Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Enfants en surpoids… fer et vitamine D à surveiller. C’est encore peu connu mais chez les enfants en surpoids et obèses, le risque de carences en fer et en vitamine D est plus important. Explications, par le Pr Jean-Philippe Girardet, gastro-pédiatre (Hôpital Trousseau, Faculté de médecine Pierre et Marie Curie, Paris), interviewé à l’occasion du dernier congrès des sociétés de pédiatrie (Lyon, mai 2018).
Dans les pays industrialisés, il y a 5% d’enfants obèses (moins de 18 ans). Chez ces enfants, les déficiences et même les carences en fer et vitamine D sont plus importantes. « Il s’agit d’un problème d’autant plus délicat à explorer qu’il existe chez ces enfants des facteurs favorisants, relève le Pr Jean-Philippe Girardet, telles des habitudes alimentaires avec la prise d’aliments à haute densité énergétique aux dépends de ceux riches en minéraux et vitamines mais également des habitudes vestimentaires avec des vêtements plutôt couvrants, et une moindre activité en plein air ».
L’autre particularité chez ces enfants, favorisant les carences, est l’existence d’une inflammation chronique associée à l’obésité et également le fait que certains nutriments sont piégés dans la masse grasse (le tissu adipeux).
Les études ont pointé de façon concordante que la déficience ou la carence en fer et en vitamine D était plus encore plus importante chez l’enfant obèse. Par exemple pour le fer, dans une étude américaine d’envergure (1), le risque de carence martiale est multiplié par 2,1 chez les 2-16 ans obèses ou en surpoids (5,5% au lieu de 2,1%) et jusqu’à 2,8 dans une étude européenne (2) chez les 9-13 ans.
« Il est actuellement admis que la cause principale de l’augmentation de la prévalence des déficiences en fer chez l’enfant obèse est liée à l’augmentation de la quantité d’une hormone synthétisée par le foie circulant dans le sang (hepcidine), précise le Pr Girardet. Elle est liée à l’inflammation chronique (syndrome inflammatoire chronique) entretenue par l’obésité ».
Pour autant, une supplémentation systématique en fer chez l’enfant obèse n’est pas recommandée à ce jour. Elle l’est uniquement en cas d’anémie persistante.
Comme pour le fer, les études vont toutes dans le même sens : plus l’indice de masse corporelle (IMC) augmente, plus la concentration en vitamine D (en 25(OH)D) du plasma diminue. Chez l’enfant obèse, cette déficience serait augmentée de 40% (3).
Le mécanisme est celui d’un piégeage (« séquestration ») de la vitamine D dans le tissu adipeux. Ce peut être aggravé par une moindre exposition au soleil, essentielle pour la synthèse cutanée de vitamine D.
Les récentes études suggèrent que ce taux plus bas chez ces enfants aggraverait la résistance à l’insuline (déjà présente chez 50% des enfants obèses) d’où une augmentation potentielle du risque cardiovasculaire. « La baisse de la 25(OH)-D plasmatique favorise les complications métaboliques et cardiovasculaires de l’obésité (insulinorésistance) et le risque d’accumulation de gras dans le foie (stéatohépatite non alcoolique) », résume le gastro-pédiatre.
En conclusion, chez un enfant obèse, il faut particulièrement veiller à apporter de façon systématique cette vitamine D. A ce jour, malgré un risque accru par rapport à l’enfant de poids normal, celle-ci se fait sur le modèle de ce qui est préconisé en population générale, à savoir deux doses annuelles de 80 000-100 0000 UI, de 18 mois à 18 ans.
Sources : (1) Pediatrics. 2004 Jul;114(1):104-8; (2) J Hum Nutr Diet 2012; (3) Obesity and vitamin D deficiency : a systematic review and meta-analysis
Hélène Joubert, journaliste.
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