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La flore intestinale, également dénommée microbiote, se compose de millions de microorganismes, dont des bactéries, qui, quand tout va bien, vivent en parfaite harmonie. Quant à la maladie de Crohn, elle implique une inflammation de la muqueuse intestinale. Peut-on faire le lien entre maladie de Crohn et microbiote, et imaginer des traitements ? Réponses à ces questions avec le Dr Harry Sokol, gastro-entérologue à l'hôpital Saint-Antoine à Paris.
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (au même titre que la rectocolite hémorragique), qui peut toucher n'importe quelles parties du tube digestif, de la bouche à l'anus. Cette inflammation chronique de la muqueuse intestinale, qui se déclare le plus souvent chez des sujets jeunes, évolue par poussées entraînant des symptômes handicapants, notamment une diarrhée, des douleurs abdominales, de la fièvre, etc.
« Cette maladie est multifactorielle, faisant intervenir des facteurs génétiques et environnementaux, mais aussi le microbiote intestinal, lui-même sous influence génétique et environnementale », précise le Dr Harry Sokol. Par ailleurs, on pense que la maladie de Crohn est liée à une réponse anormale du système immunitaire intestinal. D'où les nombreuses études pour comprendre le rôle exact du microbiote et son implication dans cette maladie intestinale, avec pour espoir de trouver des traitements permettant de guérir ou de prévenir les symptômes de cette maladie afin d'améliorer la qualité de vie des patients.
Dr Harry Sokol : « Le microbiote désigne l'ensemble des microorganismes qui sont présents dans notre tube digestif et qui joue un rôle essentiel pour notre propre physiologie. Ces microorganismes sont essentiellement représentés par des bactéries, des champignons et des virus. On estime qu'il y a dix fois plus de bactéries dans l'intestin que de cellules dans notre corps. On estime également que les capacités génétiques de notre microbiote sont 150 fois plus grandes que celles du génome humain. »
Ce microbiote joue un rôle dans de nombreux processus biologiques : régulation énergétique, production de vitamines, de certains acides gras particuliers, mais aussi dans le développement du système immunitaire, même en dehors de l'intestin, ou encore dans les défenses contre les infections intestinales. « Le microbiote joue même un rôle dans le fonctionnement cérébral, via différentes voies, indique le Dr Sokol. C'est par exemple le cas avec les métabolites produits par les bactéries qui passent dans le sang et atteignent ainsi le cerveau. Il existe également une connexion directe entre l'intestin et le cerveau impliquant des nerfs stimulés par des récepteurs présents dans l'intestin. »
Dr Harry Sokol : « Ce domaine est encore principalement au stade de la recherche. Mais au vu des éléments dont on dispose aujourd'hui, et sachant que le microbiote joue un rôle important pour notre physiologie en général, il n'est pas étonnant que son altération ait un retentissement en terme de maladies, et notamment de maladies intestinales.
On a notamment observé dans les maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn, que le microbiote est anormal dans sa composition bactérienne, certaines bactéries étant en quantité plus importante au détriment d'autres. Or ces bactéries surnuméraires ont plutôt une activité pro-inflammatoire, tandis que celles en diminution sont plutôt anti-inflammatoires. »
C'est ainsi que des stratégies thérapeutiques ont été imaginées pour essayer de corriger ce type de déséquilibre bactérien dans l'intestin. Par exemple, certaines suggèrent d'amener dans l'intestin le type de bactéries manquantes, d'autres de recourir à la transplantation de flore (de selles provenant d'un donneur). Des expérimentations sont actuellement en cours. Une autre stratégie à l'étude vise à identifier les molécules produites par les bactéries de l'intestin ayant des propriétés anti-inflammatoires, afin de les utiliser ensuite comme des médicaments.
Il n'existe pas à ce jour de recommandation alimentaire spécifique dans la maladie de Crohn. Concernant les probiotiques, beaucoup d'études sont menées, car il existe potentiellement un marché important. Mais aucun des probiotiques classiques (ferments lactiques) n'a montré d'efficacité claire dans les études humaines. Seuls deux probiotiques se sont accompagnés d'un petit effet dans la forme minime de la rectocolite hémorragique. Mais à ce jour, les preuves sont insuffisantes pour qu'ils soient utilisés à la place des traitements classiques dans les maladies chroniques inflammatoires de l'intestin (MICI).
Cela dit, il n'est pas exclu que dans les années à venir, on arrive à mieux comprendre l'effet de l'alimentation sur le microbiote et les conséquences en santé. On pourrait imaginer des probiotiques de nouvelles générations qui proviendraient de l'intestin (et non plus du lait comme actuellement) et sélectionnés pour leurs propriétés anti-inflammatoires.
Source : e-santé
Isabelle Eustache
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