appareil locomoteur. Les pieds étant la base de l’équilibre, de nombreux troubles de la statique peuvent aussi avoir pour origine une instabilité du pied ou la provoquer.

Elles peuvent être soulagées grâce à des semelles orthopédiques et un travail sur la posture. Par exemple, plus de deux tiers des patients soignés par des orthèses plantaires ont ressenti des améliorations aux genoux (21%), au dos (67%) et aux hanches (86%). En général, les déformations ne sont pas réversibles, sauf grâce à une chirurgie dans l’Hallux Valgus, ce qui n’est pas vraiment le cas dans les autres déformations.

Muriel Montenvert : « Un travail global par un bilan de podologie complet sur la posture est souvent nécessaire en cas de maladies ostéo-articulaires du pied. Les douleurs ostéo-articulaires, musculaires du pied, du genou ou de la hanche ne sont que le reflet d’une mauvaise posture. D’où la nécessité de traiter la cause et non pas uniquement sa conséquence, à savoir la douleur ».

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