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Surpoids et obésité : méfiez-vous des plastiques alimentaires !

Publié le 16/01/18

Les plastiques alimentaires sont devenus omniprésents. Or la plupart d'entre eux contiennent du bisphénol A mais aussi certains phtalates, deux substances chimiques capable de perturber notre système hormonal. Ces mêmes molécules pourraient-elle jouer un rôle dans le développement du surpoids et de l'obésité ? Et si oui comment s'en protéger ?

$$Comment les plastiques alimentaires favorisent l'obésité ?$$

Le surpoids progresse très rapidement partout dans le monde. En France, on compte aujourd'hui plus de 7 millions de personnes obèses. Une des explications repose sur le grand bouleversement de nos habitudes alimentaires, avec notamment une déstructuration des repas et l'industrialisation de l'alimentation.

Bisphénol A : troubles de la fertilité, diabète....mais aussi obésité ?
Mais parallèlement à la nouvelle composition de nos repas, leur présentation a aussi beaucoup changé avec un nombre de plus en plus important d'aliments présentés emballés dans du plastique : film plastique, pots, barquettes, bouteilles, boîtes, etc. Sachant que ces matières plastiques contiennent le plus souvent du bisphénol A, un perturbateur endocrinien associé à des troubles de la fertilité et du comportement, on peut aussi se demander si les emballages alimentaires joueraient un rôle dans l'épidémie actuelle d'obésité.

Les études liant le bisphénol A aux maladies chroniques se sont multipliées au cours des dernières années, montrant notamment un risque accru de diabète, de résistance à l'insuline, d'obésité et de maladies cardiovasculaires via une perturbation du système endocrinien et sans doute du système lipidique. Mais outre les études in vitro et animales, celles qui ont porté sur des populations sont parfois contradictoires ou à la limite de la significativité et ne permettent pas de conclure définitivement ni de mettre fin à la controverse.

Des preuves difficiles à matérialiser

Selon une équipe de chercheurs ayant publié en février 2013 une analyse de la littérature existante sur le sujet (2), les difficultés rencontrées sont essentiellement liées au métabolisme du bisphénol A. Il existe également un facteur de confusion : le contexte socioéconomique. En effet, les groupes défavorisés ayant tendance à consommer plus d'aliments à forte densité énergétique et transformés, il est difficile de savoir si c'est l'emballage ou la nourriture elle-même qui augmente le risque d'obésité, de diabète ou de maladie coronarienne. Par ailleurs, l'exposition au bisphénol A est multiple et permanente puisqu'il a été détecté dans la poussière, l'air, l'eau, et est notamment utilisé dans les papiers thermiques...

Les phtalates : jusqu'à cinq fois plus de risque d'obésité
Il est probable que le bisphénol A soit juste l'un des nombreux contaminants environnementaux auxquels nous sommes exposés et qui pourraient être associés aux maladies chroniques : diphényles polychlorés, pesticides organochlorés ou encore phtalates. Parmi ces derniers, le DEHP, l'une des formes les plus courantes, est utilisé pour assouplir nombre de plastiques. Outre sa présence dans les produits de soins corporels (savons, shampoing), on pourrait le retrouver aussi dans des tétines ou dans des contenants alimentaires en plastique. Sa présence dans le sang des enfants a été directement corellée au risque d'obésité de ces derniers qui pourraient voir leur risque d'obésité multiplié par cinq pour les plus contaminés !

Comment se protéger du bisphénol A et des phtalates dans l'alimentation ?$$
En attendant l'application à partir du 1er janvier 2014 de l'interdiction du bisphénol A dans les plastiques et les ustensiles alimentaires, il est possible de limiter son exposition. Soit en écartant les produits dont l'étiquette indique la présence de bisphénol A et en favorisant ceux indiquant « sans bisphénol A », soit en excluant certains plastiques alimentaires de votre cuisine.

Exit le film transparent, les boîtes, barquettes, canettes, conserves, saladiers, pots, etc. Ceci est particulièrement valable pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Pour vous y aider, privilégiez le verre, le Pyrex, l'inox ou la porcelaine, et autant que possible cuisinez vous-même avec des produits de base non industriels achetés sur les marchés et qui n'ont pas été emballés dans du plastique.

Isabelle Eustache

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