Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Le cerveau peut être le pire ennemi du coeur et du système cardio-vasculaire, mais aussi son meilleur allié. Parce que l'état psychologique - stress, anxiété, dépression - joue beaucoup dans la maladie cardiovasculaire, la "psychocardiologie" vient de naître : pour préserver son coeur avant un infarctus du myocarde mais aussi après, pour limiter les récidives et l'aggravation d'une maladie cardiovasculaire existante.
Le terme de "psychocardiologie" a émergé vers 2007. Les spécialistes qui s'y intéressent - encouragés par les Sociétés européenne et française de cardiologie - prédisent que d'ici à quelques années, tous les services de cardiologie et de réadaptation cardiaque proposeront des soins de psychocardiologie, sur le modèle déjà bien implanté des soins de psycho-oncologie. Déjà, en 2012, la Société européenne de cardiologie préconisait de prendre en charge les facteurs psychiques du fait d'un risque accru d'insuffisance coronaire et même de son aggravation. L'association médicale américaine du coeur (AHA) considère la dépression comme facteur de risque après un syndrome coronaire aigu (infarctus du myocarde et menaces d'infarctus appelé "angor instable").
Le stress psychosocial compte pour près d'un tiers dans le risque d'infarctus. C'est le troisième facteur de risque déterminant, quasiment à égalité avec le tabagisme et l'excès de cholestérol.
A l'inverse, avoir été victime d'un syndrome coronaire aigu accroit le risque d'anxiété ou de dépression et donc augmente le taux de récidive. Un cercle vicieux.
Dr Jean-Pierre Houppe, cardiologue et pionnier de la psychocardiologie en France : « Cette déstabilisation psychologique peut également être déclenchée par de multiples évènements qui jalonnent le parcours d'un patient coronarien : angioplastie (dilatation des artères), pose d'un défibrillateur cardiaque, geste chirurgical et au pire, un arrêt cardiaque "récupéré".
Mais même en consultation de cardiologie en ville, le niveau de souffrance psychique des patients cardiaques est très élevé. Nous avions trouvé que plus de 60 % se plaignaient de stress dont 22 % de façon majeure. 40% souffraient d'anxiété dont 12 % à un niveau élevé et 20 % avaient des signes de dépression dont 7 % de dépression caractérisée. »
Le coeur de la psychocardiologie est la maladie coronaire. Mais l'on sait désormais que d'autres aspects de la maladie cardiovasculaire vont être impactés, mais de façon moindre comme l'accident vasculaire cérébral, les lésions artérielles périphériques, l'anévrisme de l'aorte abdominale, l'embolie pulmonaire, les troubles du rythme cardiaque et la mort subite.
Dans le cas de la maladie coronaire et de l'infarctus du myocarde, le risque est doublé voire triplé du fait de la présence d'un facteur psychosocial négatif.
Celui-ci revêt plusieurs aspects : psychique, social mais aussi économique. Côté psychisme, il n'y a pas que le trio "stress, anxiété, dépression". La personnalité aussi intervient, notamment celle étiquetée "type D" (tristesse sans être une réelle dépression et inhibition sociale). Le risque est également plus élevé en cas d'hostilité cognitive (les individus "bougons-grognons"), d'épisodes de colère et de phases de désespoir.
Il y trois explications à cet impact négatif des facteurs psychosociaux :
La prise de conscience d'avoir croisé la mort, le deuil de la vie d'avant, la nécessité d'adaptation est un long parcours qui entraîne potentiellement du stress, de l'anxiété et de la dépression.
De plus, l'annonce du diagnostic et la phase aiguë d'un syndrome coronaire aigu peuvent constituer un vrai traumatisme, tel un syndrome de stress post-traumatique, avec un risque de récidive multiplié par 2,5.
Ce syndrome de stress post-traumatique est présent chez environ chez 20% des patients qui viennent de faire un infarctus du myocarde et chez 30% des opérés du coeur.
Dr Jean-Pierre Houppe : « Lorsque des symptômes de souffrance psychologique et en particulier la dépression persistent dans les mois qui suivent l'accident coronaire, la mortalité est doublée voire triplée (décès par récidives d'infarctus du myocarde, mort subite due à des troubles du rythme, suicide) ».
Si l'état psychologique retentit et aggrave le pronostic cardiovasculaire, la prise en charge psychologique l'améliore avec une diminution de la mortalité qui irait jusqu'à 30% ! L'effet est encore plus soutenu si l'on y associe une activité physique.
Source : e-santé
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