Quand le stress devient dangereux

Près d’un Français sur cinq se sent quasiment toujours stressé, soit près de 10 millions de personnes, selon un sondage réalisé en janvier 2016 par BVA pour la Chambre Syndicale de la Sophrologie. Il s’agit ici de stress chronique, c’est-à-dire un état durable lié à différentes sources de stress connues et / ou, parfois, insoupçonnées. La seconde forme de stress médicalement reconnue est appelé “aigu”. Celui-ci est dû à un événement vécu comme difficile et soudain et se traduit par une émotion intense et brutale. Dans les deux cas, le stress peut se définir comme une réaction naturelle d’adaptation de l’organisme à des agressions extérieures physiques, psychologiques ou à des situations difficiles. “Il y a le stress positif qui permet d’être en éveil et d’être capable de s’adapter et de réagir face à une situation difficile, observe Marie-Hélène Amabile, médecin généraliste. Le stress devient  négatif quand il se répète. On parle alors de stress chronique qui se révèle pathologique quand il entraîne des symptômes psychosomatiques comme l’anxiété, des troubles du sommeil, l’asthénie, des migraines, des troubles cardio-vasculaires, des douleurs abdominales ou articulaires, etc.”

Mais le stress aigu peut aussi devenir chronique, par exemple le stress post-traumatique lié à une agression peut devenir chronique.  Les conséquences de cet état sur la santé peuvent être nombreuses. En effet, il est un facteur de risque pour plusieurs pathologies. “L’anxiété et les troubles du sommeil vont agir négativement sur le système immunitaire, développe Marie-Hélène. Cela peut favoriser le développement de certaines pathologies comme l’hyperthyroïdie, la dépression, des troubles gynécologiques, des problèmes cutanés, des pathologies auto-immunes ou encore, dans des cas extrêmes, les stress répétés peuvent entraîner un stress oxydatif et favoriser l’apparition de certains cancers.”

Améliorer son hygiène de vie pour diminuer le stress

En plus des soucis personnels, le stress est plus largement lié aux conditions sociales et environnementales de notre société : peur de l’avenir, charges ou responsabilités accrues au travail, précarité, etc. “Les individus ne sont pas égaux face au stress et n’ont donc pas la même résistance pour affronter des situations difficiles,  insiste Marie-Hélène Amabile. La réaction est propre à chacun en fonction de sa sensibilité et de son éducation car un enfant dont les parents sont anxieux aura plus de risques de l’être une fois adulte.” Mais, des moyens et des techniques personnalisables existent pour réduire le stress au quotidien. Une alimentation saine et équilibrée est l’une des clés du bien-être. “Il faut privilégier les aliments riches en magnésium, en potassium et en vitamines du groupe B, comme la banane ou les fruits secs, explique Maia Baudelaire, nutritionniste. Ce sont des micronutriments qui apaisent le système nerveux.” Les tisanes à la camomille ou à la verveine ont aussi des vertus relaxantes.

Comme le corps et l’esprit sont liés, prendre soin de soi reste une très bonne formule pour diminuer le stress : pratiquer une activité physique régulière, marcher au moins 10 000 pas par jour, inclure des moments de relaxation dans sa routine comme des massages, des saunas ou des hammams qui permettent aussi d’éliminer les toxines. “ Une méditation de cinq minutes par jour est très important pour se reconnecter et être plus fort dans des situations stressantes, poursuit Maia Baudelaire. C’est-à-dire s’assoir, se concentrer sur une musique douce en fermant les yeux dans une ambiance fraîche.” Enfin, il est important de cloisonner les sphères de sa vie - sentimentale, familiale, amicale, professionnelle, etc - et essayer au maximum de limiter l’impact des problèmes d’une sphère sur l’autre.

Léa Casian