Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas uniquement liées aux hormones et au formatage par les stéréotypes de genre. Les spécificités biologiques comptent aussi mais elles sont sous-estimées. L'Académie de Médecine alerte sur la nécessité de prendre en compte ces particularités entre masculin et féminin, pour mieux soigner.
Différences masculin féminin : arthrose chez les filles, autisme chez les garçons
Savez-vous que les femmes ont plus de maladies auto-immunes que les hommes ? A l'inverse, ces derniers sont davantage touchés par l'autisme et les maladies neuro-développementales...
Hommes et femmes ne sont pas identiques, on le sait. Le sexe féminin est déterminé par les chromosomes XX et le sexe masculin par les chromosomes XY. Cette différence n'est pas sans conséquence.
Selon Peggy Sastre, auteur de « Le sexe des maladies » (1), une étude sur des souris mâles et femelles (2), publiée en juillet 2006, montre que « 72% des gènes actifs dans le foie, 68 % dans les cellules graisseuses, 55,4 % dans les muscles et 13,6 % dans le cerveau » s'expriment à des degrés divers selon le sexe.
Médecine différenciée : la France en retard
Pour autant, excepté en matière de reproduction, ces caractéristiques biologiques différenciant le féminin du masculin ne sont pas prises en compte par le corps médical. Une situation anormale, selon l'Académie de Médecine qui recommande de former les professionnels de santé à une médecine différenciée et d'adapter les traitements en fonction du genre. C'est déjà le cas en Allemagne ou en Suède où, pour certaines pathologies, hommes et femmes ne sont pas pris en charge dans le même service. « En France, nous avons dix ans de retard », regrette le Pr Claudine Junien, généticienne et membre de l'Académie.
Infarctus au masculin ou au féminin: des symptômes différents
Ce sont surtout les femmes qui en font les frais.
Exemple : longtemps considéré comme une maladie d'hommes, l'infarctus du myocarde est sous-diagnostiqué chez elles. Chez environ la moitié des patientes, les symptômes du genre féminin se traduisent par des nausées et des douleurs dans le ventre plus que par une douleur intense au thorax et au bras gauche. Résultat : l'électrocardiogramme est réalisé plus tardivement.
Autre exemple : la localisation du cancer colorectal diffère également entre les deux sexes...
Les femmes ne réagissent pas, non plus, de la même manière aux médicaments : des études démontrent qu'il suffirait d'une demi-dose de vaccin contre la grippe pour qu'elles soient protégées de la maladie. D'autres indiquent que l'aspirine protège mieux les messieurs de la crise cardiaque et les dames de l'AVC.
Certains médicaments testés sur le sexe masculin uniquement
Autre particularité du genre masculin : à posologie identique, leur organisme élimine plus lentement certaines molécules comme les psychotropes. Si on en est là, c'est que la recherche oublie les femmes : 60% des essais cliniques respectent la parité mais les 40% restants font plutôt la part belle aux hommes. Des chercheurs américains ont montré que les expériences sur les rats de laboratoire se font cinq fois plus souvent avec des mâles qu'avec des femelles. Raison de cette sous-représentation féminine ? Le cycle hormonal et la contraception orale compliquent les essais et exigent des moyens supplémentaires. Pour Claudine Junien : « Trop de traitements sont toujours prescrits à des femmes après n'avoir été testés que sur des hommes ».
Tenir compte du sexe dans les recherches
Aujourd'hui, l'Académie de Médecine estime urgent de « concevoir et/ou interpréter les études sur l'homme ou l'animal en tenant compte des sexes féminin et masculin ».
Les Américains se sont déjà engagés dans cette voie : depuis 1993, l'agence de sécurité sanitaire américaine (la Food and Drug Administration) s'assure que les recherches qu'elle mène et finance s'intéressent à l'influence du sexe dans les maladies, particulièrement en ce qui concerne la santé des femmes.
Par exemple, En 2013, après avoir noté que les femmes étaient deux fois plus réactives aux effets du d'un somnifère bien connu, la FDA a recommandé de diviser par deux la dose de ce somnifère lorsqu'il est prescrit à une patiente...
Source : e-santé
Brigitte Bègue, journaliste santé
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