Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Dépister le plus tôt possible. C’est aujourd’hui une question de sensibilisation et de pédagogie. Les examens de santé permettent en effet de détecter les maladies en amont, pour les traiter avant que les symptômes ne se développent. Et pourtant, les différents dépistages sont encore trop souvent négligés par les patients. Le Dr Berthelot, médecin généraliste de La Mutuelle Générale au centre Jack Senet, nous apporte son éclairage sur l’importance de la sensibilisation au dépistage.
Si l’ensemble des examens médicaux est bien souvent négligé, ces derniers mois, le constat semble évident : les patients se sont moins préoccupés des dépistages des autres maladies que de la Covid-19. Les dépistages organisés par la Sécurité sociale, tout comme les examens complémentaires prescrits n’ont pas été réalisés, tandis que les opérations ont pour partie également été déprogrammées.
Pour le Dr Berthelot, il a aussi été question de faire davantage de pédagogie au sujet du virus auprès de sa patientèle : « Ils s’interrogeaient beaucoup sur la nécessité du vaccin. L’enjeu a été de leur expliquer les bénéfices et les risques, pour que les personnes prennent une décision de la manière la plus éclairée possible », explique-t-elle en faisant référence à la médecine comme une science vivante qui évolue. Un questionnement et un échange « médecin-patient » indispensables, selon elle, mais qui sont parfois trop négligés lorsqu’il s’agit d’autres maladies et du dépistage en particulier.
Pourtant, à chaque âge, ses dépistages. Certains sont organisés au niveau national par la Sécurité sociale en fonction des tranches d’âge où il existe un facteur de risque :
Et d’autres sont effectués à l’initiative du patient ou de son médecin selon un certain nombre d’indicateurs :
Chaque année, près de 3 000 femmes développent un cancer du col de l’utérus. En le dépistant, 1 100 décès par an pourraient être évités. Concernant le côlon, dans 80 % des cas, il s'agit d'une tumeur bénigne. Pour 2 à 3 %, elles évoluent et sont aujourd’hui responsables de plus de 17 000 décès par an.
Cholestérol, fer, hépatites, troubles auditifs… Toutes les maladies sont concernées. « Il faut notamment prendre en compte l’âge auquel un parent a été atteint de la maladie. En cas de cancer du côlon à l’âge de 50 ans chez un parent par exemple, on va réaliser un dépistage plus tôt que prévu chez ses enfants. On va également surveiller davantage le diabète en cas d’apparition d’un diabète en cours de grossesse. Ou encore, en cas d’antécédent de mort subite dans la famille, on va pousser les examens pour délivrer un certificat médical de non contre-indication à la pratique du sport », explique le Dr Berthelot.
Pour elle, le dépistage commence chez les tout petits, pour tout ce qui concerne la vue, les troubles du langage, du comportement, de l’attention mais aussi la colonne vertébrale lors de la croissance. L’adolescence représente aussi un moment-clé pour sensibiliser au dépistage et faire dans le même temps de la prévention sur l’usage des écouteurs et des écrans, le tabagisme, l’alcool, les maladies sexuellement transmissibles, etc. Un enjeu de sensibilisation des parents donc, mais aussi des enfants.
« Le rôle du médecin est un rôle de premier plan ! insiste le Dr Berthelot. Nous nous devons d’appliquer d’office une certaine discipline en exerçant des dépistages cliniques réguliers. Par exemple, palper les seins des femmes tous les ans ou examiner la prostate des hommes une fois par an s’ils l’acceptent, etc. » Un moyen de diagnostiquer les prémisses d’une maladie avant de la découvrir à un stade trop avancé. Selon elle, les médecins généralistes doivent aussi expliquer l’intérêt du dépistage auprès de leurs patients, et poser des questions pour connaître les éventuels points d’attention. Un praticien est ensuite en mesure de pouvoir orienter la personne vers les examens adaptés afin de confirmer un diagnostic. Le médecin joue donc un rôle clé dans la sensibilisation pour favoriser le dépistage des maladies.
Le Docteur nuance toutefois : des examens, comme une prise de sang, n’ont pas besoin d’être effectués trop souvent. « En l’absence d’éléments nouveaux, comme une douleur, une perte de poids importante, des modifications du comportement, des règles soudainement abondantes… le bilan sanguin est à effectuer tous les 3 ou 5 ans selon l’âge ou les antécédents ». Pour le Dr Berthelot, l’information autour des différents dépistages gagnerait à être rendue plus accessible. « C’est l’affaire de tous, et notamment des autorités concernées ! » Pour cela, plusieurs moyens : en parler davantage à l’école, dans les médias... et faire passer des messages courts mais surtout positifs sur l’intérêt du dépistage des maladies, le remboursement des tests ou encore sur les périodes de vaccination.
La prévention et le dépistage font leurs preuves : alors même que le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme, sa survie nette à 5 ans des femmes qui en sont atteintes est passée de 79 % à 89 % en 20 ans. Une amélioration que l’on doit en particulier à une plus grande précocité des diagnostics alliée aux progrès thérapeutiques.
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